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24 Mai 2017
Excédés par l’injustice insupportable et la mauvaise gouvernance, les populations africaines ne se privent plus d’exprimer leur ras-le-bol contre les autorités de leurs pays respectifs. Même si souvent les colères exprimées semblent avoir, en général, peu ou prou les mêmes causes, elles se manifestent souvent de façon violente ou pacifique, d’un pays à un autre. Le niveau d’éducation des populations et celui de démocratie s’avèrent être de bons indicateurs qui permettent de classer les bons et les mauvais élèves. L’indice de démocratie introduit en 2006, par le groupe de presse britannique « The economist group» se veut un instrument d’évaluation du niveau de démocratie basé sur 60 critères regroupés en cinq catégories, notamment , le processus électoral et le pluralisme, les libertés civiles, le fonctionnement du gouvernement, la participation politique et la culture politique Cependant, l’on constate tout de même une prise de conscience de la part des africains, et des jeunes en particuliers qu’ils soient d’Afrique centrale, de l’Ouest, de l’Est, du Sud ou du Maghreb comme le cas de la Tunisie classée au 69ème rang mondial au classement 2016 d’indice de démocratie.
Ainsi, la Tunisie se retrouve parmi les pays dits « démocratie imparfaite ». Le Sud Tunisien connaît de graves problèmes exacerbés par les funérailles d’un jeune tué la veille lors d’affrontements entre des milliers de personnes en colère et les forces d’ordre. Les autorités tunisiennes craignent l’embrasement et ont mis en garde contre un dérapage de la situation dans la région de Tataouine, dans le sud du pays, où un manifestant a été tué lundi lorsqu'un sit-in a dégénéré en affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Un correspondant de l'Agence France Presse (AFP), avait constaté pourtant qu’aucun incident n'était à signaler le matin du mardi 23 mai 2017 à Tataouine et à El-Kamour, site désertique à une centaine de kilomètres de là où campent depuis près d'un mois des habitants réclamant une meilleure répartition des richesses et des recrutements prioritaires dans les sociétés pétrolières. Interrogé par la Mosaïque FM, une radio locale le soir du lundi 23 mai 2017, le porte-parole de la Garde nationale, Khalifa Chibani affirme : « Il y a de l'incitation sur les réseaux sociaux, des appels à la désobéissance civile et même au coup d'Etat dernièrement ».
L’AFP constate aussi qu’à la veille du mardi 27 mai 2017, un jeune manifestant avait été écrasé accidentellement par un véhicule de la Garde nationale (gendarmerie) à El-Kamour, selon les autorités. Une manifestation de soutien à Tataouine (500 km au sud de Tunis) a dégénéré et les postes de la police et de la gendarmerie ont été incendiés. Une vingtaine d'agents des forces de l'ordre ont été blessés dans les affrontements. Selon l’AFP, le gouverneur de Tataouine, Mohamed Ali Barhoumi, a évoqué « un dangereux complot », sans en apporter des preuves tangibles pour l’instant. Le ministre de la Formation professionnelle et de l'emploi Imed Hammami, chargé des négociations sur le dossier de Tataouine, avait auparavant accusé sans les nommer « des candidats à la présidence et des partis en faillite » d'être derrière ces événements.L’AFP décrit de façon précise que la tension était montée durant le week-end à El-Kamour, où les manifestants campent non loin d'une station de pompage de pétrole. Face à ce mouvement entravant la circulation des camions vers les champs pétroliers et gaziers de Tataouine, le président Béji Caïd Essebsi avait solennellement demandé le 10 mai aux militaires de protéger les sites de production d'éventuels blocages. En fonctions depuis moins d'un an, le gouvernement est confronté à une grogne sociale croissante, en particulier dans les régions de l'intérieur du pays. Les mouvements prennent régulièrement l'allure de sit-in bloquant les accès à certains sites. Moussa T. Yowanga / Ahmat Zéïdane Bichara