Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !
30 Janvier 2020
Après une démission fracassante de la Banque africaine de développement (BAD), où il occupait les fonctions d’Economiste principal, Masra Succès se lance dans la politique en fondant le mouvement Les Transformateurs, qui deviendra par la suite un parti politique. Le leader de la jeune formation politique bouscule la classe politique tchadienne en tenant un discours volontariste en rupture avec les discours éculés des politiciens carriéristes. Le fondateur du parti les Transformateurs nourrit l’ambition de refonder la République du Tchad. Novice politiquement, le premier transformateur dérange et détone au point de compter parmi l’un des plus farouches opposants au régime de N’Djamena, qui fait tout pour l’intimider et le museler. Il a accepté bien volontiers de se confier à notre Rédaction pour répondre aux multiples questions liées à la vie politique intérieure de son pays. Au nom de toute l’équipe rédactionnelle, bonne et heureuse année 2020, monsieur Succès Masra !
Actualité oblige, à l’instar des hommes politiques présentant leurs traditionnels vœux à l’occasion du nouvel an, quels sont les vôtres les plus chers pour 2020 adressés à vos compatriotes en général, vos militants et sympathisants en particulier ?
Dr Succès Masra : Merci infiniment pour cette occasion que vous me donnez de pouvoir m’exprimer à travers votre Journal qui fait tant rayonner notre pays ici ou ailleurs. L’année 2020 vient de pointer son nez et pour le citoyen et l’homme politique que je suis, c’est l’occasion de tourner la page sur une année endeuillée et de formuler, non pas seulement les habituels vœux de bonne année mais des vœux sincères et meilleurs pour les Tchadiens et Tchadiennes. Deux mots me sont très chers et je pense que c’est un sentiment partagé par mes compatriotes : la paix et l’espérance en l’avenir. La paix est comme l’espérance; elle est comme une fleur fragile qui cherche à s’épanouir au milieu des pierres de la violence. Nous le savons tous : la recherche du pouvoir à tout prix porte à des abus et à des injustices. Or la politique est un moyen fondamental pour promouvoir la citoyenneté et les projets de l’homme, mais quand elle n’est pas vécue comme un service à la collectivité humaine par ceux qui l’exercent, elle peut devenir un instrument d’oppression, de marginalisation, voire de destruction. Nous n’en voulons plus dans ce pays ! J’en appelle à notre conscience citoyenne pour un sursaut national en vue de créer des conditions favorables à tous. Je formule les vœux que tous les Tchadiens quittent les murs de la lamentation pour emprunter le pont de la transformation en faisant de la décennie qui commence celle qui verra enfin un Tchad transformé en terre de justice et opportunité pour tous ses enfants. Et si ce n'est pas maintenant, c'est quand ? Et comme le progrès ne tombera pas du ciel, si ce n'est pas vous Tchadiens et Tchadiennes, c'est qui ? Que chacun en se regardant devant son miroir, se demande de quel côté de l'histoire il veut être.
Le Chef de l’Etat s’est prêté également à l’exercice de présentation des vœux à la nation tchadienne le 31 décembre 2019. L’avez-vous trouvé sincère et convainquant sur l’ensemble des points abordés ?
Voyez-vous, la fonction et la responsabilité politique constituent un défi permanent pour tous ceux qui reçoivent le mandat de servir notre pays, de protéger les habitants et de travailler pour asseoir les conditions d’un avenir digne et juste. Accomplie dans le respect fondamental de la vie, de la liberté et de la dignité des personnes, la politique peut devenir vraiment une forme éminente de charité. Avez-vous vraiment l'impression, vous, que c’est le cas chez nous ? Chaque renouvellement des fonctions électives, chaque échéance électorale, chaque étape de la vie publique constitue une occasion pour retourner à la source et aux repères qui inspirent la justice et le droit. Nous en sommes certains : la bonne politique est au service de la paix; elle respecte et promeut les droits humains fondamentaux, qui sont aussi des devoirs réciproques, afin qu’entre les générations présentes et celles à venir se tisse un lien de confiance et de reconnaissance. Or, paradoxalement, dans ce pays nôtre, l’économie est en berne, la société semble stagner, presque toujours avec les mêmes questions qui nous ont conduits à ce qu’indirectement ou directement chacun d’entre nous a vécu hier ou vit aujourd’hui. Nous avons eu droit à combien de promesses ? Combien de fois nous a-t-on parlé de mandat de ceci ou de cela ? Mandat rural, mandat social, mandat de la jeunesse. Combien de fois a-t-il évoqué l’intégration des jeunes? Combien de fois a-t-il promis l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes? Combien de fois a-t-il promis la fin de la corruption entretenue? Mille et une fois ! Donc vous voyez et les Tchadiens le savent, ils assistaient là à un disque rayé. Ils attendaient un discours nouveau pour cette nouvelle décennie, mais il n'en est rien. Le problème? Chercher à résoudre un problème en créant un autre ne peut pas être une stratégie de gouvernance. Il appartient donc à tous les Tchadiens et Tchadiennes de comprendre que le système politique qui dirige aujourd'hui le Tchad a fait des promesses, oui, mais qu’il ne prend pas toujours des engagements. Notre défi commun à tous ? C’est de trouver un homme d’Etat qui mettra sur pied un système politique serviteur de tous les Tchadiens. Le reste, ce n'est que le maintien d'une sorte de grenier rongé par les termites et qui s'écroulera.
Lors de son allocution à la nation, le Président Idriss Déby Itno a laissé entendre qu’il n’y a pas une catégorie de citoyens privilégiés qui échappe à la loi et une autre plus vulnérable exposée aux sanctions. Quel commentaire vous inspire de tels propos ?
Il sait très bien que ce n’est pas juste, ce qu’il a dit et il n'y croit pas. C'est le même monsieur qui a reconnu que l'unité de compte en banque de ses ministres c'est le milliard de nos francs ! C'est le même qui a reconnu il y a quelques mois qu'il a tout essayé contre la corruption ! « Chokol kee ma sawenada mafi » (on a tout fait) disait-il. Alors oui c'est vrai il a nommé plus de 1000 ministres, 18 premiers ministres et fini même par supprimer le poste. On a eu droit à tous genres de ministères, moralisation, Bonne gouvernance, cobra, cours des comptes, inspection Générale, etc. Avez-vous déjà vu un seul de ceux qui pillent à ciel ouvert s'inquiéter? Évidemment non. Quand dans une équipe celui qui place les joueurs essaie tout pendant 30 ans et avoue avoir échoué, que lui reste-t-il ? Laisser la place à un autre coach. Le Tchad n'a pas un problème d'équipe mais un problème de Coach au sommet de l'Etat.
À côté des vertus qu’un homme politique de la carrure à la tête de l'Etat doit développer, malheureusement, ne manquent pas non plus dans la politique les vices, dus soit à une inaptitude personnelle soit à des déformations dans l’entourage et dans les institutions. Il est clair pour tous que les vices de la vie politique ôtent de la crédibilité au système dans lequel elle s’exerce, ainsi qu’à l’autorité, aux décisions et à l’action des personnes qui s’y consacrent. Ces vices, qui affaiblissent l’idéal d’une authentique démocratie, sont la honte de la vie publique et mettent en danger la paix sociale dans notre pays le Tchad : la corruption – sous ses multiples formes d’appropriation indue des biens publics ou d’instrumentalisation des personnes –, la négation du droit, le non-respect des règles du jeu démocratique, l’enrichissement illégal et massif, l’impunité toujours galopante, la justification du pouvoir par la force ou par le prétexte arbitraire de la « raison d’État », la tendance à s’accrocher pharaoniquement au pouvoir, la non implication des jeunes méritant dans les sphères de décision de notre pays, le refus de prendre soin des secteurs traditionnels d’activités, l’exploitation illimitée des ressources naturelles en raison du profit immédiat, le mépris de ceux qui ont été contraints à l’exil, etc., les nominations discriminatoires privilégiant la famille, la belle-famille, le clan, la région, la religion etc. Tout porte à croire, aujourd’hui, que la grande majorité des Tchadiens se sentent abandonnés et manipulés par un pouvoir qui prône une sorte d'apartheid de développement qui oublie l'essentiel des Tchadiens. Mais cela va durer encore pour combien de temps ? Les Tchadiens peuvent et doivent abréger cela.
Vous avez coécrit avec le député Béral Mbaikoubou un livre intitulé «Tchad, éloge des lumières obscures », dont certains passages suscitent aujourd’hui de vives polémiques plus de dix ans après sa parution en 2008. Les clivages Nord-Sud, chrétiens-musulmans refont surface. Comprenez-vous le sens de ces nombreuses critiques assez violentes et soudaines telle une éruption volcanique qui s’abat sur vous ?
Face au tollé provoqué par notre fameux livre écrit il y a 12 ans, à l'époque très jeune mais intéressé déjà à l'histoire dramatique de notre pays, j’ai jugé utile de présenter des excuses publiques dans un communiqué et une déclaration vidéo en date du 24 décembre 2019. Ma foi et mon éducation m'ont appris que «Al Ma Yakhata ilé Allah» (Seul Dieu ne fait pas d’erreur), et que même animé de bonne intention à la base, on peut laisser passer un mot de plus, un mot inutile qui peut blesser. Et chaque fois que c'est le cas, je n'hésiterai pas car nullement mon intention n'a été de blesser. Je regrette que nous n'ayions pas réussi à nous faire comprendre dans une partie du livre et d’avoir blessé (indirectement) par ce qui y est coécrit il y a 12 ans. Mon intention, en tant que jeune écrivain, à cette époque-là, était à l’opposé et ceux qui me connaissent et qui savent que ma vie c'est celle d'un Tchadien qui croit à la diversité, moi qui en grandissant, ai appris à avoir pour source d'inspiration, les chantres de la diversité et de la nation arc-en-ciel. Les mots utilisés dans ce livre sont durs et certains inutilement employés et je ne les aurais pas laissés passer aujourd'hui, ils m'avaient échappé à l'époque. C’est vrai aussi que c'était un genre littéraire particulier, celui d'un pamphlet qui convoque parfois des expressions imagées qui ne sont pas toujours compréhensibles spontanément par le grand public. Mais les réalités vécues par tous les Tchadiens étaient encore plus dures, insupportables et indescriptibles de par l'inhumanité de ces exactions. C'est le Cinéaste Mahamat Saleh Haroun qui parlant d'une partie de cette histoire tchadienne a parlé de Tragédie. En condamnant durement les actes de certains individus qui ont instrumentalisé les noms de certaines ethnies pour commettre le pire, ni dans mon esprit ni dans celui du député Béral Mbaikoubou qui sommes tous deux nés après la guerre civile de 1979, il ne s'agissait d'indexer des communautés, mais plutôt des individus qui ont usurpé. Notre ambition c'était de dénoncer toutes les injustices commises par tous les systèmes politiques que nous avons connus depuis le premier régime et subies par tout le monde. Je suis toujours convaincu que chacun, qu’il soit du Nord, du Sud, de l’Est, de l’Ouest ou du Centre, qu’il soit chrétien ou musulman ou sans religion, peut et doit apporter sa pierre à la construction de la maison commune qu’est notre pays. La vie politique authentique, qui se fonde sur le droit et sur un dialogue loyal entre les personnes, se renouvelle avec la conviction que chaque femme, chaque homme et chaque génération portent en eux une promesse qui peut libérer de nouvelles énergies relationnelles, intellectuelles, culturelles et spirituelles. Une telle confiance n’est jamais facile à vivre, car les relations humaines sont complexes. En particulier, nous vivons ces temps-ci dans un climat de méfiance qui s’enracine dans la peur de l’autre ou de l’étranger, dans l’angoisse de perdre ses propres avantages, et qui se manifeste malheureusement aussi, au niveau politique, par des attitudes de fermeture qui remettent en cause cette fraternité dont notre pays a tant besoin. Aujourd’hui plus que jamais, notre société a besoin d’artisans de paix qui puissent être des messagers et des témoins authentiques de la Transformation profonde dont nous avons besoin, qui veut le bien et le bonheur de la famille tchadienne dans son entièreté. C'est cet homme là que je suis et cela ne changera pas. C'est cet homme là que j'ai essayé d'être de par mes engagements associatifs que les Tchadiens connaissent et aujourd'hui de par le projet de société pour tous les Tchadiens que nous portons aujourd'hui à travers le manifeste de la transformation du Tchad sur lequel je demande aux compatriotes de me jauger pour l'avenir.
Contrairement à l’élu de la nation, l’honorable Béral Mbaikoubou qui assume intégralement le contenu de votre livre, vous vous êtes senti obliger de présenter des excuses publiques. Pourquoi l’avez-vous fait en désavouant vos propos et ceux de votre co-auteur ?
Pour moi, aucune concession ou pas vers l'autre n'est de trop quand il s'agit de contribuer à apaiser, rassembler les Tchadiens autour d'un projet de société plus inclusif. Je respecte les propos de mon compatriote Béral Mbaikoubou lors de sa sortie sur le Réseau des Citoyens par rapport à notre livre. C'est un brillant esprit élu par les Tchadiens qui savent aussi bien que son nom d'artiste c'est le "Provocateur d'art". Pour la petite histoire, quand Béral, parlementaire, à fait une chanson pour parler de " parlement de moutons", est-ce à accepter que lui-même est mouton ? Évidemment qu'il s'agit d'une expression imagée mais qui peut très mal passer dans certains milieux. Donc dédramatisons les choses.
Moi je crois qu'on aurait pu enlever certains paragraphes inutilement provocateurs sans altérer le fond du livre qui est bien la critique de tous les régimes. Et même la jeunesse dont nous faisions partie, la femme, la diaspora etc., tout le monde a été critiqué. Malheureusement aussi, la majorité des gens qui critiquent n'ont pas forcément lu le livre et ceux qui l'ont lu, l'ont fait avec les yeux communautaristes. Alors que nous étions encore sur les bancs de l'école, nous avons nous voulu écrire pour critiquer tous les régimes et s'il y a des maladresses dans les mots, mon éducation m'apprend qu'il n'y a pas de honte à faire un pas, faire une concession, ce n'est pas se renier mais c'est faire un pas vers l'autre pour parler du fond. Par contre ceux qui espèrent nous crucifier à cause des mots durs, que feraient-ils de ceux qui pillent, qui ont tué, qui continuent de tuer sur des bases communautaires, tribales etc. Vous remarquerez que ces mêmes applaudissent ces bourreaux qu'ils considèrent comme héros. Le Tchad de demain pour lequel nous autres travaillons, c'est celui qui saura enfin organiser un dialogue national de type vérité, réparation, pardon national pour tous les régimes et protection afin de regarder l'avenir avec espérance et bienveillance.
L’entrée tonitruante du Mouvement «Les Transformateurs» dans l’échiquier politique national a reçu un accueil enthousiaste chez les uns et suscité de la méfiance voire de l’hostilité chez les autres. Quel est le socle idéologique et programmatique sur lequel se fonde Les Transformateurs ?
Faire du Leadership Serviteur, l'ADN des responsables publics et de la diversité, une richesse pour la réalisation du progrès dans nos sociétés, c'est cela notre ambition. Notre intime conviction c'est que le choix de demain pour l'humanité est le choix entre un système de quelques-uns basé sur les statuquos et les rentes d'une part et d'autre part un système progressiste, basé sur l'intelligence collective. C'est pour cela que notre nom est au pluriel : Les Transformateurs. Notre ambition, transformer profondément les conditions de vie de tous les Tchadiens et Tchadiennes pour réaliser enfin le Progrès promis dans la devise de notre pays. Nous sommes donc progressistes. Notre système éducatif, notre système judiciaire, notre système sanitaire et social, nos Armées et forces de sécurité, notre diplomatie, notre économie, etc. sont à transformer. Nous sommes pour une Transformation sociopolitique qui doit atteindre chaque Tchadien là où il se trouve : un véritable progrès politique qui profite à toutes et à tous, renforçant ipso facto la cohésion et l’unité nationale. En effet un projet politique, différent d’un simple programme politique, est global ou il ne l’est pas : s’il est incapable de concerner la totalité des populations ou l’ensemble du pays, pour nous, ce n’est pas un projet politique. Nous sommes pour l’égalité des droits et des devoirs afin d’élever le sens d'un destin commun au-dessus de l’identité ethnique. Nous sommes pour le mérite, une fois que l’Etat ait mis à la disposition de tous les Tchadiens les mêmes infrastructures et superstructures. Nous sommes pour la Transformation de nos forces de sécurités en forces de développement et forces républicaines représentatives de toutes les couches composant notre pays. Nous sommes pour que l’Afrique devienne un continent plus collaboratif et plus indépendant en associant les moyens des nations pour réaliser des projets gigantesques à l’échelle de tout le continent. C'est pour cela que nous avons cofondé avec de nombreux acteurs politiques africains de premier plan, l'Inter-Africaine progressiste le 16 décembre à Niamey, mes confrères m'ayant fait l'honneur de porter notre déclaration commune à l'attention du monde. Cette vision, construite avec l'ensemble des Transformateurs et Transformatrices est accessible à travers les 20 propositions pour un nouveau départ et le manifeste de la transformation du Tchad accessible en ligne et à travers l'application Les Transformateurs.
La reconnaissance officielle par le ministère de l’intérieur de votre parti fait encore débat. Qu’en est-il exactement ?
Par l’arbitraire, ils veulent faire passer Les Transformateurs pour un parti illégal et illégitime : personne n’est dupe, les faits sont têtus, ne les croyez pas. Nous sommes totalement légal, inscrit au journal officiel de la République. Si Les Transformateurs étaient illégaux, la Loi permet d’arrêter leur leader pour usurpation puisqu’on ne peut pas avoir un parti illégal au Tchad et les mouvements politiques sont interdits depuis novembre 2018. Il n’en est rien parce que nous sommes devenus Parti par le fait de la Loi, et le constat de l'existence légale est même publié au journal officiel de la République sous le numéro 145/EMEME/2019. Ils diront que ce n’est qu’un constat d’huissier de justice, mais ils ne vous diront pas que ce constat d’huissier, auxiliaire de Justice, seul habilité à constater les faits, constatait justement que le délai de 6 mois donné par la Loi (Article 15) a expiré faisant ainsi des Transformateurs un parti de fait. Et ce n’est pas la première fois. D’autres partis existent ainsi et ce, même sans constat d’huissier. Le FAR par exemple depuis 1995. Que ceux qui ont intérêt à contester ce constat du Président de l’ordre des huissiers du Tchad, qui plus est publié au Journal Officiel de la République tenu par le Secrétariat général du gouvernement, le fassent. Ceux qui vocifèrent oralement sans arguments valables sont juste dans l’agitation sans base légale. Permettez que je rembobine un peu le film pour que vous compreniez le niveau de l’acharnement sur les Transformateurs qui n'est jamais égalé dans les 30 dernières années:
Acte 1 : il y a, dans ce pays, une volonté manifeste d’empêcher au leader des Transformateurs la possibilité de se porter candidat en 2021. La fameuse « clause anti-Masra » dans la nouvelle Constitution, ça vous dit quelque chose ?
Acte 2 : il y a, dans ce pays, une volonté manifeste de barrer la route aux Transformateurs aux législatives initialement prévues en novembre 2018. C’est ce qui a même justifié la présence massive des Ordonnances contraires à nos Lois.
Acte 3 : il faut tout faire pour interdire l’officialisation du parti Les Transformateurs, en cherchant ici ou là des alibis : l’âge des trois (3) Conseillers qui n’atteint pas 30 ans et qui est devenu un crime dans un pays où la moyenne d’âge tourne autour de 25 ans. Ils ont évoqué ce détail grossier pour essayer de nous faire passer pour des enfants et pour nous ridiculiser, alors que vous et moi savons qu’il y a, dans ce pays, des jeunes de 18 ans qu’on envoie facilement mourir au front, des jeunes de 20 ou 25 ans qu’on bombarde comme généraux ou colonels souvent dans la famille de monsieur Deby, des jeunes de moins de 20 ans qui assurent la sécurité de monsieur Déby devant la Présidence, des jeunes de 20-25 ans, qui ont même salué l'école à distance qu'on décrète directeurs des régies financières, etc. Les Tchadiens ne sont pas dupes. Et nous n'accepterons plus aucune injustice. Et voilà au congrès du parti au pouvoir, en présence du Président qui a lui-même reconnu avoir violé la Constitution donc la Loi suprême de la République et qui continue d'ailleurs à le faire, un homme doublement condamné pour détournement des deniers et qui ne devrait pas être à la tête d'un parti politique appelle a sévir arbitrairement contre les Transformateurs. Ces gens-là, dans un pays normal, ils démissionneraient tous pour se mettre à côté.
Acte 4 : il y a, dans ce pays, une volonté manifeste d’atteinte à l’intégrité physique du Président des Transformateurs et des militants. Je vous rappelle juste quelques événements : le 01 juin 2019, jour du lancement du parti Les Transformateurs devant la Maison de la Femme ; les intimidations et agressions sur les paisibles citoyens parce que Transformateurs chez eux ou dans leur milieu de travail ; les enlèvements et tentatives d’enlèvement ; les multiples interdictions des activités des Transformateurs, avec la dernière qui remonte au 25 janvier 2020 où une réunion dans une salle privée appartenant aux Transformateurs est bloqué par des dizaines de véhicules et des hommes en civil armés. Pire, des fiches de renseignements qui seraient issus des renseignements généraux, adressés à la Présidence de la République via le Ministre délégué à la présidence appellent à annihiler notre ambition. Comme si nous étions l’ennemi de la République. C'est votre confrère de Réseaux des Citoyens qui l'a révélé et c'est sur internet que nous découvrons comme l'ensemble des Tchadiens, avec stupéfaction les mêmes méthodes dictatoriales d'hier.
Acte 5 : humiliation et licenciement du Directeur Général de la Télé Tchad pour avoir diffusé un élément de reportage sur les 20/20, c’est-à-dire les 20 propositions des Transformateurs pour un Nouveau Départ au Tchad. Fin de contrat abusif pour l'agent qui a traité le dossier de publication au journal officiel. Je vous passe des détails et tout le reste. Le plus important c'est que les semences de la Transformation sont là, arrosées chaque jour par des Tchadiens de tous bords et porteront à n’en point douter leurs fruits. Que personne n’ait peur de l’avenir, car il n’y a pas un autre chemin que celui de Transformer le Tchad. Soit le Tchad est Transformé en une terre de justice pour tous, soit il sera bientôt ingouvernable et ne sera une terre de repos pour personne. Le choix à faire est à ce niveau-là, et il est clair : entre un régime présidentiel intégral pour un homme et sa famille ou sa belle-famille, ou une République de développement intégral pour tous, nous avons choisi le deuxième cas. Certains qui dirigent notre pays actuellement ont recherché activement d'autres nationalités pour leur femme et enfants, donc potentiellement eux-mêmes afin d'avoir des choix. Les Tchadiens apprécieront. Nous autres, comme la plupart des Tchadiens, n'avons pas de plan B. Ce pays, le seul que nous avons, nous n'avons pas l'intention de le laisser dans les mains d'un leadership qui au lieu d'être serviteur est « seviteur » et sévit sur son peuple et ne croit même pas à ce pays.
Vous prônez le renouvellement politique au Tchad en assumant d’être entouré presque exclusivement des jeunes. Le vrai combat n’est-il pas ailleurs que générationnel ?
Nous sommes un parti intergénérationnel. Nous sommes un parti de gouvernement avec un gouvernement intergénérationnel prêt pour demain matin s'il le faut. Car chaque jeune est un futur vieux et tous les Tchadiens comptent. Mais il y a une réalité de notre pays que ni vous ni moi ne pouvons nier : les jeunes forment la majorité absolue dans ce pays. L'âge moyen des Tchadiens, vous le savez c'est 25 ans, comme l'âge de nos soldats et ainsi en est-il de 70% de notre peuple. Il y a 40 et 30 ans, notre pays a eu des dirigeants plus jeunes que nous, et pas forcément mieux préparés que nous et ces millions de nouvelles générations. Dans quelques mois, nous aurons exactement l'âge de celui qui est encore aujourd'hui Président quand il prenait le pouvoir. Et croyez moi, quand il prenait le pouvoir avec les aides de partout, il n'était pas mieux préparé que nous à mieux gérer le Tchad. Nous sommes l’un des rares partis qui voit beaucoup de jeunes s’engager en son sein par conviction. Ces jeunes qui nous rejoignent ne viennent ni pour casquettes, ni pour tee-shirt ou bien matériel immédiat, mais par conviction. Mais dans votre interrogation, voyez-vous, il y a une question silencieuse à laquelle je voudrais répondre. À la question de savoir si les jeunes générations d’aujourd’hui sont plus ou moins politisées, plus ou moins engagées, que celles qui les ont précédées, on ne peut répondre de façon simple et univoque. Car toute génération nouvelle reprend en partie les usages de la citoyenneté et les modes de participation politique de celles qui l’ont précédée, mais elle les recompose et les réinvente aussi. Continuité et rupture s’ajustent en fonction des événements, des circonstances, ainsi que des évolutions des institutions et du système politique lui-même. L’engagement politique des jeunes se construit et prend forme à partir d’un double dynamique, celle de l’héritage et celle de l’expérimentation. Il s’inscrit dans la négociation que toute génération nouvelle doit faire, d’une part, avec la culture politique dont elle hérite et, d’autre part, avec les conditions d’expérience propres à la conjoncture historique et politique dans laquelle elle prend place. C’est dans cette tension que la politisation des jeunes prend son essor et qu’elle doit être interprétée. Mais cela étant rappelé, les conditions de transmission d’une culture politique commune aux différentes générations méritent d’être examinées, alors que des transformations profondes du système politique comme des usages citoyens sont intervenues depuis trente ans. Les jeunes Tchadiens et Tchadiennes d’aujourd’hui entrent dans un contexte politique bien différent de celui de la jeunesse de leurs parents. Leurs premiers choix, leurs façons de se faire entendre et de s’exprimer portent ces changements. Nous travaillons avec tout le monde, avec tous ceux qui veulent la transformation profonde de ce beau pays que nous avons en partage.
Comment voyez-vous votre avenir politique et celui du Tchad confronté aujourd’hui à de multiples défis ?
Y a t-il de l’espoir pour notre avenir en tant que peuple? Oui. Nous sommes dans une sorte de « DouassFin » (bataille ultime) entre l'ancien monde et le nouveau monde, entre le Tchad non transformé et le Tchad en transformation. Alors je n'ignore pas qu'il est minuit dans nos cœurs. Dans un pays de chômage de masse dont la moitié n'a pas la possibilité de partager un repas digne par jour. Un pays dans lequel le Président se soigne ailleurs et veille à ce que son épouse accouche ses enfants ailleurs parce qu'ils ne croient pas au système sanitaire qu'ils gèrent depuis 30 ans et qui voit des milliers de personnes mourir comme des oies sauvages, est un pays malade en quête de guérison. Mais suis-je un homme politique pessimiste ? Franchement non. L'espoir est là. Au fond de ce tunnel qui paraît sans fin, il pourrait y avoir de la lumière, et il y a justement de la lumière, ne serait-ce qu’un mince filé, juste assez pour que les bras ne restent pas abaissés et qu'ensemble nous quittions tous les murs de lamentation pour emprunter le pont de la transformation de ce pays nôtre. Je vous fais une confidence, mon cher Monsieur : ma fille s’appelle « Hope-Amalia », ce qui signifie « Espoir » en français. Je travaille à laisser pour elle et pour tous les enfants de la République un Tchad dans lequel ils seront évalués pour ce qu'ils font et non pour ce qu'ils sont, un Tchad dans lequel personne ne doit quémander sa place à la table de la discussion républicaine. Pour elle et pour tous les autres enfants, je ne veux pas esquiver le regard demain face à la question: mais qu'as-tu fait face à ces injustices ? Nous sommes remplis de foi et de conviction pour notre pays, et l’impossible ne peut pas être notre langage. Et la décennie 2020-2030 qui commence verra la transformation du Tchad avec un nouveau leadership au sommet du Tchad et un changement profond de pratique de gouvernement. Il ne tient qu'aux Tchadiennes et Tchadiens de plus en plus engagés d'accélérer ce processus. C'est à cela que nous nous attelons jour et nuit.
Le Tchad est victime de l’ingérence extérieure et l’inconséquence de sa classe politique. Que proposez-vous pour en sortir ?
Le plu grand pourvoyeur de solution aux problèmes d'un peuple, c'est le peuple lui-même. Êtes-vous entrain de me dire que notre peuple n'est pas content de ses dirigeants et sa classe politique? Alors il lui appartient de rompre avec le syndrome de neutralité ou de l'indifférence pour oser se mettre debout pour ce en quoi ce peuple croît. C'est pour cela que nous allons à la rencontre de ce peuple, faire le « Lalekou » (Salut), le porte-à-porte qui reçoit de plus en plus l'adhésion. Bientôt le seuil critique de ceux qui ne veulent plus se contenter d'observer inactif l'injustice, l'inconstance ou l'inefficacité, sera atteint. Quand ce seuil sera atteint, plus rien n'empêchera à ce peuple de changer de dirigeants, de classe politique et de dérouler le programme politique, économique, social ou diplomatique et militaire, culturel, etc. qu'il souhaite. La solution aux problèmes du peuple tchadien c'est les Tchadiennes et Tchadiens engagés. Toute recherche de bouc émissaire ailleurs n'est que diversion.
Vous faites du concept « leadership serviteur » votre crédo dans un pays où le leadership autoritaire s’est durablement installé. Avez-vous le sentiment d’être entendu ?
Oui les Tchadiens en veulent car ils savent que c'est la seule alternative si nous voulons sortir ce pays définitivement des cirages de démocratie ou changements mis sur la même chaussure de pouvoirs autocratiques et pharaoniques que nous avons connus depuis les indépendances jusqu'aujourd'hui. C'est l'occasion pour moi de remercier tous ces Tchadiens qui m'ont élu homme de l'année 2019. C'était symbolique mais significatif, ce vote de la majorité de 126 mille internautes, ce qui est supérieur au score de 7 candidats au moins aux dernières présidentielles.. Nous allons continuer à convaincre chaque Tchadien. Le choix aujourd'hui est entre une République de Développement Intégral synonyme d'un leadership serviteur de tous, ou alors le statuquo d'un Régime Présidentiel Intégral, celui d'un Président de tout responsable de rien.
Quel bilan faites-vous depuis que vous présidez aux destinées des Transformateurs devenu aujourd’hui parti politique se voulant rassembleur de tous les Tchadiens ?
L'espérance d'un jour nouveau qui verra abréger la souffrance de cette majorité abandonnée dans une misère comme s'il en pleuvait est là. Plusieurs dizaines de milliers de sympathisants et une adhésion massive des citoyens déterminés pour la Justice et convaincus que la transformation du Tchad requiert Audace, Exigence et Bienveillance. Je suis surtout galvanisé par l'esprit de bénévolat des Tchadiens qui nous rejoignent et qui a fait qu'aujourd'hui nous sommes dans les 23 provinces du Tchad et aussi dans de nombreux pays de la diaspora. Nous sommes surtout déterminés à réaliser la seule chose qui vaille, la transformation effective. Ce jour là, je serai le premier à vous convier au bilan. Et croyez moi, ce combat pour la transformation de notre pays, c'est le dernier plus grand combat pour le restant de la vie que Dieu veuille bien me laisser sur terre. Ce combat ce n'est pas pour un mandat, c'est pour une génération, c'est une mission.
Le régime autoritaire d’Idriss Déby Itno semble décider à vous intimider et affaiblir politiquement. Etes-vous suffisamment préparé pour rester fidèle à vos convictions ?
Nous n'avons pas d'ennemi ou d'adversaire. Notre ennemi c'est l'injustice et notre seule ambition c'est servir le Tchad, les Tchadiennes et Tchadiens. C'est cela qui nous préoccupe chaque jour. Ce que les Tchadiens nous disent en nous rejoignant en masse c'est qu'ils ont entendu ce message d'espérance et nous disent qu'il y a un avant et un après l'appel du 29 avril de lancement des Transformateurs. Et en réalité, qui ne veut pas de la transformation de notre pays ? Ces mamans, ces personnes âgées et ces vulnérables qui sont condamnés chaque jour à des soins de fortune pendant que le Président et ses Ministres y compris celui de la santé font leur bilan et se soignent ailleurs, c'est cela qui nous préoccupe. Ces centaines de milliers des jeunes à qui aucune perspective n'est offerte, c'est cela qui nous préoccupe. Pour le reste, ça prendra 30 mois, 3 ans ou 30 ans, mais la transformation du Tchad aura lieu et nous allons travailler chaque jour pour accélérer cela. Ceux qui au sommet de l'Etat s'agitent, nous leur disons que la seule chose utile à faire ce n'est pas l'obsession des Transformateurs mais d'organiser les conditions d'une alternance démocratique au sommet et de prendre paisiblement sa retraite. Nous allons transformer ce pays pour le bénéfice de tous y compris de leurs enfants qui ont leur place dans une République du mérite, de la compétence et de la diversité. Personne ne doit avoir peur de cet avenir.
Beaucoup de leaders des partis politiques affiliés à celui du MPS et ceux de l’opposition ont dû sillonner le pays pour s’imprégner des réalités du terrain. Même si évidemment pour d’autres la souffrance du peuple n’est pas leurs préoccupations majeures. Etes-vous déjà allé au contact de vos concitoyens pour leur expliquer votre vision ? Si oui, qu’avez-vous ressenti ?
Oui, et nous avons en sus de cela les méthodes en phase avec le Tchad futuriste que nous voulons. Les Tchadiens dans leur écrasante majorité sur l'ensemble du territoire et au-delà veulent la transformation de leur vie. Ils nous le disent à travers les dialogues hebdomadaires que nous organisons, à travers les Lalekou -Transformateurs qui font les porte-à-porte sur le territoire. Ils nous le disent à travers les dialogues. Enfin ils nous le disent aussi à travers notre application « Les Transformateurs » sur Play store. Car à date, comme vous le savez nous sommes le seul parti ayant une plateforme en ligne permettant à chaque Tchadien de nous envoyer ses propositions, sans nécessairement être Transformateur ou transformatrice. Et nous recevons des milliers de propositions dans chaque secteur. C'est l'occasion d'encourager vos lecteurs à aller le faire car pour nous l'important ce n'est pas votre parcours initial mais ce que vous proposez. Ce qui est marrant c'est que certains nous écrivent en disant qu'ils sont dans le parti en face mais comme là-bas il n’y a pas de co-construction de projet de société, voici leurs propositions qu'ils nous envoient. Les bonnes idées pour notre pays n'ont pas de couleur, pas de religion, pas de casquettes politiques. Une bonne idée peu importe d'où cela vient, les Transformateurs la prendront en compte pour notre pays. Nous sommes cette 3ème voie entre une opposition pour la forme et un statuquo sans résultat. Nous voulons réunir ainsi avec les Tchadiens de tout bord pour bâtir l'avenir de notre pays.
Les échéances électorales législatives maintes fois repoussées pourraient se tenir au premier semestre 2020, annonce faite par le Chef de l’Etat lors de son allocution à la nation à la veille du nouvel an. Y participerez-vous ? Et comment préparez-vous à ce premier combat électoral pour votre parti ?
Premier semestre 2020 ? A coup sûr non. Vous me direz ce n’est pas la première fois que ce Monsieur chargé de veiller à l'organisation des élections dans les délais, ment au peuple en le regardant droit dans les yeux. Déjà sur la forme, constatez avec nous qu'aucune élection législative n'a eu lieu dans les délais depuis qu'il est au pouvoir alors qu'aucune élection présidentielle n'a eu de retard. Parce que dans la tête de cet homme les députés et tout le pouvoir législatif ne sert à rien. Ensuite sur le fond, les Transformateurs nous souhaitons des élections législatives utiles aux Tchadiens, pas simplement une case cochée. Pour permettre cela, il est indispensable d'avoir un dialogue en amont qui permettra déjà de remettre l'équilibre des pouvoirs qui aujourd'hui manque, de remettre l'équité qui manque aujourd'hui. Un tel dialogue peut s'organiser en 3 mois (2 fois plus de temps que ce qu'a duré le dialogue de la 4ème République où en 45 jours on a eu droit au dialogue entre amis+ nouvelle constitution bâclée). À quoi servira-t-il d'élire des députés qui n'ont aucun pouvoir constitutionnel puisque le Président intégral de la 4eme République peut légiférer par ordonnance sur tout, tout le temps et pendant tout son mandat en ignorant l'assemblée nationale qu'il peut d'ailleurs dissoudre à sa guise. S'il saisit l'assemblée nationale, ce n'est que par pure courtoisie républicaine. Et pire, peu importe quel parti a la majorité au parlement, cette assemblée nationale n'a pas le droit d'interpeller le gouvernement pour influencer les politiques publiques. Ceci sans compter le fait que certaines provinces, peu peuplées auront 3 fois plus de députés que des provinces comparables, etc. Tout ce désordre voulu par monsieur Déby mérite un toilettage en amont que seul un dialogue national, franc et sincère permettra. Enfin ces élections ne serviront que lorsqu’elles sont inscrites dans un cadre de nouveau départ qui permettra à tous les fils et filles du Tchad de se sentir concernés. Organiser des élections législatives ou présidentielles sans prendre la peine de créer les conditions pour faire rentrer les Tchadiens qui continuent à croire à la lutte armée faute de perspective crédible d'alternance et d'équilibre de pouvoir, c'est faire du surplace. Pour le reste, en tant que Parti Les Transformateurs sont prêts à toutes les élections mais qui soient utiles aux Tchadiens.
Selon un article du Journal français Le Monde daté du 19 juillet 2019, ils se mêlent chez vous les éléments de langage formatés d’un communicant, les accents d’un pasteur évangéliste et les attitudes d’un éternel premier de classe. Convenez-vous avec cette description ?
Je ne dirige la ligne éditoriale d'aucun journal et donc sûrement pas celle de ce très grand journal et je respecte leur présentation de ce qu'ils semblaient percevoir de ma modeste personne. Veulent-ils dire que les gens qui m'entourent communiquent bien en me donnant les outils qui vont avec, car je suis entouré d'équipes comme vous le savez? Veulent-ils reconnaître que nous sommes bienveillants dans les élans d'un Pasteur vis-à-vis de ses brebis ? Alors oui, puisque la devise des Transformateurs c'est bien Audace, Exigence et Bienveillance. Veulent-ils enfin reconnaître que nous voulons le meilleur pour notre pays que nous voulons porter au premier rang? Alors sans doute oui, puisque fidèle à l'hymne de notre pays, nous voulons un Tchad enfin admiré de ses voisins parce que ses enfants seront joyeux de leur vie transformée. Vous avez remarqué que nous avons proposé 20 sur 20 au Tchad, 20 propositions pour un nouveau départ dès 2020 car notre éducation nous a appris à viser le meilleur. Et pour le Tchad, nous voulons le meilleur. La seule description importante c'est que je suis profondément déterminé à coréaliser la vision de transformation de ce pays que j'aime par dessus tout.
Quel message aimeriez-vous adresser à vos compatriotes en général, vos militants et sympathisants en particulier en ce début du nouvel an ?
Que 2020 soit surtout une année 20 sur 20 pour nos vies et la vie de notre nation. Que cela soit le début d'une décennie 2020-2030 de transformation de notre pays. Travaillons à l'alternance car notre pays à besoin d'une nouvelle orientation à sa tête. On n'a pas besoin d'attendre la mort d'un coach pour le remplacer. On n'a pas non plus besoin de tuer le coach pour le remplacer. On n'a pas besoin de mettre en prison un mauvais coach. Mais il est urgent de changer le coach vue les défis devant nous. Car le vrai état d'urgence devant nous c'est l'état d'urgence de la transformation de notre pays. En remplaçant le coach, une nouvelle équipe installera un système qui ferra du Leadership Serviteur le réflexe du fonctionnaire le moins gradé à la tête du pays. Alors, oui chers compatriotes, le moment est venu de quitter les murs de lamentation pour emprunter le pont de la transformation de notre pays. Debout pour cette terre de Justice et dignité pour chaque fille et fils du Tchad. Que Dieu prenne en garde notre pays.
Propos recueillis par Ahmat Zéïdane Bichara/Moussa S. Yowanga.