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20 Septembre 2021
Un rappel des faits historiques s’impose au Tchad dressé par Gaya - Ple Seid
Nous avons tous cru qu'en décembre 1990, prenait fin au Tchad une féroce dictature responsable de la mort de plusieurs milliers de tchadiens. En effet, le régime de la troisième République au nom de la lutte contre l'expansionnisme Libyen a endeuillé de milliers de familles tchadiennes à travers des arrestations arbitraires massives, des détentions secrètes et des exécutions extrajudiciaires. A la chute du régime, la commission d'enquête sur les crimes de ce régime a présenté un bilan macabre de : 40.000 morts, 54.000 cas d'arrestations, 80.000 veuves, 220.000 orphelins. En réalité, les résultats de cette enquête sont incomplets à cause de la présence des auteurs et complices de ces crimes dans les hautes sphères du régime de MIDI à maintenant. La victoire du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) s'inscrivait dans un contexte global de changement de l'environnement international et de l'affirmation des aspirations des tchadiens pour la paix et la justice. Les populations tchadiennes longtemps martyrisées et meurtriers par des décennies de régimes dictatoriaux se sont donc mises à espérer que le renversement du régime du Président Hisseine Habré ouvrait pour leurs conditions de vie une nouvelle ère d'espérances. Ces espoirs ont été renforcés par les engagements solennels pris par les dirigeants du MPS. C'est l'inverse qui s’est produit. Dans cet article, nous voudrions bien mettre en relief les principaux caractères de ce régime et les conséquences à tenir du régime despotique du MPS.
Malgré toutes les luttes engagées par les forces démocratiques du pays, au terme d'une transition domestiquée, ce régime va s'imposer au peuple tchadien par plusieurs coups d'Etats électoraux. Le président de la république va s'imposer aux élections et à l'Assemblée Nationale: ce sont des coups d'état politique qui sont des violations caractérisées du consensus national défini à la Conférence Nationale Souveraine. Ces coups de boutoir qui mettent un terme au processus démocratiques, relèvent de la responsabilité du Président Idriss Deby, paix à son âme et de ses parrains voleurs. Nul ne peut être pour responsable de ce qui devait suivre: désobéissance civile et lutte armée pour aboutir à un véritable changement dans le pays. Malgré ces trahissions beaucoup de tchadiens ont de nouveau patients. Ils espèrent qu'une fois leurs forfaits accomplis, Idriss Déby et ses pourvoyeurs allaient améliorer leur gestion de vie nationale. Aucune amélioration n'interviendra, au contraire l'impasse est totale. La conclusion à en tirer s'impose d'elle-même, Il faut engager une lutte sur le même terrain que le pouvoir pour le rétablissement du processus démocratique interrompu. Cette lutte doit également être l'occasion de clarifier les contradictions internes à la société tchadienne qui empêche tout progrès social et qui le lie à toutes les crises. L'instauration d'une société multiethnique et multiculturelle, d'une Nation civique est un passage obligé pour la restauration de la démocratie et sa consolidation. Malheureusement, quelques semaines après le discours du colonel Deby : « je vous ai apporté un cadeau. Ce cadeau n’est ni or ni l'argent mais la liberté ». A la grande surprise générale, après la dissolution de la police secrète (Direction de la Documentation et de la Sécurité) et la libération des prisonniers politiques, les désillusions vont très rapidement commencer.
Le nouveau régime va étaler devant tout le monde son véritable visage, sa nature réelle et les objectifs des nouveaux maîtres du pays qui n'auront que mépris et arrogance pour les autres tchadiens. Le pays va retomber très vite dans la peur et la terreur. L'insécurité générale, c'est bien l'œuvre des troupes de la garde présidentielle donc la plus célèbre est le secteur 5 de Ndjamena. Venus du Soudan d'autres secteurs, d'autres groupes armés sévissent en provinces, à Tiné, à Biltine et à Abeché, leurs principales portes d'entrée au Tchad, jusqu'aux villes du sud en passant par Faya, Mongo, Ati, Mao, Bol, etc... Les campagnes sont sinistrées et la désolation règne après leurs passages. Au Tchad, l'insécurité est déclenchée, contrôlée, réduite ou relancée selon la situation du moment et les échéances politiques. Les auteurs sont connus de la présidence et la plupart des crimes sont exécutés sur ses ordres, ces auteurs ne sont nullement inquiétés, mieux encore, ils trouvent refuge au palais Rose une fois leurs forfaits accomplis. Le Gouvernement qualifie ses propres groupes armés de bandes incontrôlées et leur exactions sont appelées aussi « bavures ». Cela est dans leurs quotidiens, vols à mains armées de motos, de véhicules, d'argent et d'autres biens matériels de pauvres citoyens tchadiens. Les rackets, les pillages de citadins et des ruraux, les fraudes douanières organisées par de hautes autorités de l'Etat au vu et au su de la présidence qui y trouve également son compte. Lorsqu’ils sont arrêtés, les meurtriers et les voleurs réussissent t toujours à s'évader avec la complicité des chefs de leurs clans qui appartiennent à la garde républicaine et aux cercles dirigeants de la présidence, vraisemblablement autant aujourd'hui ! Les services réguliers de la police, des douanes, de la gendarmerie sont intentionnellement mis à l'écart par un sous équipement et une désorganisation complète. Les libertés fondamentales bafouées à tout moment, les arrestations, les exécutions extrajudiciaires et les assassinats recommencent dès les premières semaines de Décembre 1990.
Collaboration spéciale Gaya - Ple Seid/Regards d’Africains de France
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