Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !
23 Juillet 2020
C’est à travers un communiqué de presse datant du mercredi 22 juillet que la Présidente de l’U.N.A.T eut apparu pour mettre au profit de ses compatriotes tchadiens de l’intérieur et ceux de la diaspora ce mise au point sur la situation d’incertitude et d’insécurité qui prévaut ce dernier temps à N’Djaména la capitale de son pays. C’est presqu’une interpellation directe que madame Ndjelar Koumadji Mariam eut décidé de lancer à l’endroit de tous les Tchadiens sans exception, plus particulièrement à l’ensemble des leaders politiques, qui parmi eux mettent des bâtons dans les roues à l’unité nationale. Le message de la première responsable de l’U.N.A.T est aussi celui de paix et de concorde nationale, un appel à une prise de conscience sur le danger de cette haine tribale lancée de part et d’autre à travers les réseaux sociaux et qui sûrement constitue durablement une menace grave sur le vivre ensemble entre les fils et filles d’une même patrie : « Chers(ères) compatriotes, mesdames et messieurs, au nom de l'UNAT, nous sommes écœurés par les flots d'insultes tribales, les menaces et les incitations à la haine entre Tchadiens. Il est de plus en plus difficile de naviguer sur les réseaux sociaux sans s'exposer à cette vague de haine qui n'honore ni les Tchadiens de l'intérieur moins encore ceux de la diaspora. Il est facile pour les gens de se cacher derrière leurs écrans et déverser leurs haines via WhatsApp et Facebook. Il suffit qu'une seule personne haïsse un autre pour que la haine gagne les proches, les clans et les tribus pour finir par troubler la paix sociale et notre vivre ensemble. Cette prolifération des messages haineux sur les réseaux sociaux sans une réponse nationale impliquant les autorités politiques, administratives, traditionnelles, coutumières et religieuses ravive le sentiment d'impunité dont semble profiter certaines personnes. Cette situation nous introduit au cœur de la question de « l'autre Tchadiens » de « celui-là » qui est différent de nous. Pourtant, l'axe n°1 du Plan National du Développement (P.N.D) 2017-2021 vise le « renforcement de l'unité nationale » sans véritablement dégager les moyens de s'attaquer aux problèmes du vivre ensemble. Le silence complice ou les sorties ambiguës des intellectuelles et leaders des tribus qui se réclament protagonistes de l'affaire du « marché des champs de files sont indignes et à condamner».
Poursuivant son analyse, la Présidente de l’U.N.A.T eut relevé sans ambages une partie des maux qui minent la société tchadienne en invitant tous ceux-là qui assurent des responsabilités politiques, coutumières et morales de se servir également des réseaux sociaux pour dénoncer justement cette atteinte au vivre ensemble. Dans un discours plein de sagesse, Ndjelar Koumadji Mariam dénonce l’hypocrisie et surtout l'ambiguïté des messages de certains responsables politiques ou autres, dont l’unique souci consiste à dresser les uns contre les autres pour mieux régner. Elle appelle tous les Tchadiens à la vigilance pour que la cohabitation pacifique l’emporte sur la haine tribale : «Les ethnies sont malheureusement instrumentalisées par le politique au Tchad. Les responsables politiques et administratifs au pouvoir sont souvent nommés et utilisés à des fins opportunistes, tribales. Ils nomment à leurs tours à des positions clés au niveau du pays et dans les grandes entreprises d'état, des parents et des alliés provenant de leurs propres provinces ou communautés ethniques, plutôt que des personnes selon leurs talents et compétences. De ce qui précède, L’UNAT invite instamment les autorités politiques, administratives, traditionnelles, coutumières, religieuses et les intellectuelles d'user des mêmes réseaux sociaux pour dénoncer les atteintes au vivre ensemble et les discours haineux. Les uns et les autres doivent démontrer par leurs actes, leurs discours et leurs interactions avec les autres, leurs engagements fermes pour l'unité nationale. Il faut éviter le silence complice, les discours ambigus et l'hypocrisie face aux agissements lâches. Aussi, face aux conséquences économiques et sociales de la COVID-19, il est inadmissible de punir collectivement les débrouillards et commerçants du « marché des champs de files » en décidant de sa fermeture lorsque les mis en cause sont identifiés et traduits devant les tribunaux. En conclusion, pour l'UNAT, les Tchadiens doivent admettre qu'une ethnie, une tribu est d'abord une entité culturelle et sociale qui permet l'identification d'un peuple. Le Tchadien doit demeurer vigilant pour que le « vouloir vivre ensemble »l'emporte sur la haine tribale. Dans un Tchad où les liens de parentés sont sacrés et souvent inter-tribaux, les efforts doivent passer par la citoyenneté et le respect des droits de l'autre. Que Dieu préserve notre pays et bénisse notre peuple ».
La Rédaction