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20 Juin 2018
Dans un article titré «Tchad : l’activiste Mahamat Nour Ahmat Ibedou persécuté» publié depuis le mardi 19 juin 2018, par le correspondant de Deutsche Welle(D.W), la Radio Internationale allemande en Français, le journaliste Blaise Dariustone eut fait un constat très inquiétant sur le sort réservé au secrétaire général de la Convention Tchadienne pour la Défense des Droits de l’Homme monsieur Mahamat Nour Ahmat Ibedou par le pouvoir d’Idriss Deby Itno. Blaise Dariustone entame son article par le calvaire vécu par cet homme de la société civile : «Le Secrétaire général de la Convention Tchadienne pour la Défense des Droits de l'Homme, cumule les problèmes. Poste de travail perdu, visite à son domicile, il semble être l'ennemi numéro un du régime. L’activiste Mahamat Nour Ahmat Ibedou serait-il victime de ses critiques à l'encontre du régime Deby ? Le Secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l'homme (CTDDH) est un ancien membre fondateur du Mouvement Patriotique du Salut(MPS),le parti au pouvoir dont il a démissionné en octobre 1993 pour se consacrer à la défense des droits de l'homme. Mais aujourd'hui, à cause de son militantisme très engagé au sein de la société civile, Ibedou semble être devenu l'ennemi numéro un du régime d'Idriss Deby Itno qui a visiblement décidé de le faire taire par tous les moyens ».
Blaise Dariustone décrit de façon chronologique le calvaire infligé à ce grand défenseur des Droits de l'Homme par un pouvoir sanguinaire, immoral et indigne qui ternit constamment l'image du pays, pille allègrement les ressources et les deniers publics, appauvrit volontairement son peuple. C'est un vibrant plaidoyer en faveur du secrétaire général de la CTDDH que lance aujourd'hui le correspondant de Deutsche Welle. Par ce canal, il a voulu informer l’opinion nationale et internationale sur ce que vit actuellement monsieur Mahamat Nour Ahmat Ibedou. Et les faits relatés ici sont très graves et méritent d'être condamnés vigoureusement : «Les déboires de Mahamat Nour Ahmat Ibedou remontent au mois de février 2018. Les autorités tchadiennes ont alors décidé de supprimer le poste qu'il occupait en tant qu'inspecteur des finances chargé des missions. Plus tard Ibedou verra sa voiture de fonctions arracher. Courant mai, des agents de la Société Nationale d'Électricité et de la Société Tchadienne des Eaux se sont rendus à son domicile pour couper l'eau et l'électricité au motif de non-paiement des factures de consommation. Face à son intransigeance, le pouvoir passe à la vitesse supérieure. «D'abord, ça a commencé par le vol de mon téléphone, de mon sac contenant tous mes ordinateurs, les secrets, les cartes bancaires et autres», raconte Mahamat Nour Ahmat Ibedou. «Ensuite ils ont continué avec la visite chez moi pour dire que la parcelle que j'habite est une réserve de l'État et que ça doit donc être démoli» Des individus se seraient même présentés au siège de son association, la CTDDH, pour intimer l'ordre au propriétaire de la maison afin qu'il expulse les occupants. «Comme si cela ne suffisait pas, ils ont destitué mon petit frère qui est Chef de Canton pour faire pression sur moi. Les politiciens ont laissé entendre que seule une allégeance de Mahamat Nour Ahmat Ibedou peut faire rétablir ce Canton», raconte-il encore. «Jamais nous n'abandonnerons la lutte quelles que soit les pressions».
Blaise Dariuston est allé vers un témoin crédible en la personne de Dobian Assingar pour soutenir son article publié pour le compte de sa Radio Deutsche Welle, une des Radios européennes la plus écoutée dans le continent africain et ailleurs. Et le journaliste de la D.W termine son reportage par une indignation et une promesse de mener une action contre le gouvernement tchadien auprès des instances internationales chargées des questions de droits de l'Homme : «Pour la Fédération internationale des droits de l'homme auprès de l'Union Africaine, cette situation est inadmissible. «Quel crime Monsieur Mahamat Nour Ahmat Ibedou a-t-il commis pour subir ce sort avec toute sa famille ?», interroge Dobian Assingar, représentant de la FIDH. «Nous sommes de plus en plus dans un pouvoir répressif. Le cas de Ibedou est alors pire et ce n'est pas en continuant de persécuter les défenseurs des droits de l'homme que le gouvernement va penser régler leur problème» Et d'annoncer qu'il va saisir le rapporteur général auprès des Nations-unies. «Je pense que ça fera tâche par ce que ça ira à la commission des droits de l'homme de Genève, à l'ONU et ça ne sera pas dans l'intérêt du gouvernement». Contactée, la porte-parole du gouvernement tchadien Madeleine Alingué a indiqué que ce sujet ne relevait pas de sa compétence. Notre demande d'interview avec le ministre de la justice et des droits de l'homme Djimet Arabi est restée également sans suite. Mais Mahamat Nour Ahmat Ibedou a du soutien. Pour lui exprimer leur solidarité, plusieurs responsables des organisations de la société civile lui ont rendu visite à son domicile, afin de lui remonter le moral. Depuis le remaniement du lundi 18 juin, Madeleine Alingue n'est plus porte-parole du gouvernement tchadien. Elle occupe désormais le poste de ministre du tourisme et du développement artistique».
Ahmat Zéïdane Bichara