Parole au peuple : « A l'origine du problème, c'est la catastrophe de nos politiques qui amène les jeunes à partir mourir en mer », Saleh Kebzabo, député, président de l'UNDR

 « Parole au peuple », est une nouvelle page réservée au grand public par la Rédaction comme une tribune d’expression ouverte qui s’intéresse à tous les sujets abordés par les utilisateurs des réseaux sociaux. Les réactions et commentaires les plus pertinents vous seront soigneusement sélectionnés et publiés par la Rédaction. Le but étant de contribuer à rendre compte aux lecteurs de la richesse des débats contradictoires et dépassionnés sur les réseaux sociaux qui dénoncent souvent des actes ignobles comme la vente des noirs Africains en Libye via une vidéo révélée par la chaîne de Télévision CNN et relayée par les médias et les réseaux sociaux.  

 Fatouma Garba, une Africaine blessée et reste sans voix avec ces images des subsahariens vendus comme des marchandises en Libye : « Je suis sans voix devant ce réveil subit des Africains noirs au sujet  de ce qui se passe en Libye. Ça ressemble à : « Je suis ceci, je suis cela ». Et après ??? Personne dans ce monde n'aimerait être à la place de ces pauvres malheureux qui, pour aller à la recherche d'un hypothétique bonheur pourtant juste à côté d'eux ont, pour certains et pendant un bon moment fait des économies importantes, pour d'autres vendu tout ce qu'ils possédaient. Les trafiquants ont profité de ces égarements pour asseoir leur business. Je suis confuse et ai très honte devant ces images avilissantes pire qu'à la période de l'esclavage qui a saigné nos contrées. Plus grave encore nous nous investissons pour le subir. Pendant ce temps ceux chez qui, ils veulent absolument aller  viennent chez nous, achètent nos terres et nos matières premières à vils prix. Nous accusons nos gouvernants d'être silencieux devant ce phénomène. Que peut-on faire devant une personne qui est prête à tout pour aller en occident ? Même la mer en furie et les hécatombes dans les océans ne les dissuadent pas ; Que vont faire ces migrants dans les pays où leurs propres citoyens sont en danger permanent tous les jours ? Nous sommes à l'image de nos dirigeants. Personne ne veut faire ni efforts, ni sacrifice. L'Etat dépense une fortune pour la formation de certains de ses cadres. Ceux-ci malheureusement ne reviennent pas toujours au bercail pour relever le défi du développement. Nous avons des terres et des sous-sols parmi les plus riches de la planète mais la famine y sévit en permanence. Nous sommes la poubelle où l'occident vient déverser sa merde. Après l'abolition de l'esclavage, nous nous lançons volontairement dans un esclavage consenti. Il y a un problème !!! Il faut du changement dans nos têtes par l'éducation de nos enfants afin d'arrêter ce cycle infernal qui profite uniquement aux trafiquants de tous bords et nous rend de plus en plus ridicule. Il ne nous reste plus qu'à mettre les genoux au sol pour prier Dieu en espérant qu'il nous entende. NB : J'ai mal parlé ? Tapez-moi si vous voulez… »

Saleh Kebzabo, député, Président de l’Union nationale pour le développement et le Renouveau, chef de file de l'opposition, ulcéré par la vente des noirs en Libye : « Si nous étions cohérents, le conseil des ministres de l'Union africaine devrait se réunir dans l'urgence pour sanctionner la Libye et porter l'affaire devant la Commission des droits de l'homme de l'ONU à Genève. A l'origine du problème c'est la catastrophe de nos politiques qui amène les jeunes à partir mourir en mer...ou être faits prisonniers et esclaves. »

Kaar Kaas Sonn, artiste chanteur et écrivain Franco-Tchadien a dit : « Vente d'Africains en Libye... l'indignation et après ? La réaction, somme toute, justifiée des âmes qui se sont senties blessées que, de ce siècle -encore ! - de tels actes puissent exister, est à saluer. Nous avons été nombreux à nous mobiliser, à prendre la parole, à descendre dans les rues, à occuper les ambassades de la Libye, etc. Mais je reste sur ma faim, car au-delà de nos coups de gueule, rien ne se passera ou plus exactement, les libyens vendeurs de nos frères, continueront de le faire sans que rien ne change. Pourquoi ? Simplement parce que nous sommes prompts à jouer les victimes de nos propres errements et cette posture semble nous aller comme un gant noir. La posture de la victime est un stratagème tout aussi éculé qu'inefficace et il n'y a qu'à compter le nombre de fois où nous l'avons utilisée. Rien ne change pour autant. Il semble qu'en posant mal le problème comme nous le faisons, il va sans dire que le résultat serait tout aussi décevant. Et demain, quelque part dans ce vaste monde, on entendra à nouveau que des africains -noirs ! - sont exploités, vendus, maltraités, réifiés... cela nous donnera quelques minutes d'excitation servile qui se dégonflera tout aussi rapidement, nous confortant dans notre position idéale de peuples de l'émotion... La chose est terrible quand nous savons exactement ce qui nous arrive, qui tire les ficelles, qui instaure  sur nos terres la misère la plus indescriptible, qui pille nos biens, nos vies, qui s'éternise au pouvoir en étouffant nos espoirs, qui assassine nos besoins irrépressibles de liberté, de changement... Bref, faire l'autruche en espérant que ceux qui nous exploitent et nous vendent, par un miracle, cesserons d'eux-mêmes de le faire...Notre naïveté de croire que notre dignité sera recouvrée juste en gémissant doit évoluer et se transformer en un travail sur nos institutions, nos gouvernants, nos soutiens... Ce travail -imaginons que nous soyons aussi prompts à manifester contre ceux qui, plus que les libyens vendeurs de nos frères, nous ôtent notre attribut d'êtres humains, d'êtres noirs- seul nous habillera à nouveau de notre beau manteau d'humain et nous réhabilitera aux yeux de nous-mêmes, de... l'humanité. Ces pauvres libyens -qui opèrent dans un État déstructuré et en déliquescence- sont presque hors d'atteinte de nos manifs et coups de gueules, tandis que nos dirigeants -ceux-là même qui organisent et perpétuent notre misère noire- sont à notre portée. Il serait dommage de croire que nous arriverons à changer cette situation, juste en occupant les ambassades libyennes. Soyons fous, osons l’impossible ! »

Jeannine Middrah, citoyenne d’Afrique dénonce : « Ce phénomène d'esclavage moderne pour lequel les gens font de bruit depuis quelques jours n'est en rien diffèrent de ce que subissent nos petites sœurs généralement appelées « domestiques » ou « bonnes». Ce sont parfois des orphelines ou des enfants de familles défavorisées livrées à des patronnes pour toute sorte de travaux moyennant peut-être de la nourriture et quelques miettes payées de façon mensuelle. Elles ne disposent d'aucune liberté, pas de volonté, les premières à se réveiller et les dernières à se coucher. Elles s'occupent de comment mettre les enfants des patronnes dans les meilleures conditions pour l'école, alors qu’elles ont dû interrompre les leurs fautes de moyen avec aucun espoir de reprendre un jour. C'est bien urgent de parler de ce qui se passe en Libye mais après n'oublions pas aussi de nous mobiliser de la même manière contre ce qui se passe tous les jours sous nos yeux, dans le voisinage immédiat, dans notre quartier ou ville. Il y a de même, des jeunes garçons qui travaillent dans des champs, sur des chantiers etc. Contre un payement dérisoire. C’est un problème de fond : La pauvreté est la base de toutes ces choses. Mobilisons-nous pour guérir le mal depuis sa source et non seulement en surface. »

Dli Bob, citoyen africain ne comprend pas ce qui se passe en Lybie : « Hors de moi ! En effet en regardant les infos hier soir qu’elle ne fût pas ma colère en voyant la vente des Noirs dans un marché libyen pour ensuite les envoyer travailler dans les bâtiments de la capitale !!! Après des siècles d’esclavage partout dans le monde nous voici encore esclaves sur notre propre Continent !!! Ici je ne veux même pas parler de « UA bide l’ONU ». Je demande juste à Deby d’intervenir le plus rapidement que possible pour laver cette honte qui nous éclabousse encore en pleine face, lui qui aime tant intervenir dans des guerres et combats qui ne le concernait pas !!!  Là pour la cause des Noirs Idriss Deby Itno si tu as les vraies couilles, l’heure a sonné pour mettre fin aux souffrances des Noirs en Libye !!! Si tu le fais comme le Sénégal avait fait pour défendre la cause des Noirs en Mauritanie, tu finiras ton règne de dictateur en beauté !!!Tous les peuples d’Afrique noire te seront reconnaissants !!! Et ça sera une grande victoire sur ces barbares de la Libye!!!Tu seras un homme…un vrai homme !!! Je demande à tous les blogueurs, tous les internautes de faire circuler l’information !!! »

Bonaz Cabral Aguide, citoyen Tchadien dénonce : « Une autre plainte contre l'huissier de Moundou Maître Ramadan Souleymane. Selon les dernières nouvelles, le gouvernement aurait saisi le procureur de la république près le tribunal de Moundou d'ouvrir une information contre le Sieur Ramadan Souleymane à cause cette publication en image. Il faut rappeler que le même procureur vient de mettre sous mandat de dépôt le prévenu il y a quelques instants sur plainte du gouverneur de la région du Logone occidental Mahamat Bechir Cherif Daoussa pour diffamation. L'infraction de diffamation ne mérite pas un mandat de dépôt selon le code pénal tchadien. En plus, l’interpellation d'un huissier qui officie doit obéir à une procédure spéciale qui doit passer par la chambre nationale des huissiers si ce n'est le flagrant délit. Hélas ! Que faisons-nous de ces beaux s'ils ne peuvent nous protéger ».

 Saleh Kebzabo, député, Président de l'UNDR, Union nationale pour le développement et le Renouveau, chef de file de l'opposition se prononce : « J'ai appris hier que Déby a visité la maison d'arrêt d'Amssinené près de N'Djamena samedi matin. Est-il subitement devenu un défenseur des droits de l'Homme qui s'inquiète des conditions d'incarcération des prisonniers ? Les prisons tchadiennes sont surpeuplées, sans conditions d'hygiène, c'est connu. Et le budget d'alimentation ne dépasse pas un trimestre. Déby le sait-il, même après cette visite ? Dans nos prisons, il y a des citoyens qui y sont parfois depuis plusieurs années sans jugement, tout simplement oubliés par la justice. Bref, nos prisons sont inhumaines. Pourtant, nous vivons dans un Etat de droit où la personne humaine doit être respectée, y compris le prisonnier. Mais il paraît que l'Etat de droit est en vacances au Tchad, n'est-ce pas ? C’est pour cela que Déby fait de la fanfaronnade en allant visiter une prison et y procéder à des libérations séance tenante. C’est tout simplement illégal. Une fois encore, le premier magistrat du Tchad a allègrement foulé aux pieds les lois de la République, notamment en ce qui concerne le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs, inscrit dans la Constitution de la République, qu'il viole à souhait. Cela est triste et ce geste doit être condamné avec la dernière énergie. Les prisonniers vivent partout le même calvaire dans notre pays. C'est pourquoi donc, j'invite Déby à les visiter tous immédiatement. Dans le même temps, nous souhaiterions bénéficier de sa magnanimité pour qu'il fasse le tour de tout le système sanitaire et scolaire pour qu'il se rende compte de l'état de décrépitude avancé de notre pays. Tous ces méfaits ont un seul responsable : le susnommé Idriss Deby Itno, le tout puissant président-fondateur du MPS. Pauvre Tchad. »

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