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4 Février 2020
La campagne à l’investiture démocrate bat son plein et c’est le moment choisi pour le milliardaire Michael R. Bloomberg, entrée tardivement dans la course, pour lever le voile sur son ambition en matière économique. Selon un article de notre confrère Grégoire Rychmans, datant de lundi 03 février et publié par la RTBF, le candidat démocrate préconise de lever environ 5000 milliards de dollars de nouvelles recettes fiscales pour l’économie américaine. Ce gigantesque pactole proviendrait de taxes sur les plus hautes revenus et des entreprises et cela va impacter directement son propre portefeuille. Plus concrètement, le New York Times détaille ce plan qui comprendra notamment l’abrogation des réductions d’impôts dont bénéficient les hauts revenus mises en place en 2017 par le président Donald Trump, et l’institution d’une nouvelle taxe de 5% sur les revenus supérieurs à 5 millions à 5% millions de dollars par an. Le plan envisage également d’augmenter l’impôt sur les plus-values pour les Américains gagnant plus d’un million de dollars par an et limiteraient certaines déductions fédérales d’impôts pour les taxes payées au niveau des Etats et des collectivités locales. Il entend notamment supprimer une déduction fiscale accordée par monsieur Trump aux grands patrons d’entreprises qui ne sont pas organisées sociétés. L’ancien maire de New York propose aussi l’abrogation partielle des réductions d’impôt actuellement en vigueur sur le revenu pour les sociétés faisant passer leur taux de 21% à 28%. Avant 2017, le taux maximum pour les sociétés s’établissait à 35%. En revanche, ce plan fait l’impasse sur l’idée d’un « impôt sur la fortune » vanté par plusieurs des candidats les plus progressistes dans la course, tels que les sénateurs Bernie Sanders, Elizabeth Waren. Cet impôt sur la fortune connaît un regain de popularité auprès des électeurs, mais les conseillers de monsieur Bloomberg estiment qu’il pourrait être retoqué en raison de son caractère inconstitutionnel, une inquiétude partagée par certains experts juridiques progressistes. Comparé à celui de son rival Joe Biden, le plan de Bloomberg comporte plus de nouveaux impôts, mais moins que Bernie Sanders ou Elizabeth Warren.
La question de la redistribution des richesses est un sujet brûlant dans le camp démocrate tiraillé entre le courant social-libéral et un courant plus radical qui s’affirme même comme socialiste. Selon les conseillers l’ancien maire, ces augmentations représenteraient jusqu’à 5000 dollars de nouvelles taxes étalées sur une décennie. Cet argent servirait à financer de nouvelles dépenses relatives aux soins de santé, au logement, aux infrastructures et d’autres initiatives. Le montant avancé est supérieur de près de 50% aux augmentations d’impôts proposées par le favori le plus modéré de la course à l’investiture démocrate, Joe Biden. Il pourrait y avoir encore des mesures supplémentaires pour augmenter encore plus les recettes, en fonction de l’évolution de ses autres plans de dépenses intérieures, soutiennent ses conseillers. Ces derniers ont rassuré que leur candidat ne prévoyait pas de consacrer de recettes à la réduction du déficit actuel de 1000 milliards de dollars, qu’ils estiment comme un problème à long terme mais pas immédiat. Classé neuvième fortune mondiale avec plus de 50 milliards de dollars par Forbes, monsieur Bloomberg dépense de centaines de millions de dollars de sa fortune personnelle pour battre campagne. Absent, à la bagarre pour les premiers primaires démocrates de lundi 03 février dans l’Etat de l’Iowa, le milliardaire continue de détailler son programme et se concentre pour la bataille des Etats qui tiendront leurs élections plus tard dans le calendrier des primaires démocrates. La richesse insolente de monsieur Bloomberg fait de lui un candidat à polémique au sein d’un parti démocrate dans lequel beaucoup sont préoccupés par les questions d’inégalités économiques. Certains adversaires lui reprochent de vouloir acheter la Maison-Blanche. Il leur répond par de mesures de taxes sur les plus hauts revenus qui le toucheraient lui-même.
Moussa S. Yowanga