Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !
9 Décembre 2019
«L'ancien ministre Hourmadji Moussa Doumngor: perplexe devant le personnage de Kalzeubé. Lisez et analysez ! » Sa présentation en tant qu’ancienne autorité publique de son pays, il l’a faite de lui-même y compris le motif précis de sa réaction qu’il intitula : « Sommes-nous pourris ? » D’ailleurs ce n’est pas ça qui a attiré notre attention, mais c’est surtout la petite interrogation : « Sommes-nous tous pourris ?», question posée liée à l’arrestation ou à l’affaire de l’ancien premier ministre et ministre d’Etat Kalzeube. Apporte-t-il son soutien à son ancien patron et collègue ministre Kalzeubé Pahimi Deubet ou bien se reproche-t-il de quelque chose ? Normalement, la lecture intégrale de sa réaction ne laisse transmettre aucune idée louche ni un quelconque mea culpa par rapport à ses anciennes responsabilités. Mais, Dieu seul sait, si au fond de lui-même ne se pose-t-il pas intérieurement la question de savoir : « A qui le tour ou qui serait la prochaine victime du Président Idriss Deby Itno, après la mise au arrêt de monsieur Kalzeubé Pahimi Deubet et Mahamat Nour Ahmed Ibedou, avec bien sûr des motifs qui ne sont pas les mêmes ? » On a l’impression que le régime autoritaire d’Idriss Deby Itno fait peur à tout le monde, y compris à ceux-là comme d’ailleurs beaucoup ayant efficacement contribué à son enracinement comme Hourmadji Moussa Doumngor et bien d’autres anciens caciques. En tout cas, tant que le peuple tchadien n’aurait pas réussi à dégager Idriss Deby Itno du pouvoir et son système machiavélique et corrompu, nul ne peut se moquer de ceux-là qu’il a réussi à noyer parce qu’ils ne se reprochent de rien à l’exemple du Secrétaire général de la CTDDH Mahamat Nour Ahmed Ibedou ou ceux qui se sont volontairement noyés d’eux-mêmes à travers leur comportement néfaste et indigne. « Sommes-nous tous pourris ? » Cette question posée par cet ancien journaliste et haut cadre de l’Etat à la personne de Hourmadji Moussa Doumngor peut être interprétée différemment. Selon sa propre analyse : « Ayant été ministre, plusieurs fois conseiller de Premiers ministres et conseiller chargé de la Communication du président de l'Assemblée nationale, je m'interdis de commenter les événements politiques nationaux par devoir de réserve. Mais quand mon fils m'informe un matin de l'arrestation du ministre d'Etat Kalzeube pour tentative de corruption, j'ai répondu immédiatement non pas lui! Trois ans avec lui au gouvernement, j'ai gardé l'image d'un homme discret, humble, compétent, dégageant un parfum de religiosité qui ne pouvait que le mettre au dessus de tout soupçon de malveillance. Personne n'est certes pas au dessus de la loi, mais une personnalité de cette envergure et de cette respectabilité, qu'on arrête et qu'on écroue avant d'être jugé et condamné m'a profondément bouleversé toute la journée. Personne ne peut être à l'abri d'une telle infortune.
Il y va en profondeur dans sa réaction en estimant avec des exemples à l’appui que : « Je me mets à m'interroger sur les signes extérieurs qui pouvaient m'exposer aussi aux soupçons de malveillance en tant qu'ancien ministre, puisque l'opinion ne peut conclure que tous les hommes politiques sont des corrompus, des délinquants et des escrocs. J'ai pensé alors à mon duplex, construit en six ans dont trois dans la fonction de ministre, deux dans celle de conseiller à la primature et une au poste de secrétaire général. J'ai bénéficié de 3 crédits bancaires d'un montant total de 15 millions. Mon ami, le défunt premier ministre Pascal avait contribué pour la construction de la dalle avec 6 millions. J'ai aussi bénéficié des enveloppes des Premiers ministres Youssouf Saleh Abbas et d'Emmanuel Nadingar pour faire face aux urgences liées à ma fonction. Ce sont là les seules grosses sommes dont j'ai souvenance de mon passage au gouvernement. Il est vrai que je n'aurais jamais construit ce duplex avec mon salaire de journaliste fonctionnaire mais vivre avec l'idée d'être un pourri sur la conscience n'est pas très valorisant. J'ai réformé une voiture vieille de cinq ans qui n'avait pas tenu longtemps après mon départ du gouvernement. Tous des pourris, donc moi aussi ! C'est ça l'équation. Ça fait penser aux cris des algériens, des irakiens aujourd'hui, et au marche qui porta Macron au pouvoir hier avec le slogan Dégagez, tous des pourris! Lancé aux hommes politiques. Quel que soit l'issue de l'affaire Kalzeube, il restera une cicatrice indélébile dans le cœur. Chaque personne ayant été associé à la gestion médiatique, administrative, politique et financière au haut niveau de l'Etat, doit se regarder devant le miroir de sa conscience. Ah, la politique ! Comme elle peut élever mais aussi détruire un homme ».
La Rédaction
En encadré pour compléter l’information : Le présumé coupable l'ancien Premier ministre, Kalzeubé Payimi Deubet serait extrait ce lundi 09 décembre 2019) pour une audience à 12 heures, heure de N'Djaména.Kalzeubé Payimi Deubet, actuel secrétaire général de la présidence, a été écroué mardi dernier. Il est poursuivi pour tentative d'escroquerie, abus de fonction, tentative de détournement de deniers publics et « faux et usage de faux », suite à plainte de l'Inspection générale d’État (Source Eric Mocnga Topona, correspondant spécial depuis Bonn en Allemagne. |