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12 Avril 2021
Le secteur pétrolier en Afrique continue encore d’attirer les investisseurs et surtout les compagnies pétrolières malgré un contexte mondial défavorable résultant de la chute prolongée du cours de pétrole. C’est le journal RTBF et l’agence Belga qui en font écho dans leur publication d’hier dimanche 11 avril 2021. Un protocole d’accord a été signé dimanche entre l’Ouganda, la Tanzanie et les compagnies pétrolières françaises Total et chinoise CNOOC en vue de la construction d’un oléoduc devant transporter le futur brut ougandais vers le port tanzanien sur l’océan indien, selon une source officielle relayée par les médias. Le projet porté conjointement par Total et CNOOC vise à l’exploitation de gisements découverts dans la région du lac Albert en Ouganda, et l’acheminement du brut via l’oléoduc dénommé East African Crude Oil Pipe Line (EACOP), d’un coût estimé à 3,5 milliards de dollars.La découverte en 2006 de cet important gisement avait, à l’époque, suscité un véritable espoir, au sein de la classe dirigeante ougandaise, y voyant une opportunité de parvenir au développement de leur pays. Mais les querelles d’ordre commercial et fiscal ont considérablement retardé la mise en route des projets d’exploitation du brut et de construction de l’oléoduc.
Le président ougandais Yoweri Museveni et son homologue de la Tanzanie Samia Suluhu Hassan sont parvenus ce dimanche 11 avril à la signature de plusieurs accords ouvrant la voie à la construction de l’oléoduc. Dans un communiqué final conjoint rendu public, les deux chefs d’Etat ont souligné que « tous les problèmes en suspens liés au projet EACOP ont été résolus à l’amiable » et « qu’un pacte d’actionnariat a également été signé par toutes les parties prenantes le 11 avril 2021 ». En revanche, ils se sont mis d’accord en conséquence pour que « chaque Etat prenne toutes les mesures nécessaires pour la mise en œuvre du projet EACOP » et, ayant également signé un accord de tarification, ont ajouté que « les compagnies (Total et CNOOC) peuvent désormais lancer le projet EACOP ». Les réserves prouvées du gisement du lac Albert sont estimées à 6,5 milliards de barils de brut, dont environ 1,4 milliard récupérable dans l’état actuel des découvertes. L’exploitation de ces réserves ougandaises pourrait durer entre 25 à 30 ans avec un pic de production estimé à 230 000 barils par jour. L’oléoduc aura une longueur de 1443 kilomètres dont 296 km situés en Ouganda. Ce qui permettra d’acheminer le pétrole ougandais jusqu’au port de Tanga en Tanzanie.
Moussa S. Yowanga