Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !
21 Avril 2017
Pendant qu'on s'amuse à nous s'entretuer ou s'entredévorer le pays se meurt sous le poids de la corruption et ne regarde plus que d'un œil moqueur, tous les frères et sœurs qui sont démunis et dont personne ou presque, ne tend la main. Il y a péril en la demeure qui, nécessiterait une réactivité de tous les instants et un dépassement de soi, pour s'inscrire dans une démarche citoyenne de responsabilité et de cohésion autour de la lutte. Toutes les forces vives de la nation doivent pouvoir se surpasser, mettre de côté, leurs égos et édifier une stratégie de rassemblement. C'est urgent. Pas besoin de rappeler que la maison, oui notre maison commune brûle, et nous nous regardons ailleurs. Pour éteindre cet incendie, on a besoin de tous, même s’il faut évoluer chacun en solo, mais converger inéluctablement dans la même direction et de façon soutenue.
Dans un tel environnement, il serait rédhibitoire de pouvoir créer une structure fiable qui, servirait de socle commun à tous les dissidents de ce régime dictatorial. Pire, nous lui traçons le sillon pour qu'il s'y engouffre en continuant ses sales besognes. Ce qui est inquiétant pour le moment, est l'absence totale d'horizons sereins qui, permettraient d'envisager un moment soit peu, une réorganisation de la lutte, avec en toile de fond, l'émergence des nouveaux usages et visages, loin des simagrées habituelles et du narcissisme narquois qui se sont avérés jusqu'ici improductifs.
Ainsi, ne pas reconnaître aujourd'hui que la lutte pacifique citoyenne a du plomb dans l'aile, serait faire preuve de mauvaise foi. Depuis plusieurs mois déjà, nous tournons en rond, dans une apathie et expectative qui, nous empêche de mettre en musique tout ce dont le peuple tchadien attend de nous. Nous sommes conquis par un nombrilisme qui annihile toute possibilité de convergence, à cause des egos surdimensionnés de beaucoup d'entre nous qui, placeraient leurs ambitions personnelles, au-dessus de l'intérêt suprême de la nation. Ce constat tient du fait qu'en ayant mainte fois, essayé de créer ou de nous fondre, dans une organisation existante, on finit toujours par nous rendre compte que le but n'est pas celui annoncé au départ, voire même, dès le départ on sent qu'il manque de sincérité et d'objectivité.
Tahirou Hisseine Dagga, correspondant spécial