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12 Juillet 2017
« Quels sont les problèmes de l'Afrique ? Les États faillis, les transitions démocratiques complexes, la transition démographique qui est, je l’ai rappelé ce matin, l'un des défis essentiels de l'Afrique. Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d'y dépenser des milliards d'euros, vous ne stabiliserez rien », déclare Emmanuel Macron le président français de 39 en direction des Africains du continent et de la diaspora. Quel journaliste occidental ou autre lui a-t-il posé une question relative aux Africains ? De quelle question s’agirait-il ? Serait-il prêt à recevoir en plein visage la colère de tous les Africains et des africaines en mettant ses pieds sur un terrain glissant qu’il ne maîtrise pas assez ? A-t-il tort ou raison de considérer que le nombreux d’enfants freineraient le développement de l’Afrique ? Que vise-t-il exactement en lâchant une telle « bourde » ou « gaffe » ou simplement une plaisanterie de mauvais gout ?
Après sa mauvaise plaisanterie sur les Kwassa-kwassa, puis sa déclaration concernant les gares de France où « se croisent des gens qui réussissent et d’autres ceux qui ne sont rien », Emmanuel Macron est à nouveau au centre des critiques. D’après la RTBF, Lors d'une conférence de presse tenue samedi 8 juillet à Hambourg à l'occasion du G20, le président français est questionné sur l’Afrique. C'est alors qu'il prononce une phrase qui fait déjà polémique. Cependant, ce n’est pas pour la première fois qu’un président français prenant nouvellement ses fonctions lance des remarques difficilement avalables en direction des Africains.
En 2007 à Dakar au Sénégal, l’ancien président français Nicolas Sarkozy avait prononcé un discours d’une durée de 50 minutes rédigé par son conseiller Henri Guaino que la colonisation fut une faute tout en estimant que le « drame de l’Afrique » vient du fait que « l’Homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire ». Un peu plus loin, Sarkozy ajoute dans son discours en disant ceci : « Je ne suis pas venu effacer le passé, car le passé ne s’efface pas. Je ne suis pas venu nier les fautes ni les crimes, car il y a eu des fautes et il y a eu des crimes. Il y a eu la traite négrière, il y a eu l’esclavage, les hommes, les femmes, les enfants achetés et vendus comme des marchandises. Et ce crime ne fut pas seulement un crime contre les Africains, ce fut un crime contre l’Homme, ce fut un crime contre l’humanité tout entière. » Certes Sarkozy avait aussitôt cherché des mots justes pour consoler les Africains en colère conformément à ce qu’il dit sur leur retard par rapport à l’Histoire. Malgré tout, cette phrase est restée dans la mémoire des Africains et pratiquement beaucoup d’entre eux ne l’oublieront jamais. Rédacteur en chef