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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Sans rancune : « Le pays est coupé en deux: d'un côté ceux qui sentent son cœur battre au ralenti et de l'autre ceux qui vivent dans une bulle euphorisante, bercés par le pouvoir qu'ils exercent de façon abusive et ostentatoire », constat fait par Jean Lambert Nang du Cameroun.

Cette déclaration ci-dessus signée depuis le dimanche 24 juin 2018 par le Camerounais Jean Lambert Nang est tirée de sa grande analyse : « Le Vivre-ensemble ne se décrète pas » que l’on retrouve en intégralité sur l’espace Facebook de sa compatriote Dr Modestine Carole Tchatchouang Yonzou ou ailleurs sous d’autres formes. Et le constat est bien clair que ce conflit camerounais, né de la contestation  des Sécessionnistes anglophones ayant décidé de s’opposer ouvertement au gouvernement central de Yaoundé, coupe le sommeil de ceux qui se préoccupent soit de l’unité du Cameroun et de la paix ou encore soit de ceux qui applaudissent la décision de ceux-là qui ne supportent plus la mauvaise gouvernance de ce perpétuel pouvoir de Paul Biya. Jean Lambert Nang a d’ailleurs bien su le dire dès le début de son analyse  quand il atteste que depuis des décennies, les Camerounais vivent ensemble sans se soucier de leur  appartenance ethnique ni tribale. Mais les politiques mises en place qui opèrent de la ségrégation entre les régions, les modes de choix des hommes qui gouvernent, la prééminence des noms sur d'autres au détriment de la compétence et du mérite, le délit de faciès, la corruption et ses métastases, les loges et les sectes qui prédéterminent qui est qui et qui sera quoi, sont de grosses entorses à notre idéal de vie commune. A-t-il tort ou raison ? Difficile de prendre assez rapidement une position. Mais de façon sûre disons-le que les Camerounais ou les Camerounaises qui vivent au quotidien cette insupportable difficulté racontée par Jean Lambert Nang ne le contesteront pas, malgré qu’il peut y avoir parmi eux des gens qui apporteront d’autres versions de faits. Pour l’instant accordons d’abord un instant  un moment de lecture  du premier paragraphe de Jean Lambert Nang : «Depuis des décennies, les Camerounais vivent ensemble sans se soucier de leur  appartenance ethnique ni tribale. Mais les politiques mises en place qui opèrent de la ségrégation entre les régions, les modes de choix des hommes qui gouvernent, la prééminence des noms sur d'autres au détriment de la compétence et du mérite, le délit de faciès, la corruption et ses métastases, les loges et les sectes qui prédéterminent qui est qui et qui sera quoi, sont de grosses entorses à notre idéal de vie commune. Tout ce que Dieu a fait, a-t-on coutume de dire est bon. Aussi lui a t-il plu de rassembler dans ce mignon triangle de 475.000 km2, plus de 200 ethnies et autant de langues. Le Seigneur nous a aussi dotés d'immenses richesses et potentialités qui auraient permis, si elles étaient exploitées à bon escient, un développement fulgurant de notre pays. 60 années après notre indépendance, nous avons cessé de stagner pour reculer. Là où d'autres pays moins lotis semblent faire des bonds, notre cher et beau pays est à l'agonie. D'où nous viendra le secours ? Le plus dramatique c'est que le discours politique apparaît totalement coupé de la triste réalité ambiante ».

Le mieux est de lire  immédiatement son second paragraphe qui est aussi intéressant que le premier :« Quoi donc de plus normal: nos dirigeants ne se frottent point au peuple, n'en écoutent pas les complaintes, ignorent jusqu'à ses pleurs justifiés, voire les raillent. Les seuls croisements entre les uns et les autres ne se font plus que lors des meetings politiques, lieux de harangue et d'incantation à nuls autres pareils. Résultat des courses, comme dans une équipe de football qui suffoque, le pays est coupé en deux: d'un côté ceux qui sentent son cœur battre au ralenti et de l'autre ceux qui vivent dans une bulle euphorisante, bercés par le pouvoir qu'ils exercent de façon abusive et ostentatoire. Leur dernière trouvaille, pour tétaniser le peuple et l'endormir : « le vivre-ensemble ». Le vivre-ensemble ne se décrète pas. Il est une somme de valeurs partagées. Il se construit sur et à travers des décisions fondées sur l'équité et la justice ».

« Le vivre-ensemble n'est point un slogan qu'on rabâche à longueur de journée sur les ondes de radios et de télés qui n'inspirent plus la confiance dans leur traitement de l'information ».Et c’est ce qui préoccupe le plus Jean Lambert Nang, puisque le « vivre ensemble est synonyme de la paix et du respect de l’autre, d’une justice équitable exceptée de toute partialité. Il n’ya pas d’autres mots. Tout est dit dans ce troisième et dernier paragraphe de Jean Lambert Nang : « Le vivre-ensemble c'est la mise en œuvre, au profit de populations dont on se fout de savoir si elles sont pour ou contre le parti régnant, de politiques consensuelles qui mettent le bien-être de l'homme et de tout citoyen à leur centre. Lorsqu’un concept(le vivre-ensemble) sort de son anonymat, il y a péril en la demeure. Le navire camerounais tangue, depuis des années, sur des eaux troubles. Le repli identitaire et le tribalisme, conjugués à la cécité et à la surdité politiques ambiantes, constituent autant d'icebergs qui pourraient faire chavirer et sombrer ce beau bâtiment. Chacun de nous devrait élever ses prières à l'Éternel pour qu'Il nous préserve de la catastrophe qui nous guette. Bon Sabbat à tous, au nom du Dieu triomphant ».

Ahmat Zéïdane Bichara

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