RDC : « Ayant obtenu 7.051.013 suffrages valablement exprimés, soit 38,57%, est proclamé provisoirement président de la République Démocratique du Congo(RDC) monsieur Tshisekedi Tshilombo Félix », a déclaré le président de la CENI, Corneille Nangaa.

10 Janvier 2019

Enfin la fin d’une longue attente en RDC ! C’est tard dans la nuit que l'opposant Félix Tshisekedi fut proclamé vainqueur en RDC après un long suspens d’après l’information donnée mercredi 09 janvier 2019 par la RTBF avec Belga et mise à jour à 03h04. Monsieur Félix Tshesekedi est donc élu président de la République Démocratique du Congo après une élection présidentielle à un tour historique. Toujours selon des résultats provisoires puisqu'ils peuvent être contestés devant la Cour Constitutionnelle. Il prend la suite de plus de vingt ans de pouvoir des Kabila. Le dernier président, Joseph Kabila, avait succédé à son père Laurent-Désiré Kabila après son assassinat en 2001, alors qu'il était président depuis 1997 et le renversement du régime Mobutu par celui-ci. « Ayant obtenu 7.051.013 suffrages valablement exprimés, soit 38,57%, est proclamé provisoirement élu président de la République démocratique du Congo M. Tshisekedi Tshilombo Félix », a déclaré le président de la CENI, Corneille Nangaa. Le président de la Commission électorale, avait annoncé les résultats pour 23h00... les résultats tant attendus étaient finalement tombés quatre heures plus tard peu après trois heures du matin heure belge. En effet, la CENI a fait durer le suspens avant de proclamer le nom du successeur du président Joseph Kabila en égrenant d'abord le résultat des élections locales devant la presse.

Selon toujours la RTBF avec Belga ces deux médias belges ayant une bonne connaissance de la RDC, ces résultats sont en contradiction avec le décompte effectué par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), selon laquelle la victoire revient à un autre dirigeant de l'opposition, Martin Fayulu, ont cependant déclaré deux diplomates quelques instants après l'annonce de la CENI. Les vaincus, parmi lesquels le candidat du parti au pouvoir Emmanuel Ramazani, ont la possibilité de déposer un recours devant la Cour constitutionnel qui dispose alors de dix jours pour mener des auditions et juger de la validité des résultats. Des policiers ont été déployés autour du siège de la CENI à Kinshasa et sur le principal boulevard de la capitale, de crainte de violences. Des opposants ont accusé les autorités de fraude et des rumeurs font état de négociations secrètes entre le gouvernement et l'opposant Félix Tshisekedi, en vue d'un partage du pouvoir. Prévue à l'origine dimanche dernier, l'annonce des résultats du scrutin avait été repoussée car la commission électorale n'avait pas reçu un nombre suffisant de procès-verbaux. L’élection doit permettre la première transition pacifique du pouvoir dans l'histoire de la RDC alors que le président sortant, Joseph Kabila, en place depuis 2001, ne pouvait plus briguer de troisième mandat selon la Constitution. Des partisans de Tshisekedi, qui ne doutent pas de sa victoire, ont déclaré mardi qu'ils avaient rencontré des représentants de Joseph Kabila en vue d'assurer un transfert pacifique du pouvoir. Les pro-Kabila ont démenti de tels contacts. Les amis de Martin Fayulu, eux, soupçonnaient Joseph Kabila de vouloir négocier un accord de partage du pouvoir avec Tshisekedisi Shadary était battu. Mardi, Martin Fayulu et six autres candidats à la présidentielle ont publié un communiqué soulignant que « les résultats du scrutin ne peuvent être en aucun cas négociés »

Ahmat Zéïdane Bichara

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Fin de suspens avec la proclamation dans la nuit de mercredi à jeudi, des résultats de l’élection présidentielle en RDC où l’opposant Félix Tshisekedi a été déclaré élu à la magistrature suprême. «Ayant obtenu 7 051 013 suffrages valablement exprimés, soit 38,57%, est proclamé provisoirement élu président de la République démocratique du Congo M. Tshisekedi Félix », a déclaré le président de la CENI Corneille Nangaa. Il revient à la Cour constitutionnelle de valider en dernier ressort ces résultats provisoires qui ont confirmés les soupçons du refus du pouvoir d’accepter la volonté des urnes. Les reports des résultats prévus préalablement le 06 avril en disent long sur les intentions malveillantes du pouvoir. Malgré la mise en garde de la Cenco et d’autres observateurs nationaux, la CENI est restée inféodée au régime Kabila jusqu’au bout.

Faute de consacrer le candidat de la majorité monsieur Shadary largement battu par ses concurrents, la majorité présidentielle a trouvé la meilleure parade qui consiste à adouber Félix Tshisekedi afin de préserver ses intérêts. Il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il sera tranquillement confirmé par la Cour constitutionnelle dont les membres ont été nommés par le président sortant. Après son investiture, le nouveau président devrait avoir comme priorité, l’organisation des obsèques de son père dont la dépouille se trouve toujours en Belgique, faute d’accord avec le pouvoir actuel. «Je n’aime pas en parler, c’est une souffrance », disait-il lors de ses déclarations pré-électorales. Félix Tshisekedi succède à son père à la tête de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), suite à son décès le 1^er février 2017 à Bruxelles. Digne fils de son père, le fils a voulu bousculer le régime en place comme l’avait fait avant lui son père en 2011 sans avoir parvenu à ses fins.

Il a dénoncé comme son père les fraudes électorales lors de la réélection contestée de Joseph Kabila en 2011. C’est en avril dernier au siège historique à Limete à Kinshasa qu’il prend les rênes du parti fondé par son père dans les années 1980 contre la dictature du maréchal Mobutu. «Etienne était têtu et fier. Félix est plus diplomatique, plus conciliant, plus à l’écoute des autres », a dit un fin observateur de la vie politique congolaise lorsque Félix Tshisekedi avait annoncé sa candidature à l’élection présidentielle. L’homme dispose des qualités évidentes à savoir il est courtois, à l’écoute. Malgré le tourbillon des passions électorales, le ton de sa voix reste mesuré. Contrairement à son père battu en 2011, il fait équipe avec Vital Kamerhe, précédemment candidat en 2011. Il s’est tiré avec son coéquipier de l’accord qu’ils avaient conclu avec cinq autres opposants pour soutenir la candidature unique de Martin Fayulu. A ceux qui le traitent de versatile et hésitant, ses proches le défendent en affirmant qu’il n’a fait qu’écouter la base de son parti l’UDPS, très remontée contre l’accord.

Moussa T. Yowanga