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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Tchad : « Cher DG de l’HGRN et Professeur, je vous respecte sincèrement et beaucoup pour être mon ainé et pour avoir été mon maître de médecine, mais je perds toute confiance en vous pour votre laxisme et votre silence coupable…», signé Dr Djiddi Ali Sougoudi.

A retrouver dans son Coup de Badangaï  713 de lundi 25 novembre 2019 l’intégralité de l’extrait de l’analyse du Dr Djiddi Ali Sougoudi, médecin infectiologue et paludologue(spécialiste du paludisme) et assurant aussi le rôle du Secrétaire général du Syndicat des Médecins du Tchad(SYMET). Une analyse semblable à une lettre ouverte adressée au Directeur général de l’Hôpital Général de Référence National(HGRN), un établissement public de santé situé au cœur de la Capitale tchadienne. Ainsi, il dénonce courageusement les dérives qui y règnent,  malheureusement sa lettre ouverte est passée sous silence, même si beaucoup d'internautes tchadiens l’ont lue à travers les réseaux sociaux. Le responsable du Programme de Lutte contre le Paludisme au Tchad exprime ouvertement son désaccord avec la gestion peu orthodoxe du Directeur général de l’HGRN avec la complicité d’autres médecins chargés de cette grande structure hospitalière du pays. Dr Djiddi Ali Sougoudi dont on n'ignore plus les sorties critiques à travers ses multiples Coup de Badangaï eut dénoncé l'orientation vers une clinique privé pour un examen de cystoscopie d'un patient admis en urologie pourtant démuni financièrement. La clinique en question appartient à un chef de service de l’Hôpital général de N'Djamena. La lettre est ainsi libellée  : « lettre ouverte au DG de l’HGRN à propos d’un patient du service d’Urologie orienté vers une clinique privée du Chef de service ! », son auteur Dr Djiddi Ali Sougoudi s’est adressé à ce premier responsable de l’HGRN d’un langage cru, affichant simultanément sa colère  et son patriotisme face à un pays, dont le comportement de beaucoup de Hauts cadres de l’Etat n’honore guerre personne. Ainsi commence Dr Djiddi Ali Sougoudi : « Monsieur le Directeur Général et cher Professeur! Il y a juste une semaine, je vous ai contacté pour un patient sans ressource hospitalisé en urologie pendant plusieurs jours qui se retrouve à la clinique du Chef de service pour un examen de cystoscopie qui ne serait disponible que dans cette clinique. Il paraîtrait que l’endoscope pour la cystoscopie ne se fait plus à l’HGRN depuis plusieurs mois pour une banale panne des optiques et des bistouris électrique selon un autre médecin de l’HGRN. L’hôpital HGRN, une structure publique réputée pour ses grands Service à la nation, se retrouve-t-il moins nanti qu’une clinique privée? Pourquoi ne pas réparer l’endoscope défectueux et ses éléments non-fonctionnels qui n’en coûtent pas grande chose par rapport aux ressources générées par ce grand hôpital qui reçoit par ailleurs des subventions? Pour quel intérêt persiste cette panne sciemment entretenue si ce n’est pour gruger les patients? »

Dans la seconde partie de sa lettre ouverte, le Coordinateur National de la Lutte contre le Paludisme au Tchad et Secrétaire général du Syndicat des Médecins du Tchad(SYMET) eut directement interpellé le Directeur général de l’HGRN en lui lançant une question pointue semblable à la sagaie d'un chasseur plantée sur le corps d’un gibier : «Pourquoi l’autorité que vous êtes laissez prospérer cette facilité des responsables de cliniques à réorienter les patients dans leurs cliniques privées sans tenir compte de leur bourse et de leur indigence? Où est la compassion que dicte notre serment d’Hippocrate qui nous dicte de « soigner l’indigent » sans exiger des contreparties au dessus de leurs moyens? Extraire un malade du service public pour lui faire faire cet examen dans sa clinique privée devient de facto un conflit d'intérêt patent pour le chef de service d’urologie de HGRN. L’examen de cystoscopie dans la clinique privée des l’urologue a coûté à la famille du patient la somme de 100.000fcfa et comble de surenchère il a été exigé 750.000fcfa en sus pour une opération chirurgicale pour laquelle le patient indigent n’a pu honorer. N’ayant pas d’autres recours que le vôtre resté sans suite, j’ai voulu orienter le patient vers une caravane d’urologie des égyptiens en séjour à l’Hôpital Amitié Tchad-Chine mais sa famille, à bout de souffle, préféra ramener le patient au Sud vers l’hôpital confessionnel adventiste de Béré où il suit aujourd’hui un traitement médical en attente d’une intervention chirurgicale. En vous écrivant cette lettre ouverte, Monsieur le Directeur Général et cher Professeur, j’aimerai vous mettre au courant, vous et votre confrère le Professeur en urologie, que ces genres de traitements et parcours imposés aux patients indigents constituent une infraction gravissime car anti-déontologique, ne respectant pas la bonne et éclairée orientation des patients pour leur prise en charge ».

Pourtant Arthur Schopenhauer, artiste et écrivain, Philosophe de 1788-1860 eut loué le métier des médecins qu’il déclara que: «Le médecin voit l’Homme dans toute sa faiblesse : le juriste le voit dans toute sa méchanceté : le Théologien dans toute sa bêtise» Malheureusement tel n’est pas le cas dans certains centres de santé publique au Tchad. C’est ce qui explique le bien-fondé de la lettre ouverte de Dr Djiddi Ali Sougoudi. D’ailleurs la troisième  partie de ce Coup de Badangaï 713 circulant justement sur le net sous forme d’une lettre ouverte va dans le même sens que la seconde partie : «Cher DG et Professeur,je vous respecte sincèrement et beaucoup pour être mon aîné et pour avoir été mon maître de médecine mais je perds toute confiance en vous pour votre laxisme et votre silence coupable sur ce dossier qui ressemble à beaucoup d’autres dossiers puants qui se prospèrent dans cet hôpital dont vous êtes l'autorité légale et régalienne. Le non-respect de la déontologie, le phénomène de compérage, le manque de sanction envers des confrères indélicats ou véreux, la souffrance inouïe de son patients en quête de soins adéquats, le mauvais accueil ou accueil sans équité de ces patients, la destruction ou le mauvais entretien des machines et des matériels de l’HGRN constituent une situation infâme, indigne et donc inadmissible. Nous sommes confrères et nous nous devons de la solidarité et du respect dans l’exercice de notre noble métier. Cependant nous ne voudrons jamais faire prévaloir nos ententes cordiales et confraternelles au dessus des intérêts de nos patients qui ne doivent pas empâter de notre solidarité. Tout type aberrant de confraternité préjudiciable à nos patients est impardonnable et c’est pourquoi je dénonce cette situation affligeante. Je vous prie de bien vouloir, Monsieur le Directeur Général, d’être sans complaisance avec les comportements déviants et les pratiques malsaines qui n'honorent pas notre sacerdoce. Je vous saurai reconnaissant de situer les responsabilités sur ce dossier en clarifiant pourquoi la compassion et le confort ont cruellement manqué à ce patient sans ressources, ayant moisi dans votre service d’urologie avant de se retrouver trimbaler entre l’HGRN et ladite clinique privée.Je vous prie aussi de recevoir mes tendres et confraternelles salutations».

Heureusement comme remarqua Hippocrate, médecin et Scientifique : « La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin »

Ahmat Zéïdane Bichara

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