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17 Mai 2017
Que se passe-t-il dans la tête de Yoweri Museveni, l’actuel président Ougandais âgé de 72 ans (né le 15 août 1944), en fonction depuis le 26 janvier 1986 ? Cela fait déjà plus de 31 ans au pouvoir, mais jamais Yoweri Museveni n’a jamais pris une décision comme celle du mardi 16 mai 2017 où il a dénoncé volontairement le recours inutile et mauvais à la torture dans une lettre adressée aux chefs de la police et des services de sécurité, auxquels il demande de ne plus y recourir. Dans une lettre qu’il a écrite de lui-même, commentée par nos confrères de l’Agence France Presse(AFP), le président Ougandais déclare que l’usage de la torture est inutile et mauvais et si, comme certains groupes l'ont prétendu dans les médias, elle a été utilisée, alors elle ne doit plus l'être.
L’AFP considère que la décision de Museveni pourrait être une réponse aux accusations à des accusations récentes formulées par plusieurs personnes, dont un maire, ayant été détenues à la prison de Nalufenya, à 80 km de la capitale Kampala. Des photos de Geoffrey Byamukama, maire de Kamwenge (ouest), à l'hôpital avec d'effroyables blessures aux jambes et au dos, ont suscité l'indignation de nombreux Ougandais quand elles ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux la semaine dernière. Byamukama a affirmé qu'elles lui avaient été infligées par la police qui l'interrogeait à Nalufenya sur son implication présumée dans le meurtre en mars du porte-parole de la police ougandaise, Andrew Kaweesi. Treize autres hommes ont été inculpés en lien avec ce meurtre. Certains d'entre eux ont exhibé des blessures dont ils prétendent qu'elles sont dues à des tortures policières, lors de leur comparution devant un tribunal le 5 mai. L’un d'eux, Ahmad Senfuka Shaban, un enseignant de 30 ans, a déclaré à ses proches que la police lui avait versé dessus de l'eau bouillante et de l'acide, et lui avait passé du courant électrique sur les parties génitales.
L’Organisation de défense des droits de l’Homme Human Rigts Watch(HRW) a depuis longtemps affirmé que des personnes détenues dans des prisons ougandaises avaient été soumises à la torture. Dans un rapport publié en 2009, « Open secret », HRW écrivait que la torture et la détention illégale prolongée restent parmi les violations des droits de l'Homme les plus répétées et les plus problématiques en Ouganda. Selon encore les commentaires de l’AFP, le président Ougandais eut affirmé dans sa lettre adressée aux chefs de la police et des services de sécurité que la torture pourrait être appliquée à la mauvaise personne, à quelqu'un qui est complètement innocent, ce qui serait très injuste.
Cet homme qui dirige l’Ouganda d’une main de fer depuis 1986, affiche brusquement un regard d’Ange ou de Saint, comme si ce qu’il dit actuellement restera une parole d’Evangile pour le peuple Ougandais, en défendant sans honte qu'une personne qui pourrait admettre être coupable quand il est innocent pour qu'on lui épargne la torture et les confessions de criminels ne sont (parfois) pas nécessaires. Ensuite il venter les capacités de la police de son pays en disant dans sa lettre que les techniques modernes de la police scientifique et les témoignages peuvent suffire à les confondre. En réponse à la lettre du président Museveni, Maria Burnett, la directrice Afrique d'HRW, a regretté sur Twitter qu'il ne demande en fait pas d'enquête, ni que les gens ayant eu recours à la torture rendent des comptes comme il aurait dû le faire. Ahmat Zéïdane Bichara