Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !
18 Juillet 2019
Oxfam et l’ONG AIDER appuient depuis deux ans des groupements de Chaddra (département de Bahr El-Gazel Ouest) dans la production maraîchère. Une véritable opportunité économique pour soutenir la résilience liée à la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Ce sont quatre (04) groupements féminins et (01) masculins qui bénéficient de l’appui financier et de l’encadrement techniques des ONG OXFAM et AIDER (Association d’appui aux initiatives de développement rural), à travers le projet RESTE-TRUST-FUND (Emploi, résilience et cohésion sociale dans la bande sahélienne et la zone du Lac Tchad).Une vaste étendue de terre cultivable (2 hectares et demi) est clôturée par le grillage pour empêcher la dévastation des champs par des animaux et d’autres ennemis des cultures. A l’intérieur, deux bassins de rétention d’eau sont construits et alimentés par un système solaire, rendant la terre cultivable en toute saison. Un véritable don de Dieu pour les bénéficiaires qui savent désormais où trouver leur bonheur. Asta Moussa Saleh qui dirige un groupe de 15 femmes témoigne. « Avant l’arrivée de ce projet, nous avons toujours de problème pendant la saison des pluies. Nous passons des journées entières à surveiller nos champs contre d’éventuelles dévastations. Parfois, nous retirons nos enfants de l’école pour les envoyer garder nos cultures».Haoua Mahamat du groupement Minoire ajoute que l’infiltration des animaux dans les champs constituait un véritable handicap pour l’agriculture à Chaddra. « Par le passé, nous avons abandonné la culture du maïs, car la haie que nous installons avec des branchages et d’épines était précaire. Aujourd’hui, nous renouons avec cette culture parce que notre espace cultivable est clôturé par des grillages ».
Mais depuis que le Projet RESTE-Truste-Fund, financé par l’Union Européenne a tendu la main à ces paysans, les choses ont changé à Chaddra et ses environs. Les membres des différents groupements cultivent du maïs, du gombo, de l’oignon, des pommes de terre, de l’oseille, etc. « La culture rudimentaire qui consistait à clôturer le champ avec des arbustes, et l’alimentation en eau de la culture contre saison avec de la moto pompe, est devenue un vieux souvenir », confie Kadidja Youssouf. On apprend par ailleurs qu’avant l’intervention des Ong OXFAM et AIDER, les cultures ont péri faute de carburant pour faire tourner les groupes électrogènes.Avant la mise en œuvre de ce projet d’appui à la production maraîchère, les membres des différents groupements ont bénéficié de formations dans le cadre de la préparation des champs, de la production et de la transformation des produits. L’ANADER de Chaddra a donné un appui technique aux productrices. C’est ainsi qu’après la récolte, une partie des produits est vendue et une autre partie est stockée dans le magasin communautaire. « Tout ce que nous faisons, c’est pour notre indépendance économique et pour la prise en charge de nos enfants. Les hommes n’ont aucun regard sur nos biens », déclare une vieille dame, membre d’un groupement. En effet, après la vente des produits, les femmes se partagent l’argent pour permettre à chacune de subvenir à ses besoins de ménage. Toutefois, elles versent une partie de leur argent dans la caisse du groupement pour répondre aux éventualités. C’est de cette manière qu’elles se préparent pour assurer à leur aménagement hydro agricole une pérennité. Sachant que le projet RESTE-Trust-Fund n’a qu’une durée de quatre (04) ans (2017-2021).
Contribution du journaliste Déli Sainzoumi Nestor
Directeur de publication
Journal Éclairages, le 3ème Œil
Tél. (+235) 62 05 37 43 / 66 53 45 72 Siège : Immeuble Marcel, Quartier Moursal, N'Djaména –Tchad |