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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

A elles la parole: « La femme africaine et surtout Tchadienne n’a pas un rôle différent ou inférieur aux autres femmes », soutient l’artiste Lamatha Sandra Topona

Cette rubrique se veut une tribune d’expression libre et démocratique, de vérité consacrée à toutes les femmes du monde en général et plus particulièrement celles d’Afrique. A chaque fois que l’occasion se présente, la Rédaction publiera des interviews, des débats riches et contradictoires animés par les femmes et pour les femmes, des reportages et surtout dressera des portraits des femmes battantes ou autres venant de tous les horizons ou de toutes les couches sociales afin de mettre en valeur leurs différentes compétences et expériences dans tous les domaines.

Ainsi, quelques minutes après la soutenance d’un Master 2 en Gestion des projets le 21 décembre dernier, la jeune artiste d’origine tchadienne, étudiante au Bénin, Lamatha Sandra Topona eut accepté de livrer en quelques questions-réponses ses impressions ou son opinion.

Regards d’Africains de France : Vous venez de soutenir un Master 2 Gestion des projets. Pourriez-vous nous raconter en quelques mots le déroulement de cette soutenance au Bénin, loin de votre terre natale qui est le Tchad ? Dans quelles conditions l’aviez-vous passé ?

Lamatha Sandra Topona : La soutenance a durée 1h 45 min. Le jury était composé du Recteur de l’université qui était le président du jury et plus deux autres membres, des docteurs en Gestion. J’ai eu 15 minutes pour présenter mon projet et ils ont eu 1h30min pour poser des questions relatives au projet et des questions liées aussi au cours. Après cela, ils ont eu 15 min pour délibérer. Mon document a été accepté avec une note de 17/20 avec mention très bien. Voilà un peu le déroulement de ma soutenance d’hier jeudi 21 décembre 2017 au Bénin.

Pourquoi d’ailleurs avez-vous porter votre choix à cette  filière « Gestion des projets » ? pourtant vous êtes déjà une artiste chanteuse et professionnelle du cinéma.

Justement, c’est une filière qui pourrait me permettre d’exerce de façon libérale. Avec mes activités d’artistiques, j’envisage travailler à mon propre compte pour mieux gérer les deux.

Est-il plus facile d’étudier à l’étranger qu’au Tchad avec ses propres moyens ou avec une bourse de l’Etat tchadien ?

Evidemment que ce n’est pas facile, je n’ai jamais eu de bourse. J’étudie aux frais de mes parents depuis le début. J’ai la chance d’avoir des parents prêts à tout sacrifier pour ma réussite.

Et dans ce cas, Vous voulez nous dire qu’il est plus facile d’étudier dans son pays qu’à l’étranger ?

Non, partout ce n’est pas facile. Les études supérieures surtout à l’université ont les mêmes réalités. La seule petite différence, c’est qu’à l’étranger cela coûte plus chère, mais le sacrifice en vaut le coût.

Quel regard jetez-vous des études universitaires au Bénin ? Conseillez-vous les jeunes filles Tchadiennes à étudier dans ce pays mieux que d’aller au Cameroun voisin ?

Je n’ai pas eu d’expériences universitaires au Cameroun, mais beaucoup de nos compatriotes ont réussi là-bas. Mon propre père a étudié le journalisme au Cameroun. Alors je dirais que c’est bien là-bas. Le Bénin est également bon comme choix, car il est à ce jour le Quartier Latin de l’éducation en Afrique de l’Ouest. Que ça soit au Cameroun ou le Bénin, je crois que c’est juste une question de proximité. Au final, c’est le résultat qui compte.

Pour une chanteuse avec d’autres expériences utiles comme vous, est-ce qu’il est nécessaire de faire encore des grandes études pour valoriser votre carrière d’artiste ?

Etudier, ce n’est pas seulement apprendre des formules, mais c’est aussi se cultiver, nourrir son esprit et le faire grandir. Néanmoins tout le monde n’est pas forcé de passer par là. Cela reste relative.

Aujourd’hui beaucoup de filles comme vous poursuivent des grandes études. Est-ce que cela ne les écarte pas un peu plus loin de leur rôle de futures femmes africaines au foyer et de surcroit épouses tchadiennes ?

Je ne suis pas une future femme africaine. Je suis une femme africaine fière d’être Tchadienne et ma place ainsi que celle de toutes les femmes est dans la société, dans le combat quotidien, c’est là, notre rôle. La femme africaine et surtout Tchadienne n’a pas un rôle différent ou inférieur aux autres femmes. Au contraire nous sommes meilleures avec des études ou sans des grandes études. Cela ne change pas grand-chose.

Existe-t-il de nos jours des filières d’études dans les universitaires qui ne sont pas conçues pour les femmes en générale et Africaines en particulier. En d’autres termes, les filles ou les femmes africaine ont-elles des limites en matière des études supérieures, sans évoquer l’aspect possibilités financières ?

A l’université les filières ne sont pas conçues selon les genres. Elles sont là pour tout le sans exception. Et oui, les femmes s’en sortent pas mal.

Quels conseils donnez-vous aux jeunes filles africaines et surtout Tchadiennes, surtout pour celles qui tiennent ou rêvent entreprendre des grandes études, surtout que beaucoup d’Africains pensent toujours les études supérieures constituent un handicap pour la vie en couple ?  

Les études ne sont en aucun cas un handicap pour la vie des couples, au contraire une femme instruite est une bonne éducatrice. Il faut pour y arriver, la persévérance, c’est tout. Car, il faut fermer les yeux sur les préjugés et ainsi avancer.

Quel est votre dernier mot dans cette année 2017 qui se termine ?

Mon dernier mot en 2017, l’année 2017 a été remplie de réalisation pour moi. Dieu merci et le combat sera plus fort pour la nouvelle année 2018. J’en profite d’ailleurs pour adresser par anticipation mes meilleurs vœux à tous mes fans et à tout le monde. Joyeux Noël à tous !

Propos recueillis par Ahmat Zéïdane Bichara

 

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