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12 Février 2020
Gonzalez, T. Denis avec Agences,ce sont eux qui ont signé cette information publiée hier mardi 11 février 2020 où il est question d’un record de 18.000 tonnes de nourriture distribuées par les Banques alimentaires en 2019En 2019, les Banques Alimentaires ont distribué 17.936 tonnes de nourriture (+17% par rapport à 2018), un record absolu pour la Fédération des Banques Alimentaires et chaque mois, 168.476 personnes (c'est 6 % de plus que l'an passé, NDLR) ont fait appel à l'aide alimentaire, un autre record. Cependant, ce dernier chiffre est à nuancer car « il y a de nouvelles associations qui se lient aux banques alimentaires ce qui peut faire évoluer le chiffre. Le deuxième élément, c'est le taux de pauvreté qui en constante augmentation », précise Piet Vanthemsche président du réseau des Banques Alimentaires belges.Lors de l'inauguration du nouveau bâtiment de la Banque Alimentaire de Bruxelles-Brabant à Neder-over-Hembeek, de nombreuses associations étaient présentes pour récupérer les vivres qui serviront à composer les colis et les repas composés par les associations d'aides aux démunis. Un homme fait l'appel et distribue des caisses dans lesquelles on retrouve des pots de sauce tomate ou encore des sodas. Deux fois par semaine, Jean-Charles Van Caloen remplit son camion avec les dons des banques alimentaires pour l'ASBl Nativitas située dans les Marolles à Bruxelles. « Je m'occupe du transport jusqu'à l'ASBL, mais c'est vrai que le restaurant est rempli par de plus en plus de monde ! », s'exclame-t-il.Les 17.936 tonnes de nourriture distribuées en 2019 représentent 36 millions de repas.
Selon les auteurs de cette information publiée par la RTBF, des repas servis par les associations et dès midi, c'est l'effervescence dans la cantine de Nativitas située rue haute. Sur un coin de table, Mustapha découpe un oignon. Cet homme de 50 ans est bénévole pour l'ASBL, mais aussi bénéficiaire, il vit dans une situation très précaire et l'aide alimentaire lui permet de survivre tous les jours. « Aujourd'hui j'ai reçu des pâtes, de la sauce tomate, du riz, du lait, des biscuits et des bonbons. Le colis alimentaire m'aide énormément », indique-t-il tout sourire. De plus en plus de personnes de profils différents franchissent les portes des associations. La pauvreté se cacherait dans de nouvelles formes « on voit une augmentation de 6 à 10 % chaque année de personnes qui viennent spécifiquement pour les colis alimentaires. Il y a de nouvelles formes de pauvreté comme par exemple les étudiants qui ont un master universitaire et qui ne vivent plus chez leurs parents, mais ils ne s'en sortent pas parce qu'ils n'ont pas de boulot et ils tombent dans la précarité. À l'autre bout, vous avez un retraité qui a une trop petite retraite ou un indépendant qui a cotisé toute sa vie pour la fin de son activité et qui a trop peu de revenus pour subvenir à ses besoins quand il a fini son activité. C'est éventuellement un parent qui se retrouve seul après un divorce et qui a la charge des enfants et ce parent là à un job partiel. Ce sont des nouvelles formes de pauvreté, on connait même chez nous des doctorants à l'université qui n'arrive pas à joindre les deux bouts et qui sont garçon de café le soir simplement pour survivre », explique Jean-Benoît Hoet, coordinateur à l'ASBL « La Porte Verte-Snijboontje » à Molenbeek. « Les profils changent beaucoup plus. On a beaucoup plus de monde qui passe et on sert beaucoup de repas, mais ce qui nous manque le plus c'est le frais, les légumes... On donne tout ce qu'on a, mais on pas beaucoup. Ce matin, on a donné une douzaine de lots différents seulement. Même si le nombre de gens augmente, on essaie de rester proche d'eux et de leur apporter notre soutien », ajoute Pascal Véronique, responsable des 80 bénévoles de Nativitas.
Enfin ils expliquent de façon claire et nette que ce record de produits alimentaires distribués s'explique notamment par l'augmentation croissante de dons en provenance de la grande distribution qui représentent 30% des sources d'approvisionnement des Banques Alimentaires.Au total, 321.000 personnes dans le besoin ont été aidées en produits alimentaires dont 168.476 via les 618 associations caritatives locales affiliées à la Fédération des Banques Alimentaires et 152.524 personnes via une aide de produits du Fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD) donnée à des organisations non-affiliées ou via les CPAS. Malgré ces chiffres encourageants, une crainte agite le secteur des banques alimentaires, « il y a un nouveau cycle budgétaire au niveau européen qui démarre en 2021. Sur ces 6 dernières années, on a pu consacrer 12,5 millions d'euros pour l'achat d'aliments destinés aux banques alimentaires et aux associations locales grâce au FEAD. Cela représente la moitié de ce qu'on distribue. Dans la nouvelle période budgétaire, dans les propositions on voit qu'il y a un risque de voir ce montant diminuer. On pourrait perdre presque la moitié de ce montant. Ce qui mettrait en difficulté les associations et les familles qui font appel à notre service », s'inquiète Piet Vanthemsche.Si les fonds européens disparaissent, ce serait une terrible nouvelle pour les associations. « Le secteur de l'aide alimentaire n'est pas du tout subsidié. Je paie moi-même mes entrepôts de stockage, mon eau, mon gaz, mon électricité et mon chauffage. Je paie également mon transport, mon chauffeur et les personnes qui travaillent, etc. Si les produits FEAD du fond européen s'arrêtent, on peut fermer boutique. En plus de ces fonds, nous allons tous les jours à la recherche de fruits, de légumes et de produits laitiers et de la boulangerie si on en trouve. On réussit à en trouver grâce à nos collectes, grâce à des partenariats locales et à la banque alimentaire grâce à nos camions. On va aussi à la bourse aux dons et c'est de cette manière-là qu'on complète le colis alimentaire des produits FEAD », détaille Jean-Benoît Hoet de l'ASBL « La Porte Verte-Snijboontje ». Les principales sources d'approvisionnement des Banques Alimentaires sont de l'aide européenne (37%), la distribution (30%) et l'industrie agro-alimentaire (28%). Parmi les dons, on retrouve surtout des fruits et légumes (23%), des produits laitiers (23%), du pain et céréales (15%) ou encore des boissons (8%). Plus de 6 bénéficiaires sur 10 de l'aide alimentaire ont entre 18-65 ans et 12% ont plus de 65 ans. Une famille sur trois bénéficiant de l'aide est une famille.
La Rédaction