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24 Février 2019
Le président américain fait toujours planer la menace de surtaxer les voitures européennes. C’est l’AFP qui en fait écho dans sa publication de mercredi 20 février pour le compte de la RTBF. Le reporter de cette agence française relate l’information selon laquelle Donald Trump a réitéré sa menace d’imposer des taxes douanières supplémentaires aux voitures européennes si les négociations entre Washington et Bruxelles ne débouchent pas sur un nouvel accord commercial, mettant la pression sur l’Union européenne pour qui l’automobile est une question sensible. «Si nous ne trouvons pas un accord, nous imposerons des tarifs douaniers », a déclaré à des journalistes le chef de l’Etat américain, qui a reçu dimanche un rapport du ministère du Commerce sur l’industrie automobile dont le contenu est pour l’heure resté secret. La réception de ce rapport fait courir un délai de 90 jours, soit jusqu’à mi-mai pour l’imposition ou non par Donald Trump de taxes supplémentaires sur les voitures et équipements automobiles européens, un épouvantail pour cette industrie en Europe, notamment en Allemagne. «Nous essayons de conclure un accord.Les Européens sont coriaces en négociation », a encore affirmé mercredi Donald Trump, qui accueillait le chancelier autrichien Sebastian Kurz.
Bruxelles a averti lundi qu’elle riposterait de « manière rapide » en cas de taxes américaines, même si elle veut croire encore à une issue « positive » après le moratoire conclu en juillet dernier entre son président Jean-Claude Junker et le locataire de la Maison-Blanche. Les deux hommes s’étaient engagés à travailler main dans la main en faveur d’un accord de libre-échange exclusivement sur les biens industriels. «Trump m’a donné sa parole qu’il n’y aurait pas, pour l’instant de taxes douanières sur les voitures. Je juge ces propos fiables », a rassuré récemment monsieur Junker dans une interview au Stuttgarter Zeitung. Il n’existe pas de façon formelle de négociations commerciales officielles en cours entre l’UE et les Etats-Unis. Actuellement, les Etats-Unis appliquent les tarifs douaniers de 2,5% sur les voitures assemblées en Europe et de 25% sur les SUV (4X4 de ville) et pickups. Les véhicules fabriqués aux Etats-Unis sont soumis, eux, à une taxe douanière de 10% à leur entrée dans l’UE. L’administration Trump avait fait savoir fin mai son intention d’instaurer des tarifs douaniers de l’ordre de 25% sur les importations automobiles pour défendre ce secteur, fleuron de l’industrie manufacturière des Etats-Unis. Le département au Commerce avait été chargé de mener une enquête approfondie pour établir la pertinence et l’ampleur potentielle de telles taxes en se fondant sur l’article 232 de la législation commerciale américaine, qui s’appuie sur des arguments liées à la défense nationale afin de limiter l’importation de produits et de biens aux Etats-Unis.
Selon des sources crédibles de l’AFP, les résultats de cette enquête seraient « positifs » sur la question de savoir si les voitures importées sont une menace pour la sécurité américaine. «Nous l’avons examiné très attentivement. Nous avons vu les conclusions. Au final, la question est de savoir si nous pouvons parvenir à un accord équitable avec l’UE, a souligné mercredi Donald Trump. Il n’empêche que pour l’UE «si ce rapport traduisait par des mesures préjudiciables aux exportations européennes, la Commission européenne réagirait de manière rapide et adéquate », a prévenu lundi son porte-parole Margaritis Schinas. Bruxelles semble déjà prête à riposter car une liste de bien américains a été préparée à hauteur de 20 milliards d’euros, susceptibles d’être taxés. En 2017, un peu moins de la moitié (8,3 millions) des quelque 17 millions de voitures vendues aux Etats-Unis avaient été importées. D’après une étude du cabinet EY, des taxes douanières de 25% sur les voitures coûteraient par exemple 5 milliards d’euros aux constructeurs allemands.
Moussa T. Yowanga