Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !
20 Juin 2020
Le Zimbabwe renoue avec la répression de l’opposition comme à l’époque du feu président Robert Mugabe. C’est le journal de Montréal qui révèle l’information rapportée depuis le 13 juin par l’AFP, selon laquelle une parlementaire et deux militantes d’opposition ont été de nouveau inculpées après avoir été précédemment torturées par la police. Les trois femmes se voient reprocher d’avoir tenu des propos préjudiciables à l’Etat. Selon leur avocat, elles ont été placées en détention provisoire vendredi dans la capitale zimbabwéenne. L’élue Joana Mamombe et madames Netsai Maroya et Cecilia Chimbiri, toutes deux membres du Mouvement pour un changement démocratique (MDC), avaient disparu, le 13 mai à Harare, alors qu’elles prenaient part à une manifestation organisée par leur formation politique. Elles avaient réapparu ensanglanter, deux jours plus tard, en bordure d’une route des faubourgs de la capitale. Le témoignage de trois femmes atteste qu’elles ont été arrêtées par la police, battues et torturées, ce que les forces de sécurité nient de façon catégorique. Le MDC dénonce les agissements de la police envers ses militantes.
Selon leurs examens médicaux, les trois femmes ont été hospitalisées avec diverses blessures (plaies à la tête, fractures osseuses et anus déchiré). Comble de malheur, elles avaient été inculpées une première fois sur leur lit d’hôpital pour avoir participé à une manifestation à Harare et s’étaient vu accorder une liberté sous caution de 1000 dollars zimbabwéens (40 dollars). Cependant, elles ont été de nouveau inculpées alors qu’elles étaient en présence de leurs avocats. Les trois femmes ont ainsi été inculpées pour « fausses déclarations préjudiciables à l’Etat » et « ont été formellement placées en détention », a indiqué leur avocat, Alec Muchadehama, à la presse nationale devant le tribunal d’Harare. La police va maintenant accuser les trois femmes d’avoir menti lorsqu’elles ont déposé plainte pour enlèvement, selon leur avocat, expliquant que ses clientes nient ces accusations. L’avocat a déclaré que leur demande de libération conditionnelle sera examinée lundi par le juge. Madame Marova avait du mal à marcher en arrivant au tribunal car elle s’appuyait sur une canne tout en s’accrochant dans les bras de la députée Joana Mamombe. La réaction du directeur pour l’Afrique de Human Rights Watch (HRW) ne s’est pas fait attendre. Monsieur Dewa Mavhinga déplore le fait que la persécution continue encore au Zimbabwe.
Moussa S.Y