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26 Mai 2017
En Egypte, les réformes économiques imposeraient un ramadan austère, révèle un article publié le jeudi 25 mai par l’Agence France Presse(AFP). Finalement, cela donne l’impression que l’Egypte, ce pays situé politiquement mi au Moyen Orient mi en Afrique ne pourrait pas le seul à être frapper par l’austérité à cause d’une crise financière qui traverse actuellement le continent. Dans certains pays, une telle crise économique ou financière est appelée « vache maigre ». Et c’est vrai. En effet, en Egypte, d’après l’AFP, l'inflation eut atteint un niveau record et pour redresser une économie malade, l'Etat impose l'austérité conformément aux prescriptions du Fonds monétaire international (FMI). Les correspondants de l’AFP affirment que si auparavant les réformes ont été ajournées depuis des décennies, les autorités craignant que ces mesures ne déclenchent des troubles sociaux. Aujourd’hui, malgré l'austérité, les autorités maîtrisent la situation. Car sous le président Abdel Fattah al-Sissi, manifester peut conduire en prison. Et une grande partie des Egyptiens réclament la stabilité, après les années de chaos qui ont suivi la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak. Dans ce contexte, le prêt du FMI est une bouée de sauvetage pour les autorités qui cherchent à relancer le tourisme et à attirer les investisseurs étrangers.
Ainsi selon l’AFP, en avril, l'inflation annuelle frôlait les 33%, dépassant même les 44% pour les denrées alimentaires. L’Egypte connaît une hausse des prix record depuis que les autorités ont libéré en novembre le taux de change de la livre égyptienne, dans le cadre d'un plan de réformes lié à l'obtention d'un prêt du FMI de 12 milliards de dollars. La livre, qui était jusqu'alors échangée au taux officiel de 8,8 pour un dollar, s'est affaiblie. Désormais le billet vert s'échange à plus de 18 livres. Le gouvernement a adopté une taxe sur la valeur ajoutée (TVA), taillant considérablement dans les subventions allouées au carburant. Interrogé par les journalistes de l’AFP, un certain Ramy Orabi, économiste de la société de services financiers Pharos, déclare : « « On peut considérer l'année fiscale qui se termine en juin comme la période la plus difficile ». Ensuite il ajoute volontairement :« Ce qui vient ne sera pas facile, mais au moins le choc a été absorbé. La réaction des investisseurs étrangers est positive, le programme de réformes avance bien ». L’AFP analyse que le gouvernement égyptien cherche en respectant les décisions du FMI à attirer les investissements directs à l'étranger (IDE) en prévoyant des exemptions et des incitations fiscales. Mais les résultats ne seront pas visibles avant la fin de l'année 2017, selon les experts. Déjà pourtant, pour la période juillet-décembre 2016, les IDE atteignaient 7,4 milliards de dollars, selon la Banque centrale. L'année fiscale précédente, ce chiffre était de 6,9 milliards de dollars, contre 13,2 milliards avant 2011.L'agence de notation Standard and Poor's pronostique d'ailleurs un taux de croissance « frôlant les 4% en moyenne entre 2017 et 2020, mené par les investissements et les exportations ».
De son côté, le gouvernement cherche à réduire le déficit budgétaire et la dette publique. Pour cela, il va falloir à nouveau sabrer dans les subventions au carburant. Une mesure délicate, susceptible de raviver la grogne sociale. Ainsi donc révèle l’AFP, la Banque centrale a donc annoncé dimanche une hausse de 2% de ces taux, après une mesure similaire prise en novembre. L’objectif : faire chuter l'inflation, jusqu'à atteindre les 13% fin 2018. Et ces derniers mois, la flambée des prix s'est infléchie, l'inflation sur un mois passant de 4,3% en janvier à 1,8% en avril. En attendant, les premiers succès du plan de réformes se font sentir. Le flottement de la livre a permis de réduire le déficit commercial, un miracle pour un pays qui importe quasiment tout, même son blé. En février, ce déficit avait chuté de 56% par rapport au même mois un an plus tôt. Finalement révèle encore l’AFP en déclarant que le FMI a salué les programmes d'aides sociaux du gouvernement, qui bénéficieront d'une hausse de budget pour couvrir au total quelque huit millions de personnes. Mais face à l'inflation, le Fonds s'inquiète. Un de ses hauts responsables est allé jusqu'à demander fin avril une hausse des taux directeurs de la Banque centrale, une mesure qui permet de lutter contre l'augmentation des prix en encourageant les consommateurs à placer leur argent plutôt que le dépenser.
Ahmat Zéïdane Bichara