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14 Décembre 2017
« Nul n’a le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple, car un peuple sans histoire est un monde sans âme », disait professeur Joseph Ki-Zerbo, cet homme d’origine burkinabé né le 21 juin 1922 à Toma et décédé le 4 décembre 2006 à Ouagadougou. Joseph Ki-Zerbo a raison, car c’est ce qui fait qu’un peuple a un passé qu’il soit bien fait ou mal construit, un présent et surtout un futur qui dépend de deux temps précédents. C’est ce qu’on appelle conscience collective. L’analyse sur le passé de la République centrafricaine ci-dessus formulée par le journaliste Camerounais Rémy J. NGono qui eut suscité d’énormes réactions des jeunes ou des adultes en majorité d’Afrique va dans le même sens que la citation du professeur Ki-Zerbo. Le Camerounais Rémy J. NGono nous rappelle ici qu’il est nécessaire, voire indispensable que chaque peuple d’Afrique prenne conscience qu’il faut reconstituer sa propre histoire. Et parmi ces différents peuples d’Afrique ce sont surtout les jeunes qui sont les plus concernés. En effet, l’avenir du continent leur appartient. Et c’est bien vrai, car dans leurs différentes réactions publiées ci-dessous dans ce 18ème Parole au peuple, on constate immédiatement à travers leurs mots que tous les événements qui se passent dans leur continent, surtout les plus malheureux, les interpellent plus directement.
J. Rémy NGono fait une vraie analyse sur le passé de la Centrafrique :« Il y a exactement 40 ans, le 4 décembre 1977, Jean Bedel Bokassa se couronnait empereur de la Centrafrique. Une cérémonie maxi - comi-tragi-mégalomanie organisée au profit de la France. C'est un officier français qui fut choisi maître de cérémonies. C'est aussi la garde républicaine française qui devait exécuter les musiques du paradis. C'est le Quai D'Orsay qui a fourni les avions translantiques pour le transport du carrosse et les chevaux blancs. C'est la France qui a encaissé le chèque pour l'achat de 211 Peugeot, 74 Renault- Saviem, 69 Renault, 25 CX Citroën. C'est le joaillier français Bertrand Arthus qui a empoché le magot pour la confection de la couronne de diamants. C'est la France qui profita de l'achat de 40 000 bouteilles de champagnes et 20 000 bouteilles de vins.
C'est la France qui empocha 150 millions de francs français au détriment de 40 000 Centrafricains dont les salaires furent réduits de 50% ou gelés. La cérémonie se déroula au stade de Bangui en présence du ministre français de la Coopération, Robert Galley. Jean Bedel Bokassa était un pur produit de la France et se revendiquait meilleur élève de Napoléon I er dont il voulait réincarner en Afrique sous le nom Bokassa 1er. Grand ami de Valery Giscard d’Estaing, il lui offre des diamants, de l'argent liquide, des hectares de forêts pour ses parties de chasses et mit deux statues du chef d’État français sur les rues de Bangui. En récompense, Valéry Giscard d’Estaing détourna l'épouse de Bokassa I er, l'impératrice Catherine, et lui fit un enfant métis. C'est aussi Valéry Giscard d’Estaing qui organisa le coup d’État contre Bokassa avec les services secrets français. Alors que Bokassa se trouvait en Libye sur invitation de Kadhafi, les parachutistes français profitèrent pour réinstaller son cousin David Dacko que Bokassa avait renversé avec l'aide de la France. Par la suite, Bokassa partit en exil dans son somptueux château qu'il avait acheté en France et qui finira par été récupéré par la France. Qu'elle est belle et fidèle ! »
Bonavale Keenbath rentre dans la cours de Remy NGono en le saluant avant de dire : « Merci le « Big daddy » n'aurait pas pu contribuer à renforcer l'image exécrable et misérabiliste du continent africain sans le soutien de l'ancienne métropole. La France à tolérer le délire au pouvoir de cet homme. La Centrafrique continue de souffrir des bouffonneries de ce soudard de la coloniale. Au moment où Bokassa se couronnait empereur, un homme pourtant fruste et dont la nature était bien connue des services secrets français, était un ami personnel du président français d'alors Valery Giscard d'Estaing. C'est juste après sa déchéance que les médias français ont commencé son enfumage allant jusqu'à l'accuser anthropophagie. L'affaire des diamants de la Centrafrique a montré que Giscard d'Estaing fermait les yeux sur les dérives autoritaires de ce dictateur sanguinaire. Que le triste souvenir du « big daddy » soit l'occasion pour rappeler à cette galerie de chef d’État dinosaures qui se fossilisent encore au pouvoir que le pouvoir à vie est un danger pour eux même et pour le peuple. La Centrafrique n'aurait pas connu cette tragique histoire avec des conséquences encore horribles si Bokassa avait fait preuve de sagesse en gérant les ressources de son pays pour assurer le bonheur de son peuple à l'instar de son voisin Nyéreré de la Tanzanie ».
Remy NGono apprécie l’analyse du premier intervenant : « Je valide »
Nathalie Mbone repart en arrière vers la culture ivoirienne pour mieux faire passer son message : « Je comprends mieux pourquoi mes frères ivoiriens disent souvent je cite : « C’est le comportement des moutons qui définit attitude du Berger ! ». Les français ont cette capacité de mettre sur hypnose tous ces chefs jadis d’autrefois et même d’aujourd’hui en prônant l’énigme de la race supérieure tout ce qui est blanc relève de la pureté, l’ange est blanc, tout ce qui est blanc est le bonheur. Tout ce qui est noir est satanique, mauvais, etc. Même aujourd’hui quand on veut représenter l’ange et la bête c’est cela ! le noir est la bête et le blanc est l’ange. Voilà comment alors les petits présidents sont soumis comme des agneaux jusqu’à ce qu’ils livrent tout le patrimoine d’un état au maître blanc. Pour finir ils sont des valets ».
Béatrice Impératrice met une vitesse dans sa façon d’intervenir en mettant sur la table un préjugé sous-régional : « En Afrique centrale, il n’y a pas plus grégaire, violent et têtu que les centres hommes comme femmes, les exceptions sont ceux et celles qui ont fui leurs pays ça leur a permis d’être in peu plus évolué...donc ce n’est pas étonnant qu'environ 10 après les indépendances des colonies françaises ils puissent se réjouir d’avoir un empereur...quelle honte !»
Remy J. NGono utilise un ton courtois pour s’adresser à Béatrice Impératrice : « Et boum ! et si on te choisissait comme impératrice, tu allais refuser la place diamantée là ? »
Richard NGabonziza attaque directement Béatrice Impératrice : « Plus fidèle que la France, tu en meurs !!!!!!! Quelle traîtrise !! Ce qui est marrant, insatiable, elle continue de tirer les ficelles un peu partout pour piller sans scrupules partout où bon lui semble, les héritiers de Bokassa, aidant ! J'ai aimé le président Ghanéen qui s'est méfié du cadeau empoisonné de Macron, lui assénant que le développement de l'Afrique n'est pas tributaire de la bonne humeur du contribuable français mais plutôt qu'intrinsèquement l'Afrique a tout le potentiel pour se développer sans aides !!!!! Vivement la bonne gouvernance aidera notre continent à sortir la tête de l'eau, ce que Bokassa premier n'a jamais su !!!! ».
Matt Matondo estime que : « Si l'Afrique francophone en particulier n'avance pas, je pense personnellement que la responsabilité est partagée entre la France et nos dirigeants assoiffés ».
Zakaria Drabo attire l’attention des dirigeants africains en leur disant : « Il faut que les princes qui nous gouvernent sachent qu'il vaut mieux travailler pour le peuple que pour la France, car elle n'hésitera pas à les lâcher quand ils feront plus son affaire ».
Abdoulaye Bhawto Dialo appuie son intervention avec un exemple connu d’un écrivain connu mondialement : « Aimé césar disait que le mal d'Afrique (francophone), c'est d'avoir rencontré la France. Je souffre dans mon cœur d'avoir étudier la langue française. Mon grand-père paternel était un tirailleur qui racontait à ses enfants l'histoire de la 2e guerre mondiale et surtout l'histoire de Normandie avec la fameuse phrase : « sof ki po » (sauve qui peut) et le traitement inhumain à Thiès au Sénégal. Les Français sont des poules déplumés ».
Jonathan Matona admet ce que Abdoulaye Bhawto Dialo a dit : « Comme La France est redoutable ! ».
Michel Djouage considère que : « L’Homme noir comme toujours est un être très facile à manipuler et à tromper il suffit juste de le couvrir de quelques perles en or, le mettre à la tête de son pays et lui dire qu'il viendra de temps en temps passer des nuits à paris, Londres, New-York et autres pour qu'il brade toutes les ressources de son pays au détriment de son peuple. Pauvre africain complexé ».
Ondo Zogo se lance au débat avec des insultes poétiquement bien alignés : « Cette France gloutonne, cette hypocrite France, cette ingrate France, cette voleuse France...finira par tomber un jour...Trop de casseroles qu'elle traîne. Trop de pleurs et de désarroi qu'elle laisse après son passage. Cette France gourmande succombera un jour de sa boulimie. Cette France lâche, finira par être rattrapée par le passé. Aussi je me joins à Cesaire pour dire que nos malheurs ont commencé lors de notre rencontre avec Marianne ».
FoFa Bana Mussa admet les interventions précédentes, tout en faisant savoir son rejet de la France en ironie : « Vraiment rien à dire la France pays des droits de l'homme et de pillage économique de l'Afrique... puisque les Africains ne savent pas où ils vont ni ce qu'ils veulent bah la France profite comme toujours... après la traite négrière on a été colonisé après la colonisation vous avez c'est quoi ? Non puisque personne ne veut le dire à haute voix moi je vais le dire c'est la tutelle coloniale ».
Mamadou Kone pense qu’il faut : « Évoluer maintenant le panafricanisme pour nous permettre de savoir accuser les autres. Vous accusez les autres sans être responsable dans tous les faits, honte à vous. Même si c'est toi Remy, tu seras le premier à accueillir ces puissants occidentaux à ton profit. Qui est bête dans ce monde laisser sa réussite aux autres ? Un exemple aujourd'hui toi Remy, pourtant tu profites bien de l'hospitalité française aujourd'hui à Paris et tes autres africains qui sont dans le collimateur des dictatures, sur les autres journalistes tués et en prison, tu fais quoi pour eux ? merci pour la lecture, c'est la démocratie ».
Armel de Cusmar analyse les choses d’un air satisfait : Voilà ce que je disais à l'époque de Bokassa y'avait nullement l'histoire d'insécurité tout était dégénéré après sa chute orchestrée par la France comme avait dit Remy si Bokassa restait au pouvoir même 3 ans la RCA serait pas ce qu'elle est présentement, je te parle en connaissance de cause ».
Béatrice Impératrice bondit de cette occasion pour adresser un message fort aux Occidentaux : Un pays digne ! Non mais vous rêvez vous étiez m’a risée de tous les pays du monde, pays africains y compris !! La seule chose que les gens appréciaient c’était les diamants non mais cessez de vivre dans la nostalgie du passé réveillée vous mince un pays peut avoir 10 présidents et les 10 peuvent être mauvais avec des nuances mais de là à les adulée et regretter arrêtez ça même les villageois savent reconnaître un roi après sa chute ! ».
Dieu merci Fulgence Yamesse interpelle Béatrice : Ma très cher Béatrice, on ne peut regretter un dilapider, un assoiffé du pouvoir comme tu as souligné du moment où ce dernier ne nous a pas offert le développement ni stabilité, et avec tout ça, on peut pas au moins lui être reconnaissant. Je t'assure que même le dernier centrafricain regrettera toujours et toujours ce digne centrafricain, sauf les ingrats et les marionnettes des français ne peuvent pas le regretter et crois que s'il avait eu la chance de rester même 5 ans ça devrait être l'Afrique entière qui pleurait comme l'Afrique est entrain de pleurer le seul et vrai libyen. Laisse-moi te dire qu'on ne peut baptiser une avenue dans presque toute Afrique centrale au nom de n'importe qui. Et pour toi mon frère K Donatien Kra je ne sais pas si tu avais vu la Libye quelques heures après la mort de…. Si tu peux m'aider avec le nom et la Libye aujourd'hui après... c'était le cas centrafricain aussi. Et ça sera le cas zimbabwéen je t'assure, je te parle étant un vétéran des vétérans ».
Armel de Cusmar apprécie : Très bonne analyse frérot, ils parlent naïvement peut être car ils ne connaissent pas la réalité de notre pays ».
Mahamadi Ouermi s’adresse à ses interlocuteurs en ce terme : « Je ne comprends pas les réactions. On dit que c'est Bokassa qui a organisé et vous parlez de la France. La France n'a fait qu’accéder à ses caprices. Où avez-vous déjà vu un commerçant vendre ses marchandises ? Il faut regarder là où on a cogné et non là où on est tombé ».
Gildas Kolangba indexe directement le journaliste Camerounais : « Rémy, je suis Centrafricain j’aime bien ta page, mais une chose est sûr malgré sa folie du pouvoir, il reste le seul président centrafricain qui a pu construire son pays. Nous connaissons l’histoire de notre pays même si elle est falsifiée par la France ».
Mouctar Diallo se lance dans une récitation de tous ces malheureux qui sont à la base du retard de l’Afrique : « La folie de grandeur et la décadence d'un despote à la solde de sa France mère patrie au détriment de ses pauvres sujets centrafricains. Et Valéry Giscard d'Estaing tira sur tout ce qui bougeait y compris l'impératrice. Oh femme ! »
Manou Soulev considére : « qu’Après la dictature de Bokassa qui avait pourtant bien fait avancer la RCA, 40 ans après avoir embrassé la démocratie, rien ne marche pour ce pays très riche en sous-sol, cela signifie que le mode de gouvernance qui convient à la RCA c'est la dictature mais pas la démocratie »
Marco Ross Sangha tout en remercie l’auteur de ce débat, reconnait que l’empereur Bokassa n’a pas fait du mal : « Merci Remy, je suis d'avis avec toi, mais saches que parmi tous les présidents que mon pays la RCA, avait connu, seul l'empereur Bokassa, malgré sa barbarie, sa folie de grandeur, avait réussi à bâtir le pays, en construisant les édifices publiques, notre seul et unique u université de Bangui, tous mes compatriotes centrafricains regrettent amèrement l'empereur Bokassa a moins que celui qui n'est pas centrafricain, peut me contredire ».
Oumarou Idi estime ou croit que : « C'est aussi la France qui, après avoir fait main basse sur toutes les ressources de la RCA, va renvoyer Bokassa comme un paria. Sacrée France hypocrite. Dieu te voit et c'est à juste titre que ce nation, qui est parjure en matière du droit de l'homme dont elle se targue d'en être le berceau, traîne toujours à la queue de l'Europe, une Europe ayant à sa tête l'Allemagne nazie sans cesse repentante ».
Ameg Dodson croit aussi comme Oumarou Idi : « Certes Cette tragédie est bien écrite et réalisée par ce fou de président qui dans sa démagogie s'est allier au plus toxique des profiteurs qu'il ne soit : la France. Elle n'est pas responsable mais elle a participé à sa manière. Quitte à nos dirigeants de savoir choisir leur camp et surtout arrêter de se comporter en nègre bien docile complexé jusqu'aux os ».
Yaya Tiéné s’interroge, puis donne son avis : « Quel jeu ! C'est du coq à l’âne ! Comment peut-on jouer avec les esprits des gens de cette façon ? La France, soi-disant passant, pays de droit de l'homme n'est-elle pas le premier semeur de troubles dans le monde ? Quand je pense à ce qui se vit en Centrafrique, en Libye du fait cette France, je me pose la question de savoir si les terroristes n'ont raison de la cibler pour leurs attaques ! Je vous remercie pour ce rappel sur l'histoire centrafricaine ».
Ndorere Jean Claude remercie Rémy J. NGono pour son sujet de débat en terminant son intervention avec des conseils de prudence : « Merci de l'histoire. Il faut comprendre maintenant pour savoir gérer nos peuples. Que le passé nous apprenne à vivre un bon présent pour préparer un meilleur avenir. Il faut aussi qu'on exige l'histoire à présenter ses excuses. Seule la vigilance, le pardon et le dévouement et la bonne vision aideront l'Afrique à progresse ».
Noel Kamhoua ne comprend pas la différence ce que l’on fait sur ces termes. Il demande : « Quelle est la différence entre un Empereur et un Roi des Rois comme celui du Cameroun ?? Pour ma part aucune car tous règnent à vie, sans partage si oui quelques caisses de résonance de part et d'autre soi-disant parlement, surtout tous ont un pouvoir inamovible avec le droit de vie et de mort pour tout citoyens. Pour la France RAS, Macron a son bouclier aujourd'hui l'UE, donc ne l'accusez plus, voyez-en avec l'UE même si la France demeure le trésorier pour réaffirmer toujours sa grandeur… ».
Rex Marosbostik Tekasala Desaf pose d’énormes questions en guise de conclusion pour aider les intervenants de continuer à réfléchir sur le sort de leur continent : « Est-ce que nos dirigeants africains d'aujourd'hui ont la connaissance sur l'histoire de notre continent ? Est - ce qu'ils sont au courant de la finalité ou du sort de leurs prédécesseurs qui ont servi les occidentaux pendant des années et des années ? Malheur à nous africains, A quel siècle aurions-nous la conscience ? Vraiment A quel siècle viendra la vraie indépendance pour toute l'Afrique ? Est - ce qu'il faut attendre encore un Messi qui viendra sauver uniquement l’Afrique ? »
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