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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Parole au peuple(17ème) :« Au Tchad, La justice ressemble de plus en plus à une association de malfaiteurs », déclare Lyadish Ahmed

« D’une justice infestée de magistrats non-juristes et véreux que pouvons-nous attendre d’autre que l’arbitraire et l’injustice ? » Signé Lyadish Ahmed

Le Tchad est véritablement à la croisée des chemins, car tous les voyants sont au rouge. Il n’y a pas que la crise socio-économique et sociale qui préoccupe les Tchadiens. Le pays souffre d’un déficit démocratique chronique aggraver sérieusement par une corruption généralisée et une justice inféodée au pouvoir exécutif. L’appareil judiciaire se trouve dans un état de délabrement total et les justiciables ne lui font plus confiance. La justice regorge aujourd’hui des juges tordus et corrompus qui ne disent plus le droit selon l’intime conviction mais ils prononcent de jugements impartiaux et iniques. Et pourtant le devoir des juges est de rendre la justice ; leur métier est de la différer ; quelques-uns savent leur devoir et font leur métier. La soif de justice est probablement la raison qui a amené Lyadish Ahmed à lancer ce débat riche et contradictoire via les réseaux sociaux.

Lyadish Ahmed ne laisse pas immédiatement les autres personnes intervenir. Il a préféré donner encore plus d’explications sur le sujet de débat qu’il a lancé:« Ci-après les recommandations du comité technique interministériel d'appui. Qu'attend le gouvernement pour mettre dehors cette horde de resquilleurs qui a pris en otage toutes les administrations du pays dans le seul but d'en tirer personnellement profit ? La justice ressemble de plus en plus à une association de malfaiteurs. Remettez-y de l'ordre, ça urge ! »

Allatan Mbang Zakouma fait une entrée vigoureuse : « Ce sont bien les mots. La Justice tchadienne est une association de malfaiteurs. Les gens y sont débarqués pour l'argent, mais pas pour le travail »

Mahamat Souleyman Charfadine estime : « Il est difficile de mettre en œuvre ce qu’ils recommandent, si quelqu'un veut mon avis, je suggère d'une école nationale de magistrature d'où chaque personne qui peut être magistrat doit passer par cette école et ainsi d'imposer un certain âge de sagesse et ainsi faire valoir la profession de magistrat c'est une profession d'où la déontologie joue un rôle majeur ».

Lyadish Ahmed avant de donner son avis interroge Mahamat Souleymane Charfandine:« Comment ça difficile de mettre en œuvre ces recommandations ? L'accès à la profession des magistrats est réservé aux juristes. C'est comme ça dans le monde entier. Quant à sanctionner ou révoquer des magistrats véreux et corrompus, rien n'est plus simple sauf si tous les magistrats sont corrompus. Dans ce cas, oui, il sera difficile de mettre en œuvre cette recommandation. Mais il est impossible que tous les magistrats tchadiens soient des fonctionnaires corrompus. Je crois que dans leur majorité ils sont honnêtes et intègres. Le seul hic, c'est que la minorité des corrompus semble avoir des entrées que n'ont pas leurs « collègues » intègres ».

Mahamat Souleyman Charfadine se justifie : « Je n’ai pas dit le contraire, bien sûr que l'accès est réservé aux juristes est ce que j'ai dit ci-dessus en proposant une école de magistrature...Ce qui est difficile à mettre en œuvre ce qu'on dit et ce qu'on fait et ça existe depuis toujours puisqu'on propose davantage que de faire ou d'appliquer ».

Allatan Mbang Zakouma s'indigne contre l’inertie et la confiscation du pouvoir par le président  : « Je n'arrive pas à imaginer ce qui se passe dans la tête de Deby. Il ne pense même pas à construire le pays. Son seul souci, c'est de mourir au pouvoir. Il a envahi le Tchad de l'immoralité ».

Lyadish Ahmed trouve réducteur de s’en prendre uniquement au président comme le fait Zakouma : « Deby n'est pas seul responsable de cette situation. Tous ceux qui profitent du système, en particulier les ministres et présidents des grandes institutions, sont à l'œuvre dans la perpétuation de l'anarchie ».

Allatan Mbang Zakouma convoque l’adage comme quoi le poisson pourrit toujours par la tête pour se faire comprendre par Lyadish Ahmed : « C'est son système. C'est son autorité qui rejaillit sur le pays. Il ne peut y avoir plusieurs présidents. Il doit se montrer capable de maîtriser la situation. C'est en cela qu'on pourrait savoir qu'il est capable de gérer ce pays. Si les gens qu'ils nomment se comportent comme des voyous, c'est son voyoutisme ».

Ali Ben Hamata Achene se rallie au point de vue de Lyadish : « Deby ne peut pas à seul contrôler les centaines voire millier des commandants de brigade, les sous-préfets, bref  toute l'administration décentralisée et ce n’est  pas lui seul qui nomme tous les travailleurs de l'Etat. A moins que ça soit par décret. C’est facile d'accuser Deby alors tout ou presque les tchadiens sont des voleurs et hors la loi. Ce que Lyadish a dit est une vérité. Il n’a pas dit que Deby est pour rien. Mais Deby n’est pas seul dans ce chaos. Il y a quoi à discuter ?

Lyadish Ahmed campe toujours sur sa position: « Bien évidemment, il est impossible qu'un homme seul, aussi puissant soit-il, soit à l'origine de cette anarchie qui perdure. Deby tolère beaucoup, dans un souci d'apaisement, pour prévenir toute tentation de partir en rébellion. Mais je ne suis pas certain qu'il aille jusqu'à réunir ses hommes pour leur dire : « allez les gars, quartier libre, faites ce que vous voulez, je vous couvre ». Non. Je crois que beaucoup parmi ceux qui profitent du système ont compris que sa hantise de la rébellion est son point faible. Alors, ils abusent et se mettent tranquillement derrière lorsque le peuple crie au pillage et à l'injustice. On accuse injustement Deby de tout. Remarquez que chaque fois qu'un ministre ou tout autre haut responsable politique est critiqué, des dizaines de personnes vont surgir pour le défendre, accusant ceux qui critiquent de « haine, jalousie, etc. » Mais personne ne réagit face aux critiques et injures quotidiennes que subit Deby. Et pourtant, il n'est pas plus responsable de l'anarchie que ses amis et faux amis ».

Adoum Bedeye Daoussa admet aussi que : « Le régime actuel est régi de l'arbitraire, l’injustice et j'en passe.... C'est une gousse de gang des hors la loi, qui règne par la terreur. « La loi de la jungle ». Qui ne se reconnait dans cette triste et dure réalité. Il est tout simplement appelé non seulement de cesser mais à disparaitre, avec son « premier magistrat ».

Allatan Mbang Zakouma n’entend pas du tout les arguments de Lyadish et des autres qui tendent à minimiser la responsabilité du président Idriss Deby : « Je ne peux être d'accord avec l'affirmation de docteur Lyadish Ahmed. Il existe une personne au sommet de la hiérarchie. Et ce n'est pas pour rien qu'elle se trouve au sommet. Si la hiérarchie ne fonctionne pas bien, c'est celui qui est à son sommet qui est le premier responsable. Deby a semé du bordel au Tchad. Ou il est capable de gérer le pays, où il ne l'est pas et, en ce cas, il laisse la place à un autre tchadien capable de mettre de l'ordre, d'impulser les tchadiens à travailler, à aimer le travail, à être honnêtes. Son seul souhait, c'est de mourir au pouvoir. Et en contrepartie, il laisse les gens s'amuser avec la vie des 13 millions de personnes. Il gère le pays de façon sauvage. Tous ceux qui se trouvent au bas de la hiérarchie le suivent dans sa gestion idiote du pays ».

Ensuite il se tourne vers Lyadish Ahmed : « Il y a plusieurs façons de dire aux gens d'aller faire... Deby ne peut pas dire ouvertement aux gens que le terrain est libre. Lui-même, il montre à son entourage que le terrain est libre. Il encourage ceux qui détournent et qui partagent avec lui. Son frère Salaye a abusé pendant cinq ans des recettes douanières au vu et su de tout le monde. Récemment, un de ses proches était suspendu au ministère des finances ; qu'est-ce qui s'en est suivi ? N'encourager pas Deby dans ses bêtises ».

Adoum Bebedye Douassa ironise sur la façon de gouverner : « Genre du régime pour le régime. Ils ne font que jouir pour le pouvoir en place ».

Lyadish Ahmed n'est d'accord avec Allatan Mbang Zakouma et estime que : « Refuser de voir que Deby n'est pas seul responsable c'est aussi encourager ses complices dans leurs forfaitures. Ceux qui ne sont pas d'accord avec sa manière de faire n'ont qu'à démissionner. Je n'ai vu qu'un seul ministre démissionner durant les 27 dernières années ».

Ali Ben Hamata Achene reconnait la responsabilité du chef mais estime que : « Même si la règle générale dit que ce le chef qui est responsable en cas d'échec, nous sommes dans une situation particulière et puis pourquoi tu refuses à ce qu'on dit que les autres Tchadiens sont aussi responsable de cet anarchie ? Non mais soyons sérieux svp a un certain moment si un ministre vole, c’est Deby, un militaire tue, c’est Deby, un policier raquette c’est Deby, quelqu’un divorce avec sa femme c’est Deby, on est malade, c’est Deby, un moustique te pique c’est Deby... Fonctionner un tout petit peu votre cerveau ».

Allatan Mbang Zakouma refuse de céder à la thèse défendue par Lyadish qui tend à relativer la rôle du président Idriss Deby  : « Nous sommes dans une société appelée État. Qui dit État dit une organisation dont la finalité consiste à créer de l'ordre. L’État fournit des moyens à un individu placé à sa tête en vue d'assurer cet ordre. L’État fonctionne sur la base des principes ; il existe dans la société des individus qui tentent toujours de contourner ces principes ; il en existe aussi qui sont respectueux de ces principes dont dépend l'intérêt général. C'est la raison pour laquelle, nommer à des fonctions publiques doit obéir aussi à des principes. Lorsque celui qui est chargé de faire respecter ces principes dont dépend la vie en société offre l'exemple du non-respect de ces principes, du voyoutisme, de la banalité, on ne peut pas attribuer la responsabilité du désordre à des gens qu'il a nommés. Si Deby était un homme normal, ce désordre aurait pris fin depuis longtemps. Mais son souci de mourir au pouvoir lui dicte de s'entourer des gens qui lui ressemblent, c'est-à-dire des voyous ».

Baba Malloum Tchéré vient à la rescousse de Lyadish Ahmed : « Enfin, mon frère Dr Lyadish Ahmed, tu n'as pas pris parti, Déby n'est pas seul responsable, je suis entièrement d'accord avec vous. Nous avions des frères et sœurs voleurs de la république, nous ne disions rien à nos frères et sœurs, nous fermons les yeux. Au Tchad, tout le monde est voleur, violeur. Certains compatriotes activistes tchadiens, ils sont en contact direct avec les voleurs de la république, ils font tapage médiatique sur les réseaux sociaux, pour conserver les postes. Allez-y à Paris, des activistes, qui ne travaillent pas mais ils ont des voitures, ils sont bien logés. Certains compatriotes créent la rébellion, juste pour faire le commerce ».

Allatan Mbang Zakouma ne lâche pas d’une semelle Ali Ben Hamata Achene : « Je pense que c'est plutôt vous qui devez faire fonctionner votre cerveau. Tout ce que vous avez cité relève bien de l'analyse d'un commun des mortels. Celui-ci peut voir qu'on attribue à tort la responsabilité de la barbarie qui règne dans l’administration tchadienne à Deby. Mais ceux qui savent que Deby dispose des moyens d'écarter cette barbarie, ne peuvent être d'accord avec ce que vous avez dit. C'est simpliste de voir la situation comme vous la voyez ».

Mahamat Saleh Abderahim Dahab explique de façon thématique les choses : « Si l'on passait en revue les 27 années de ce pouvoir absolu qui a conduit le pays à la ruine, on peut aisément dire que Deby a eu, entre ses mains, des femmes et d'hommes compétents qui auraient pu l'épauler à gouverner le pays autrement. Malheureusement, il a préféré, pour des raisons qui n'échappent à personne, privilégier la médiocratie et le népotisme à outrance qui ont engendré cette situation de quasi faillite. Dans le même registre, comment expliquer que plus de 13 milliards $ tirés de l'exportation du brut tchadien soient dilapidés au profit d'une minorité, alors qu'il est aux commandes du pays, seul maitre à bord qui n'en fait qu'à sa tête ? Après tout, n'est-ce pas DEBY qui est comptable en dernier ressort de son bilan qui couvre 27 années de mal gouvernance ? Au vu de son négatif bilan sur tous les plans et de ces décennies passées à diriger le pays au mépris des textes, il me semble difficile de lui trouver des circonstances atténuantes ».

Abdoulaye Delil fait un rappel historique de sa propre expérience : « Dr, en 2006, par un acte prémédité que j'étais arrêté et jeté à la maison d'arrêt comme un objet. Parce que j'étais résistant dans une procédure de faux et usages de faux contre, Zenaba et le notaire Bechir Madet. En janvier 2017, j'avais évité une tentative d'assassinat, qui est faite à dessin, par Zenaba Terap et autres. Comme le nom de Mahamat Zene Bada, le secrétaire général du Mouvement Patriotique du Salut, est cité dans l'affaire. Les choses se passent autrement. Ils sont tous en toute liberté, ni ma voiture, ni le camion Toyota Hellux bombé, vitre fumée, qui a servi à l'opération, étaient mis sous scellé, ce qui viole l'article 207... de code de procédure pénale. Dr Lyadish Ahmed, ou est le respect de la loi Suprême de l'état, si on fait la différence entre un pauvre citoyen et un citoyen membre du parti au pouvoir ».

Mahamat Sougui Bie aborde le débat dans le même sens que monsieur Lyadish Ahmed : Exact cher Lyadish Ahmed. J'étais étonné de découvrir que bon nombre de magistrats tchadiens n'ont point fait d'études en droit. Or, tous dans les pays, pour être magistrat, il faut avoir au minimum une maîtrise en droit ».

Kedellah Jebreel ferme la porte de ce débat par une note pessimiste : « Quel espoir pouvons-nous avoir de ce pays ? Un pays en déconfiture et en errance politique. Un pays dans lequel le courage, l'abnégation, la vérité et la sagesse désertent le forum au profit de la cupidité, de l'arrogance et du mensonge. Nous avons (la jeunesse) une mission à la fois noble et difficile et qui nécessite énormément du courage et vérité ».

Choix et commentaire de Moussa T.Yowanga/Ahmat Zéïdane Bichara

 

 

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