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2 Mars 2021
Que Dieu l’aide à accomplir en bien sa Mission en tant que nouvelle patronne de l’Organisation Mondiale du Commerce ! Ainsi dans un reportage signé de notre confrère Jean-François Herbecq avec la participation de l’Agence France Presse(AFP), il a été rapporté que la première femme et première Africaine à diriger l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala a commencé hier lundi 1er mars 2021 un mandat historique. L'institution située sur les bords du Léman sort de 6 mois de vacance de pouvoir et est confrontée à d'énormes défis en pleine crise économique et sanitaire mondiale. Forte d'une expérience de 25 ans à la Banque mondiale, l'ancienne ministre nigériane des Finances devra redynamiser le processus de négociation de l'organisation, corseté par la règle du consensus et torpillée par l'administration Trump.La Nigériane se dit prête : « Je pense que l'OMC est trop importante pour être ralentie, paralysée et moribonde », explique-t-elle à l'AFP. « Ce n'est pas juste » .A 66 ans, Ngozi Okonjo-Iweala a une belle carrière derrière elle. Elle a brisé plusieurs plafonds de verre. Fille d'un professeur, elle étudie l'économie à Harvard puis au MIT aux Etats-Unis où elle s'installera à Washington pour une brillante carrière à la Banque mondiale. Elle termine au second poste de direction le plus élevé en 2007 avant de retourner au Nigéria. Entre 2003-2006 elle y avait déjà été ministre des Finances, une première pour une femme, poste qu'elle occupera à nouveau de 2011 à 2015 avec à la clé un programme de réformes dont elle est fière.A la Banque mondiale, elle est à l'origine de plusieurs initiatives d’aide aux pays à faible revenu, en particulier en levant près de 50 milliards de dollars en 2010 auprès de donateurs. Un nouveau départ pour l'Organisation mondiale du commerce avec sa nouvelle dirigeante, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala : « Je suis une personne simple aux goûts simples », assurait-elle dans une interview avec le Financial Times en 2015.
D’après les commentaires de notre confrère Jean-François Herbecq avec l’aide de l’AFP),comme ministre, elle refuse les voitures de fonction ou la mise à disposition de domestiques. Son identité, elle l'affiche dans ses robes en imprimé africain, un look élégant mais économique :25 dollars (13 700 FCFA) la tenue. Un réflexe de mère de 4 enfants.Ngozi Okonjo-Iweala survit aux troubles politiques dans son pays, le kidnapping de sa mère pendant qu'elle était ministre notamment, un message de ses opposants.Sa candidature à l'OMC s'est heurtée au veto américain. L'administration de Donald Trump, qui était ouvertement hostile à l'organisation et avait même bloqué le fonctionnement de l'organe de règlement des différends, lui préfèrant sa rivale sud-Coréenne Yoo Myung-hee. En plein coeur de la tempête, son prédécesseur Roberto Azevedo avait démissionné un an avant la fin de son mandat. Mais l'élection de Joe Biden change la donne et le nouveau président américain lui accorde toute sa confiance. Le 5 février 2021, la ministre du Commerce sud-coréenne, retire sa candidature. Ngozi Okonjo-Iweala l'a affirmé à BBC HardTalk en juillet : ce dont l’OMC a besoin était un remaniement. Selon elle, l'organisation s'est éloignée de sa mission d'aider à améliorer les conditions de vie des populations.Son objectif : améliorer les niveaux de vie des populations et favoriser l'accès des pays pauvres aux vaccins contre le Covid-19. Faire en sorte que les vaccins soient produits et distribués dans le monde entier, pas seulement dans les pays riches, mais aussi résister à la tendance au protectionnisme qui s'est amplifiée avec la pandémie, afin que le libre-échange puisse contribuer à la reprise économique.A commencer par la distribution des vaccins contre le Covid-19, comme elle le redit à l'AFP à l'occasion de son entrée en fonction à l'OMC : « Je pense que l'OMC peut contribuer davantage à la résolution de la pandémie de Covid-19 en aidant à améliorer l'accès des pays pauvres aux vaccins. Il est vraiment dans l'intérêt de chaque pays de voir tout le monde se faire vacciner ».
Certains pays précise-t-il en guise de conclusion de son reportage, comme l'Inde et l'Afrique du sud, demandent une exemption des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins pour les rendre plus accessibles. Mais pour éviter une querelle entre les membres de l'OMC, sa nouvelle patronne aborde le problème sous un autre angle : « Au lieu de passer du temps à discuter, nous devrions regarder ce que fait le secteur privé » avec des accords de licence, pour permettre la production de vaccins dans plusieurs pays, a-t-elle souligné, citant le cas du laboratoire britannique AstraZeneca en Inde. « Le secteur privé a déjà cherché une solution parce qu'il veut faire partie de la solution pour aider les pays pauvres et les gens défavorisés », a-t-elle déclaré, ajoutant qu'il faudrait aussi contrer la tendance aux restrictions sur les exportations des équipements médicaux et faire attention à ne pas perturber les chaînes d'approvisionnement en voulant miser essentiellement sur la production à l'échelle locale.Avant la pandémie déjà, l'organisation s'était éloignée de son objectif, a-t-elle regretté, citant l'exemple de négociations-fleuves sur les subventions à la pêche, qui durent depuis 20 ans. « Cela ne peut plus durer. Nous devons conclure. On ne peut pas se permettre d'échouer sur ce dossier », a indiqué la nouvelle responsable. La pandémie de Covid-19 a empêché l'OMC, déjà en crise, d'honorer la date limite de fin 2020 dictée par l'ONU pour conclure un accord sur l'interdiction des subventions à la pêche qui contribuent à la surpêche.En cause selon Ngozi Okonjo-Iweala, les négociateurs, qui sont le « talon d'Achille » de l'OMC: « Genève regorge d'experts en négociation, mais les problèmes n'ont pas été résolus, ils se sont aggravés », car « pour eux, il s'agit de gagner ou de ne pas perdre et donc ils se bloquent mutuellement ».L'OMC a besoin de renouveau pour changer les choses, juge-t-elle, balayant les critiques la visant pour son manque d'expérience en matière commerciale. "Vous avez besoin de solides compétences politiques, vous avez besoin de la capacité de manœuvrer", se défend-elle, ajoutant que ses 25 ans d'expérience à la Banque mondiale pouvaient lui servir à créer un pont entre les pays développés et ceux en développement. Elle le sait, son travail sera difficile et ingrat. Et elle se dit d'autant plus motivée à en montrer les résultats pour qu'à l'avenir, personne ne puisse remettre en question le fait de placer une femme à ce poste. Son mandat, renouvelable, court jusqu'au 31 août 2025.
La Rédaction