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28 Mars 2017
« Une main pleine d’argent est plus forte que deux mains pleines de vérité », nous avertit un proverbe norvégien. A-t-il menti ce norvégien qui fut le premier à sortir un tel proverbe pleinement riche de sens ? En principe non. Car, quand on observe bien les violences ou les conflits inter-ethniques, militaires ou religieux qui se passent un peu partout dans le monde, on se rend tout de suite compte que derrière tout ça, se trouvent les intérêts égoïstes défendus par des individus ou des groupes malintentionnés au détriment des intérêts collectifs louables et sains. C’est exactement ce qui se passe depuis plusieurs années déjà en République Démocratique du Congo(RCD) et d’ailleurs ce sont les raisons pour lesquelles la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'Homme (FIDH) redoute une généralisation des violences à neuf mois d'une présidentielle incertaine dans ce pays miné par la crise politique. L'Est congolais est déchiré par des conflits armés depuis plus de vingt ans, tandis que le centre du pays, est le théâtre d'une rébellion qui a fait au minimum 400 morts depuis septembre. Deux experts onusiens y sont disparus depuis deux semaines, sans y oublier des arrestations illégales et des fosses communes révélées ou dénoncées par des organisations internationales et nationales à travers des rapports qu’elles ont récemment publiées .
Dans un communiqué de presse rendu publique le lundi 27 mars 2017, la FIDH et ses ONG partenaires congolaises estiment que la situation sécuritaire précaire qui règne dans ce grand pays d’Afrique francophone, une ancienne colonie belge, pourrait donc très rapidement dégénérer et le plonger dans des violences généralisées.A retenir que ce communiqué de presse de ces organisations de défense des Droits de l’Homme a été rendu public deux jours avant le vote du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le renouvellement du mandat de la mission de l’ONU en RDC(Monusco).Ces Même organisations de défense de Droits de l’Homme pensent dans leur rapport que le conseil de Sécurité doit renouveler le mandat de la Monusco et de sa Brigade d’intervention et lui donner surtout les moyens de renforcer sa présence à l’Est ,dans le centre et dans les grands urbains en amont de grands rassemblements si on tient éviter le pire. La Monusco est présente depuis 1999 en République Démocratique du Congo(RDC) et a déployé près de 19000 soldats, policiers et observateurs militaires dans l’Est et à Kinshasa essentiellement.
Pendant que les populations congolaises attendaient des bonnes nouvelles des négociations politiques grâce l’implication de l’Eglise catholique, les médias annoncent qu’elles se sont poursuivies jusqu’à tard dans la nuit, mais aucun accord n’a été trouvé. Parmi les principaux points de blocage figure notamment la question de la nomination du Premier ministre. Selon l’accord signé le 31 décembre, le président de la République nomme le Premier ministre désigné au préalable par le Rassemblement de l’opposition, cette frange-là plus radicale de l’opposition congolaise. Face à l’hostilité des autorités, les évêques exposent une nouvelle formulation : le Premier ministre est nommé après une simple consultation avec le Rassemblement. La majorité n’est pas d’accord, elle exige que soit ajouté que le Premier ministre est désigné sur une liste de trois personnes. Des personnes présentées dans un ordre préférentiel, dit encore l’opposition signataire de l’accord issu du dialogue, sous la médiation d’Edem Kodjo. Mais le Rassemblement des forces acquises au changement refuse et s’en tient à une personne seulement. Les évêques qui dirigent la médiation ont pourtant donné au pouvoir et à l’opposition jusqu’à ce lundi pour finaliser l’accord politique du 31 décembre dernier. Pour tenter de sortir de l’impasse, les évêques font donc une nouvelle proposition dans laquelle le chef du gouvernement serait nommé au terme d’une consultation avec l’opposition.
Ahmat Zéïdane Bichara