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12 Juillet 2020
La réponse à cette question se trouve dans la publication de la RTBF et signée par AM.C depuis le vendredi 10 juillet 2020. Am.C nous laissant entendre que le prix de l’or se rapproche à vive allure de ses records absolus.L’once d’or fin valait ce vendredi 10 juillet un peu plus de 1800 dollars. La valeur de ce que certains appellent parfois la « relique barbare » a augmenté de 18% depuis le 1er janvier (+28% sur un an).Bernard Keppenne, chef économiste de CBC Banque, avance d’abord le rôle des banques centrales. « On a eu des achats massifs de la part des banques centrales. On l’a vu très fort en Asie, mais on l’a vu également de la part des banques centrales des pays de l’Est, comme la Pologne. La raison principale, c’est une diversification de leurs réserves avec une volonté de se désintéresser du dollar ».Il poursuit : « La deuxième raison, c’est véritablement la baisse des taux d’intérêt. Avec le niveau des taux d’intérêt aussi faible, que ce soit les taux courts ou les taux longs, la pertinence de l’or devient beaucoup plus évidente pour les investisseurs ».
Pourquoi, se pose-t-il la question pour mieux rendre claire l’information rédigée au profit de la RTBF? Parce qu’aujourd’hui l’or est redevenu un placement très compétitif par rapport aux obligations d’État. C’est ce qu’explique Frank Vranken, stratégiste chez Puilaetco.« On sait que l’or ne paie pas de dividende ni de coupon, et donc le coût d’opportunité de garder de l’or aujourd’hui est devenu positif dans le sens où les taux sont négatifs du côté obligations. On a donc des taux réels, si on va soustraire l’inflation, qui sont pour certains pays très négatifs. Le fait d’avoir de l’or dans son portefeuille aujourd’hui est donc plutôt assez bénéfique, puisqu’on ne perd pas par rapport à d’autres actifs. Donc, ça joue énormément ».Prenons un autre exemple pour bien comprendre : le carnet d’épargne. Vous recevez autour de 0,1% d’intérêts sur un an, alors que l’inflation sera de 0,8% cette année. Le pouvoir d’achat de votre épargne va donc baisser de 0,7%, c’est strictement mécanique.Beaucoup d’investisseurs continuent aussi à considérer l’or comme une valeur refuge, mais pour Bernard Keppenne, ce n’est pas aussi évident que ça. « L’or est aujourd’hui un actif comme un autre, c’est-à-dire aussi spéculatif, ajoute Bernard Keppenne. Et je vais même aller plus loin, pour moi, l’or n’a pas ce rôle de valeur refuge parce que cette notion de valeur refuge n’existe plus aujourd’hui. Il pourrait très bien y avoir demain une correction importante de l’or, comme on l’a déjà vu dans le passé ».Comme on l’a déjà vu au mois de mars dernier lorsque les marchés boursiers se sont littéralement effondrés. L’or aussi a plongé. Pour le comprendre, explique Frank Vranken, il faut évoquer la psychologie des investisseurs.Selon le stratégiste chez Puilaetco, « lorsqu’on est vraiment dans la pointe, dans l’angoisse, on cherche de partout à générer des liquidités, et générer des liquidités, ça veut dire qu’on vend tous les actifs qu’on a en portefeuille. On a vu au mois de mars que les hedge funds ont aussi eux-mêmes massivement vendu de l’or pour la simple raison d’avoir des liquidités sur leur bilan ».L’argent liquide est roi, dans certains moments de très forte tension et à très court terme en tout cas. À long terme, c’est une autre histoire.Cela dit, l’or a depuis retrouvé toute sa brillance. Il pourrait peut-être même faire sauter son record absolu. C’était un peu plus de 1917 dollars l’once et c’était en août 2011, il y a neuf ans déjà.
La Rédaction