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31 Juillet 2017
De manifestations en manifestations, d’interpellations en interpellations, d’assassinats en assassinats, le Venezuela s’enfonce dans une crise politique profonde. On peut dire qu’elle s’enfonce dans un gouffre effroyable voire comme une voiture embourbée dans une marre de boue très visqueuse. Rien ne semble arrêter le régime antidémocratique du président socialiste Nicolas Maduro qui donne l’impression tantôt de prendre à la légère la colère des manifestants, tantôt utilise la force pour brutaliser, arrêter et parfois tirer à balles réelles sur les populations sorties pour manifester pacifiquement. On enregistre autour de 70 personnes tuées. Comme la violence appelle la violence, on assiste à une sorte de cercle vicieux où les manifestants sont enfermés dans le bien fondé de leurs revendications et le pouvoir qui ne veut rien céder de peur de se retrouver sur le banc des accusés au lendemain de la défaite. Vu le statu quo, on se demande vers quoi s’achemine le pays ? Parviendra-t-on un jour à réconcilier les belligérants de la crise actuelle ? Telles que les choses se passent, rien ne permet de se prononcer pour des solutions immédiates même si cela semble être le souhait de tout le monde de voir ce grand pays, exportateur du pétrole retrouvé la paix et la stabilité après une période agitée et tourmentée. La crise de confiance est telle que les populations sont animées par le seul désir de changement à la tête du pays.
Un article titré « élection sous tension ,un dirigeant de l’opposition et un candidat à la Constituante tués »,dont les auteurs sont respectivement la RTBF et l’Agence France Presse(AFP), attire une fois de plus l’attention de l’opinion internationale sur le drame qui se joue au Venezuela, un pays d’Amérique du Sud en pleine crise où le président est devenu inaudible et toute tentative de sortie du blocage était voué à l’échec.. « Alors que le Venezuela traverse une des crises politiques et économiques les plus graves de son histoire, et que les Vénézuéliens sont appelés à élire une nouvelle Assemblée constituante, sous le courroux de l'opposition qui appelle au boycott, un candidat à l'Assemblée constituante vénézuélienne a été assassiné par balle chez lui dans la nuit de samedi à dimanche » a annoncé. Selon L’AFP relayée par RTBF, « Un groupe a fait irruption » chez José Felix Pineda, un avocat de 39 ans, à Ciudad Bolivar (sud-est), « et lui a tiré dessus à plusieurs reprises » a indiqué le Ministère public vénézuélien sur Twitter, sans évoquer d'éventuels motifs. Protestations, blocages, violences : ce scrutin se déroule dans un climat de fortes tensions dans un pays au bord de l'effondrement économique. Selon la RTBF et l’AFP, Depuis le mois d'avril des manifestations anti-gouvernementales ont fait plus d'une centaine de morts ainsi que des milliers de blessés. Dans la nuit de samedi à dimanche, « un groupe a fait irruption » chez José Felix Pineda, un avocat de 39 ans, à Ciudad Bolivar (sud-est), « et lui a tiré dessus à plusieurs reprises », a indiqué le Parquet sur Twitter, sans évoquer d'éventuels motifs.
Il s'agit du deuxième candidat assassiné. Nos confrères de RTBF savent que le 10 juillet 2017, José Luis Rivas a été abattu en pleine campagne électorale dans la ville de Maracay (centre-nord). Le scrutin pour désigner les 545 membres de l'Assemblée constituante a débuté dimanche à 06H00 locales (10H00 GMT) et le président socialiste Nicolas Maduro a été le premier à voter dans l'ouest de Caracas. « Je suis le premier à voter dans le pays. Je demande aujourd'hui sa bénédiction à Dieu pour que le peuple puisse exercer librement son droit de vote démocratique », a déclaré le chef de l'Etat. Selon lui, « l'empereur Donald Trump a voulu empêcher le peuple d'exercer le droit de vote ». Les reporters d’AFP et de la RTBF soutiennent qu’au petit matin, les forces de l'ordre, qui surveillent les centres électoraux, ont violemment délogés des opposants qui bloquaient des rues à El Paraiso, dans l'ouest de Capitale. L’opposition, qui boycotte tout le processus et n'a donc présenté aucun candidat, a appelé à un rassemblement massif à Caracas, ainsi qu'à dresser des barricades dans tout le pays bien que le gouvernement ait menacé de jusqu'à dix ans de prison ceux qui feraient obstacle au scrutin. Les antichavistes détiennent la majorité au Parlement et voient dans cette Constituante un moyen pour le président Maduro de se cramponner au pouvoir, de contourner l'Assemblée nationale élue était d'éviter la présidentielle prévue fin 2018.
Ils dénoncent une dérive vers un « régime à la cubaine ». Ils commentent largement cet événement politique vénézuélien en disant que le gouvernement assure de son côté que cette future assemblée, dont la durée du mandat n'est pas définie, sera un « super pouvoir » qui aura la capacité de dissoudre le Parlement, qu'elle apportera la paix et permettra au pays de se redresser économiquement.« Cette fraude constitutionnelle et électorale est la plus grave erreur historique qu'ait pu commettre Maduro », a affirmé le député Freddy Guevara, au nom de la coalition de l'opposition Table de l'unité démocratique (MUD).Nicolas Maduro et sa Constituante ont le soutien des pouvoirs judiciaire et militaire. Mais plus de 80% des Vénézuéliens désapprouvent sa gestion du pays et 72% son projet, selon l'institut de sondages Datanalisis. Le Conseil national électoral (CNE) a assuré samedi que les militaires garantissaient le déroulement du scrutin et permis aux électeurs de voter dans n'importe quel bureau de leur commune, arguant de « menaces de l'opposition ». Sous forme de conclusion avec leur article de presse, l’AFP et la RTBF considèrent que la participation sera une donnée-clef. Selon l'analyste Benigno Alarcon, le gouvernement cherche à éviter une forte abstention, après les 7,6 millions de votes que la MUD assure avoir réunis lors d'un référendum symbolique organisé il y a deux semaines contre le projet.
Mais grâce au mode de scrutin, combinant vote territorial et par secteurs socioprofessionnels, 62% des 19,8 millions d'électeurs pourront se prononcer deux fois. Ce qui va compliquer le calcul des résultats, selon l'expert électoral Eugenio Martinez. Bien qu'elles disent vouloir la paix, des personnalités qui siègeront dans cette assemblée, comme le puissant Diosdado Cabello, ont menacé de s'en servir pour envoyer des gens en prison, dissoudre le Parlement ou démanteler le Parquet. Chaviste de longue date du nom d'Hugo Chavez, président de 1999 à son décès en 2013 et dont monsieur Maduro est l'héritier, la Procureure générale Luisa Ortega a pourtant dénoncé une rupture de l'ordre constitutionnel et appelé à rejeter la Constituante. Avec ce projet, Nicolas Maduro s'est mis à dos les Etats-Unis, importateurs de 800.000 du 1,9 million de barils de brut que produit par jour le Venezuela, ainsi que plusieurs pays d'Amérique latine et d'Europe. Washington a imposé des sanctions à 13 fonctionnaires et militaires proches du chef de l'Etat accusés d'attenter à la démocratie, de violations des droits humains ou de corruption. La Colombie et le Panama ont annoncé qu'ils ne reconnaîtraient pas la Constituante, les Etats-Unis ont menacé d'autres sanctions. « La dictature s'auto-isole », a affirmé le député Guevara.
Moussa T.Yowanga/Ahmat Zéïdane Bichara