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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Zambie : Suspension de 48 députés pour avoir boudé un discours présidentiel

« Heureusement, le ridicule ne tue pas, pas même en politique. Sinon, nos cimetières seraient remplis de nos gouvernants ». Cette citation attribuée à Philippe Alexandre illustre parfaitement,la manière dont certaines personnalités politiques, au lieu d’être au service de la nation, se fourvoient pour être à la botte d’un seul homme, fut-il chef de l’Etat ? En Zambie, le président de l’Assemblée nationale suspend 48 députés de l’opposition pour avoir boycotté en mars le discours du président Edgar Lungu dont ils estiment illégitime son élection. Pour asseoir sa décision sur un fondement juridique, il déclare : « En vertu des pouvoirs qui me sont conférés, j’ai décidé de suspendre 48 membres du Parlement de leurs fonctions pour une période de 30 jours à compter du 13 juin ».

Pour enfoncer le clou, il affirme « Je vous demande de démissionner si vous ne reconnaissez pas qu’il y a un gouvernement légitimement élu».De tels propos sont susceptibles de faire l’objet d’un procès en justice pour abus de pouvoir. De quel droit ose-t-il s’en prendre à ses collègues sur un ton si menaçant ? On peut valablement estimer que le président de l’Assemblée Nationale avait agi sur ordre du parti au pouvoir ou directement du chef de l’Etat. Ce dernier avait très mal digéré cet affront qui lui a été infligé par les députés de l’opposition lors de son discours prononcé au Parlement après son élection très contestée. Sans entrer dans les détails pour décortiquer les motivations des uns et des autres dans cette affaire, force est de constater, de part et d’autre, il y a une forme de surenchère verbale et une volonté manifeste de recourir à l’affrontement. Aussi inédit que cela puisse paraître, dès l’entrée en vigueur de la décision, les députés suspendus ne seront pas autorisés à entrer au Parlement et n’auront pas leur salaire durant toute la période de suspension.

Pour couronner le tout, le même président de l’Assemblée nationale a déclaré mardi qu’il avait demandé à la police d’ouvrir une enquête judiciaire contre Hakainde Hichilema, candidat malheureux aux dernières présidentielles et président du parti Uni pour le développement national (UPND) pour avoir proféré des insultes à son encontre par le passé. Il n’y a qu’en Afrique où des histoires aussi rocambolesques voire affligeantes se passent dans l’hémicycle. Au mieux, on dirait un règlement des comptes entre anciens copains, au pire, c’est une tentative d’assassinat politique de personnalités de l’opposition et d’un principal parti qui constitue une sérieuse menace pour le parti au pouvoir. Dans un Etat de droit qui respecte les citoyens et les institutions, de telles prévarications n’auront pas advenues. L’opposition semble avoir du pain sur la planche mais elle doit se battre pour faire respecter la loi républicaine et empêcher les dérives dictatoriales s’installer durablement en Zambie.

Moussa T. Yowanga

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