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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Tchad : La CTDDH se dit profondément horrifiée par l’attaque des prisonniers tchadiens.

 

« Racisme et xénophobie ne sont pas de génération spontanée, mais le produit d’une politique qui s’y abandonne », déclare Hervé Edwy Plenel, journaliste français et cofondateur du journal Médiapart.Il existe parfois des citations qui collent à certains événements se déroulant quelque part dans le monde. Et c’est bien le cas si l'on observe ce qui s'est passé au Tchad, surtout après cette attaque d’un convoi transportant des prisonniers militaires dans la nuit de mardi 11 à mercredi 12 avril 2017. Des inconnus à bord de véhicules ont sauvagement criblé de balles réelles une dizaine de prisonniers déjà menottés et enchaînés dans le fourgon qui les conduit dans le bagne de Korotoro

 

Cette macabre attaque des prisonniers tchadiens ressemble à un film western du Texas. Et pourtant, ce sont de vraies scènes d'exécutions sommaires malicieusement et minutieusement préparées par les proches du régime d’Idriss Déby Itno. D’après la presse étrangère, le gouvernement tchadien affirme que ces prisonniers dits « dangereux, étaient en train d'être transférés dans la prison de haute sécurité de Korotoro. Comment entreprendre une telle opération risquée au milieu de la nuit ? Pourquoi habiller certains prisonniers en treillis ? Pourquoi les assaillants ont trié les prisonniers avant de les perforer de balles ? Comment imaginer que l'armée tchadienne qui escortait le convoi et qui réussit des missions impossibles contre Boko Haram, soit incapable de tirer un seul coup de feu, ni appeler des renforts à 55 km de N’Djaména? Plus extraordinaire, le commando aux pouvoirs surréalistes, est reparti à bord de véhicules de luxe non immatriculés qu'on ne trouve que dans le parc automobile de l’État. En clair, certains prisonniers ont été habillés en treillis pour qu'ils soient identifiés. Les 80 autres qui n'ont pas reçu la moindre gifle et qui ont fait semblant de s'échapper durant l'opération, étaient des militaires tchadiens qui faisaient diversion. L’actuel chef tchadien tue opposants, étudiants, enseignants, syndicalistes, utilise des tours de magie pour demeurer président à vie, mais motus et bouche cousue à Paris où il est officiellement reçu comme un grand ami. Idriss Déby Itno prétend combattre Boko Haram, alors qu’il massacre des citoyens et des innocents fils et filles du Tchad avec les mêmes méthodes que Boko Haram.

 

Cette analyse de nos confrères de la presse étrangère qui se termine avec une note ressemblant à une sonnette d’alarme, va de pair avec la condamnation de cet acte cynique par la Convention Tchadienne pour la Défense des Droits de l’Homme. Représentée par son secrétaire général, Mahamat Nour Ahmed Ibedou(ctddh_organisation@yahoo.fr), cette organisation de défense de Droits humains se dit à travers un communiqué de presse signé le 12/04/2017, profondément horrifiée par le massacre ignoble et barbare perpétré par des éléments de l’armée clanique de Deby. Cet acte inqualifiable, indigne d’une société du 21eme siècle est d’autant plus sauvage qu’il a été commis sur des prisonniers inoffensifs et qui plus est, étaient ligotés et sans défense. La CTDDH rend Idriss Déby Itno personnellement responsable de ces massacres odieux et lâches, méticuleusement planifié et dont le déroulement consisté à livrer ces détenus à leurs bourreaux sous le couvert d’un transfèrement officiel.

 

Monsieur Ibedou estime que cet acte intolérable vient confirmer une fois de plus que l’armée, la gendarmerie, la garde nomade et même les éléments de la Police sont au service exclusif de la famille d’Idriss Deby. Ceci est d’autant plus notoire que ces différents corps n’ont pas d’autres missions que de protéger les parents de Deby et au besoin, de la venger ; ils n’ont donc pas hésité à se faire justice eux-mêmes en se servant des moyens de l’Etat. Voilà pourquoi son organisation exige une enquête indépendante en vue de situer les responsabilités et faire la lumière sur cet acte inqualifiable qui ne doit aucunement resté impuni.

 

La CTDDH termine son communiqué de presse en donnant sa version de faits en observant que des militaires lourdement armés, à bords de deux véhicules de l’armée de Deby avaient en effet intercepté le fourgon près de la ville de Massaguet avant d’exécuter à bout portant 11 prisonniers et certains de leurs gardiens. Ces détenus dont le transfèrement avers la prison de la ville de Koro Toro avait été officiellement autorisé par les responsables pénitentiaires du pays étaient déjà entre les mains de la justice et n’attendaient qu’à répondre de leurs actes ; leur sécurité incombait donc aux institutions de l’Etat.

Ahmat Zéïdane Bichara

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