Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !
24 Mai 2019
C’est une enquête de la journaliste Charlote Simonart, correspondante au Kenya pour la RTBF.Ainsi d'après les enquêtes de notre consoeur Charlotte Simonart,dont son travail de presse fut réalisée depuis hier jeudi 23 mai 2019,c’est la panique au Kenya depuis que Google a retiré le lundi 20 mai 2019 au géant chinois des télécommunications les licences de son système d’exploitation Android. Décision qui fait suite à une demande de l’administration Trump qui a placé Huawei sur liste noire, accusé d’espionnage pour le compte de Pékin. Le pays a accordé un délai de 90 jours à la firme chinoise, pour lui laisser le temps de se retourner.Les utilisateurs de smartphones Huawei sont très nombreux en Afrique et particulièrement au Kenya, l’un des pays les plus connectés du continent. Cette décision pourrait même impacter le développement du pays.Pas un jour ne se passe sans que les médias kenyans n’évoquent l’affaire. « Le Kenya face à un dilemme à propos de Huawei alors que la guerre USA-Chine déborde ». « Le temps est-il venu d’abandonner votre smartphone Huawei ? » Les principaux médias du pays s’enflamment sur la question. Et pour cause, Huawei est un acteur important sur le marché des téléphones portables dans le pays avec 8% de part de marché. Il est devancé par deux autres marques chinoises : Tecno et Infinix. Grâce à leurs prix imbattables, les produits chinois dominent le marché aux côtés de Samsung. Résultat : au-delà du simple cas Huawei, c’est plus largement la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine qui inquiète au Kenya. Les répercussions pourraient-elles s’élargir à d’autres marques chinoises si l’escalade se poursuit ? La question se pose déjà.
Ce conflit pourrait même ralentir le développement du Kenya d’après le constat dressé par la journaliste de la RTBF, préviennent certains médias kenyans qui envisagent d’ores et déjà un scénario catastrophe. Il faut dire que Huawei au Kenya ne se résume pas aux téléphones portables. Il est le plus grand fournisseur d’équipement pour les télécommunications du pays : la fibre optique pour le réseau de téléphone dont dépendent 42 millions d’utilisateurs, l’installation de la 4G et prochainement de la 5G, la plateforme pour le paiement mobile Mpesa, très populaire. Le mois dernier, le gouvernement kenyan a également signé avec Huawei un accord pour la construction d’un « data centre » (stockage de données informatiques), promesse de milliers d’emplois. Désormais, c’est toute la politique du gouvernement en la matière, tournée essentiellement vers le géant chinois, qui est remise en question.Sur les réseaux sociaux dont sont très friands les Kenyans, les consommateurs interpellent Huawei, notamment sur Twitter : « Que comptez-vous faire ? Est-ce que vous allez nous rembourser nos téléphones ? Je n’ai pas les moyens de m’acheter un autre téléphone portable », peut-on y lire par exemple.La plupart des accros aux smartphones sont dans l’attente. Personne ne comprend ce qu’il va se passer concrètement, ni quand, d’autant que Huawei se veut rassurant pour les utilisateurs. L’un d’entre eux résume ainsi la situation avec exagération : « Si on nous prive des applications mobiles, cela va tourner en guerre civile au Kenya ». De l’humour, certes, mais le message est clair : il est impensable que des Kényans soient privés de leur moyen de communication.
La Rédaction