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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Editorial (47) « Le Visionnaire » : Le droit de tuer pour les hommes en Kaki.

 

Juda Allahondoum, Directeur de Publication(DP)

 

La criminalité bat son plein ces derniers temps dans nos villes et campagnes non seulement à cause de la recrudescence des actes de banditisme organisé commis par des gangsters, mais aussi par les actes ignobles et barbares de certains hommes en treillis, se réclamant des forces de défense et de sécurité ainsi que des services de renseignements généraux. Ces derniers, par les privilèges que leur confèrent leurs fonctions dans ces services, portent sur eux l’arme à feu comme une montre. Quoi d’anormal puisqu’ils ont l’autorisation d’en porter pour qu’au besoin, intervenir très rapidement pour la bonne cause, c’est-à-dire assurer la sécurité des populations et de leurs biens. Malheureusement, au lieu d’agir pour cette cause légitime, ces agents de sécurité et des services de renseignements généraux, n’hésitent d’appuyer sur la gâchette pour régler des comptes personnels à leurs semblables.

Chaque jour qui passe, de nombreuses personnes se font tirer dessus pour un oui ou un non, par ces killeurs à la gâchette facile qui après avoir réalisé leurs forfaits, sont envoyés pour une balade de santé de tout au plus huit jours dans les geôles, et ensuite, retrouvent leur liberté. Tant pis pour leurs victimes car, elles n’auront pas une justice équitable. Puisqu’il est connu qu’au Tchad, les corps kaki qui tuent les civils pour une raison ou une autre, ne reçoivent pas la peine correspondant à l’acte commis. Et pourtant, il est universellement reconnu que l’on ne doit pas tirer sur son prochain comme l’on abat une bête. L’utilisation de l’arme à feu est réglementée partout dans le monde. Ceux qui sont passés par une école de formation militaire en savent quelque chose.

Il est enseigné que l’agent de sécurité ne peut sortir l’arme que quand il est en position de légitime de défense, c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’autres moyens de défense que l’arme pour lui face à son adversaire. Bien d’autres moyens moins dangereux pour maîtriser et maintenir vivant son adversaire ou les personnes en conflits. Malheureusement, la plupart de ceux qui portent ce moyen de défense sont des individus sortis de nulle part pour se hisser là où ils ne devraient pas l’être dans un pays normal. Auréolé par le port du kaki, ces individus ne se soucient guère de la vie humaine. Il n’est pas rarissime d’observer des scènes semblables à celles des milieux hollywoodiens dans nos quartiers, ces derniers temps à l’exemple de ce qui s’est passé à Farcha le 1er avril dernier et à Goré, Miandoum, Nguéli, etc. où des hommes en armes ont fait usage de l’arme à feu au même titre que le gourdin ou le couteau de jet. Des drames qui ne devraient pas survenir si et seulement si, l’on respecte les textes portant sur l’utilisation de l’arme à feu dans notre pays.

C’est malheureux d’observer de scènes pareilles relevant d’un autre âge, dans un pays qui se veut un état de droit, et/ou un département en charge de Droits humains et de la Justice est égrisé. Cette situation qui est loin de prendre fin, interpelle les hautes autorités du pays qui doivent s’investir, pour que cessent ces assassinats crapuleux orchestrés par les hommes en treillis. Le Tchad a déjà perdu assez de ses fils, tombés sous les balles de ces individus qui ne savent grand-chose de l’utilisation de l’arme, si ce n’est qu’appuyer sur la gâchette pour ôter sauvagement la vie à leurs semblables. Sinon, il va falloir autoriser le port d’arme à tous les Tchadiens pour qu’ils s’en défendent en cas d’agression.Dépouiller les civils de leurs armes de poing et même de chasse pendant que ceux qui en portent au nom de notre sécurité en font un mauvais usage est une injustice que l’Etat doit à tout prix corriger, afin de réduire l’impunité et la violence grandissantes dans notre pays. Au pire des cas, les populations pourront s’organiser pour faire face à cette nouvelle menace. Et ça sera la barbarie, qu’on ne souhaite pas au Tchad.

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