Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !
30 Mai 2009
Monsieur NéNé Ehémir Torna, l'équipe de Blog-Infos aborde avec vous certains sujets relatifs à votre vie personnelle, votre parcours scolaire jusqu'à l'Université, ce que vous faites actuellement en France, sur les raisons de votre départ en exil en France en tant que refugié politique. Nous aborderons également les sujets qui touchent la politique tchadienne, en évoquant notamment les raisons qui ont poussé certains tchadiens à prendre les armes, en claire nous allons parlé des rebelles tchadiens qui ont pour basse arrière le Soudan et surtout de leur crédibilité politique. Qu'est-ce qu'ils proposent concrètement comme programme de société au peuple Tchadien ? La personne de Timan Erdimi vous semble-t-elle à la hauteur des enjeux actuels dans une perspective d’alternance au régime de Deby ? Est-ce que les rebelles ont-ils un avenir? En dernière partie, nous parlerons de la politique de Goukouni Weddey, d'Hissein Habré et son jugement au Sénégal, du pétrole tchadien, de la politique de la France sur le Tchad, des opposants tchadiens morts ou vivants et enfin la vie de la diaspora des Tchadiens de Marseille et de toute la France.
-Blog-Infos: NéNé Ehémir Torna, vous êtes un jeune tchadien vivant à Marseille, la deuxième ville de la France depuis plusieurs années sans que l’on ne sache le pourquoi vous avez quitté le Tchad. Pourriez-vous nous dire en quelques lignes ce que vous êtes ou ce qui fait de vous actuellement, votre parcours scolaire jusqu'à universitaire ou votre formation humaine?
-NéNé Ehémir Torna: Merci de me donner l’opportunité de m’exprimer à travers votre blog. Et je vous remercie du travail que vous accomplissez en donnant aux tchadiens ou d’autres personnes la possibilité de s’exprimer indépendamment des médias traditionnels. Concernant vos questions sur le parcours de ma vie, après une scolarité classique dans des différents établissements primaires, secondaires aussi bien au Tchad qu’à l’étranger, j’avais opté pour le métier des armes en m’engageant volontairement à la gendarmerie nationale du Tchad. Après une carrière à la gendarmerie, je fus muté au 1er Bureau de l’Etat Major Général des armées, service des effectifs, pour gérer une partie du dossier de la réorganisation et la gestion des soldes des armées. Courant des années 90, à ma demande, je fus reversé à la police nationale du Tchad avec comme seul souci de servir mon pays dans cette nouvelle corporation qui associe le répressif et le volet judiciaire. Ce nouvel environnement m’avait aussi permis d’observer et de prendre conscience de l’injustice régnante source de frustrations qui conduit le plus souvent nos compatriotes à se révolter. Bref les raisons actuelles qui m’ont conduit à militer activement et mon exil peuvent s’expliquer en partie par ces raisons. A votre deuxième question, en effet, je suis de la catégorie des tchadiens qui ont pris le chemin de l’exil après avoir consacré une partie de ma vie au service de mon pays. A votre question le pourquoi ? J’imagine que le contexte politique et social de notre pays depuis au moins ces dix dernières années ne vous a pas échappée. Comme je le disais plus haut, de part le métier que j’exerçais, j’avais vu de près la réalité des choses ; mais puisque j’étais soumis à l’obligation de réserve, je ne pouvais pas faire autrement que m’exiler pour militer. Pour ces raisons, il est aussi logique de parler de l’un des paradoxes tchadiens qui est qu’on peut militer activement au Tchad, malgré l’obligation de réserve imposée aux hommes en arme, qu’au seul profit du parti au pouvoir à savoir le MPS ; sans que personne ne trouve cela scandaleux. Ce qui n’est pas le cas naturellement si essaye de militer dans l’opposition civile. Alors à partir de ce que j’essaye de vous faire faire comprendre, ayant des profondes divergences avec la politique menée par le pouvoir en place, je n’avais pas d’autre option que de prendre le chemin de l’exil et d’y participer depuis l’extérieur, sans aucune contrainte, au coté des forces du progrès pour un changement politique et social au Tchad. Du moins jusqu’à preuve du contraire.
-Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, vous êtes fils d'un défunt haut cadre, politicien et diplomate tchadien. Aimez-vous la politique comme lui? Et pourquoi la faites-vous?
-NéNé Ehmir Torna: Tout d’abord, la politique n’est pas une passion, c’est un engagement souvent personnel pour essayer de faire valoir ses idées collectivement ou individuellement. Donc aimer ou pas la politique, je ne me pose pas cette question. L’histoire de notre pays laisse peut de choix pour celui ou celle qui estime que la politique est la science par laquelle on peut changer le cours de l’histoire. Donc si je me suis engagé ce n’est sûrement pas par altruisme. Je pense croire que mon père avait peut être les mêmes motivations que moi en s’engageant en politique. Toutefois à décharge pour mon défunt père, ce n’est pas lui qui était partie vers la politique, c’était plutôt la situation politique au Tchad au cours des années 70-80 qui le conduit à son destin politique. A cette époque, je pense croire, que toutes personnes qui ne prenait pas partie au débat politique ou carrément pour un camp, si de surcroît on était un haut fonctionnaire, ce qui était le cas de mon père, étaient après tout étiquetés comme étant partisans d’un dès camps.
-Blog-Infos:Monsieur NéNé Ehémir Torna, faites-vous la politique juste pour se distraire ou vous avez l'impression que vous avez un rôle à jouer dans la vie de votre pays le Tchad?
-NéNé Ehèmir Torna : On ne peut pas se permettre de faire de la politique pour se distraire. L’engagement en politique peut comporter des lourdes conséquences humaines souvent dramatiques pour vous-même et pour toute votre famille et de surcroît dans un environnement trouble comme le notre. Donc tout engagement en politique doit être la conséquence d’une mûre réflexion. Jouer un rôle ou pas actuellement dans ce qui se passe dans mon pays. Je sais seulement que j’essaye avec beaucoup d’autres à faire bouger les choses par des actions concrètes dont je pense quelles ont toutes leurs raisons d’être accomplies.
-Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, avez-vous peur de la politique tchadienne, française et mondiale? Donnez nous vos raisons?
-NéNé Ehèmir Torna : Je ne souhaite pas répondre à cette question. Toutefois, un engagement en politique comporte comme toujours une part de risque.
-Blo-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, Dit-on que vous avez étudiez le droit, pourquoi l'avoir choisi? Avez-vous l'impression d'avoir fait un bon choix? Que ferriez-vous avec cela? Est-ce que vous exercez dans ce domaine? Qu'est-ce que les études de droit vous ont-ils apporté de positif?
-NéNé Ehèmir Torna: J’ai en effet depuis mon arrivé en France courant 2001 opté pour des études de droit que j’avais par ailleurs commencé au Tchad par le biais du régime spécial à la faculté de droit de Ndjaména. Ces études avaient pour seul objectif de parachever ma qualité d’officier de police judiciaire. Aussi au regard de mon engagement en politique, si j’ambitionne à servir mon pays dans d’autre circonstance que la police, alors autant avoir une –NéNé Ehèmir Torna : Bonne base en droit pour pouvoir affronter les difficultés de notre pays qui sont le plus souvent des questions relatives au respects du droit et de l’égalité dans les devoirs sollicités à nos citoyens.
-Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, Dites-nous ce que vous faites pour vivre à Marseille avec votre famille ?
-NéNé Ehèmir Torna : Je ne souhaite pas m’attarder sur cette question. La seule chose que je peux dire est que la vie d’exilé n’est pas un océan de repos dans tous les domaines ; ce qui est normale lorsqu’on n’est pas chez soi.
-Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, Vous êtes marié à une seule femme ou vous êtes polygame? Savez-vous pourquoi les Français critiquent-ils la polygamie africaine?
-NéNé Ehèmir Torna : C’est une question très personnelle que vous me posez. Pour vous rassurez tout comme vos lecteurs qui peuvent se passionner des détails de ma vie privée, je suis en effet marié à une seule femme voilà 10 ans et je suis père d’un garçon. Pour le reste, en ce qui concerne les critiques françaises sur les mœurs des africains, je ne souhaite pas faire de commentaire sur ce sujet.
-Blog-Infos: NéNé Ehémir Torna, l'exil vous convient-il? Ou bien avez-vous l'impression que vous perdez votre temps ici en France? Pourquoi la France fait-elle peur à certains africains et antillais?
NéNé Ehèmir Torna: Comme je l’avais dit plus haut, l’exil n’a rien de merveilleux. C’est une contrainte. Je ne sais pas si les africains ou antillais qui sont d’ailleurs français, on des raisons d’avoir peur de la France. Je ne sais pas si vous vous posez cette question suivant des indications. Donc il serait plus utile de poser cette question à ceux qui vous ont exprimé cette crainte.
-Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, pensez-vous que les Français blancs respectent les français issus de l'immigration?
-NéNé Ehèmir Torna: Une fois de plus, je ne répondrais pas à cette question. Je ne me permettrai pas, par tradition tchadienne, de porter un jugement envers le pays et les ressortissants d’un pays qui m’a accueilli et dont je n’ai pas la nationalité.
Blog-Infos: NéNé Ehémir Torna, qu'est-ce que vous avez déjà fait de meilleur pour la France? Est-ce que la France a fait de vous ce que vous êtes aujourd'hui? Dans quel sens pouvez-vous nous dire que la France est un carrefour d'échec pour les noirs et particulièrement pour les Africains?
-NéNé Ehèmir Torna: Encore une fois de plus, je vous renvoie à ma précédente réponse.
Blog-Infos :NéNé Ehémir Torna, que pensez-vous des rapports qui existent entre les noirs et les arabes en France? Pensez-vous que l'Islam les rapprochent davantage en France?
-NéNé Ehèmir Torna: La seule chose que je peux vous dire à ce sujet, c’est que je suis laïc. Les rapports interconfessionnels, intercommunautaires ici en France, pour ce qui me concerne, ne m’intéresse pas.
-Blog-Infos: NéNé Ehémir Torna, Pourquoi la France s'accroche-t-elle toujours à l'Afrique? Quel régard porte les français sur les africains?
NéNé Ehèmir Torna : Concernant les rapports entre les africains et la France, plus particulièrement pour les ressortissants des anciennes colonies françaises d’Afrique, ils nous aient difficile d’imaginer une rupture brutale avec la France au regard de notre histoire commune, douloureuse fut elle. Pour le reste je demeure optimiste quant à l’évolution des mentalités de chacune des parties.
Blog-Infos: NéNé Ehémir Torna, pensez-vous que les autorités françaises entretiennent des bons rapports avec les autorités africaines? Dites-nous pourquoi les autorités françaises ne lâchent-elles pas les dictateurs africains? Et que faire selon vous?
-NéNé Ehèmir Torna: La nature jacobine du fonctionnement de l’état français fait que l’état français n’apporte son soutien qu’aux gouvernements « légaux ou légitimes » reconnus par les instances internationales, furent-ils des dictatures. Cela peut paraître surprenant, mais c’est ainsi ! Alors il ne faut pas être surpris que nos dirigeants africains s’accommodent aisément de cet état de fait.
Blog-Infos: NéNé Ehémir Torna, Comprenez-vous le soutien inconditionnel que la France apporte à Deby et son clan au détriment du peuple tchadien? Les autorités françaises sacrifient-elles les bonnes relations en la France et le Tchad au profit des intérêts égoistes ?
-NéNé Ehèmir Torna: Pour la première phase de votre question, je vous renvoie à ma précédente réponse. Pour la deuxième partie, c’est aux autorités françaises, je pense, que la question devrait être posée.
-Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, pourrez-vous nous donner vos sentiments concernant la politique de Deby? Aimez-vous Deby en tant Zaghawas et en tant que Président du Tchad?
-NéNé Ehèmir Torna : J’aurais du mal à donner mon appréciation sur la politique menée par Idriss Déby, car certains diraient quelle est bonne et pour les autres, mauvaise. En ce qui me concerne, si je lutte en ce moment contre sa politique, c’est justement que je la trouve mal inspirée. Idriss Déby, Zaghawa où Président du Tchad, je n’ai aucun problème avec l’homme, ad hominem, je m’oppose seulement à la politique qu’il mène.
Blog-Infos: NéNé Ehémir Torna avez-vous l'impression que le Tchad est inutile ? Que pensez-vous de la nation Tchadienne, de la justice, de la paix et de la démocratie tchadienne?
-NéNé Ehèmir Torna : La question de la nation tchadienne est un sujet dont on ne peut pas en parler en quelque ligne. Toutefois, nos problèmes actuels sont liés directement à la difficulté de cohabitation entre les différentes ethnies que comptes le Tchad. On peut comprendre ces difficultés aussi par le fait qu’on ait jamais demandé l’avis de ces communautés pour les rassembler dans une délimitation frontalière et d’appartenir dorénavant à un seul pays et de porter une seule dénomination : Tchadienne. Mais puisque la logique du destin commun qui nous avait été imposé est une réalité, la justice, la paix et la démocratie doit être subordonnés à la reconnaissance de l’autre dans sa dignité. En d’autre terme, garantir les droits avant de solliciter des devoirs, sans aucune discrimination pour tous citoyens tchadiens.
Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, êtes-vous sûr que débarré de Deby le Tchad irait positivement? Existe-t-il une meilleure ethnie au Tchad? Peut-on dire que les Goranes, les Zaghawas sont les seuls responsables de la situation catastrophique du pays? Quelle analyse faites-vous sur la politique d'Hissene Habré et de Goukouni Weddey?
-NéNé Ehèmir Torna: Bien malin celui qui répondra à la question : Si le Tchad ira mieux après Idriss Déby ? A ma connaissance tous les Tchadiens se valent. Il n’ y a pas de bonne ou mauvaise ethnie ; il n’y a que des difficultés de cohabitation nationale, résultant du découcage arbitraires avec les conséquences de cette approche territoriale pour ne pas dire possessive qui ne prenait pas en compte les aspects pratiques, sociologiques et culturelles. S’agissant des la politique menées par Goukouni Weddeye et Hissene Habré pendant leurs règnes il m’est difficile de vous répondre pour ce qu’elles avaient de positives ou négatives. Je suis d’une génération qui avait le plus souffert des conséquences des guerres qui les avaient opposées. Et même de nos jours, il est difficile d’en parler sans que cela ne face l’objet d’interprétation et finir par être étiquetté comme étant partisan d’un des deux camps. Ce que je me refuse. Moi je suis tourné vers l’avenir et j’en appelle à tous à faire de même.
Blog-Infos: NéNé Ehémir Torna, qui est Habré pour vous: un mauvais président, un homme sanguinaire, un bon Gorane ou un intellectuel tout court?
-NéNé Ehèmir Torna: Bien que j’aie ma propre opinion sur la question, c’est à l’histoire d’en juger.
-Blog-Infos: NéNé Ehémir Torna, Goukouni Wedday était-il pour vous une personnalité politique? Est-ce que vous avez l'impression qu'il n'a pas eu assez du Temps pour appliquer une bonne politique au Tchad? Est-ce que votre père est-il impliqué dans la politique de Goukouni? Peut-on dire que votre père avait-il les mains sales jusqu'aux coudes?
-NéNé Ehèmir Torna : Une fois de plus, il m’est difficile de faire le procès de l’histoire. Le jour ou la paix sera revenue au Tchad, les historiens auront à se pencher sur ces questions.
Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, pensez-vous que la pauvreté a-t-elle un rôle néfaste pour la formation d'une nation tchadienne? Comment faire pour que tous les Tchadiens s’entendent et vivent ensemble sans s'entretuer?
-NéNé Ehèmir Torna: La pauvreté est une des conséquences du sous-développement ou vice versa. Donc forcement elles ont un rôle néfaste. Pour endiguer la pauvreté au Tchad, il va falloir dans un premier temps revenir aux fondamentaux à savoir l’agriculture vivrière et développer et encourager le marché local et régional pour réduire la facture des importations des produits alimentaires. Ensuite il en finir avec le productivisme qui n’a jamais permis en 50 ans aux différents gouvernement et aux agriculteurs à sortir de la spirale de l’endettement et de la pauvreté. Je pense en parlant de cela à la Coton-Tchad. Il y a encore plusieurs solutions dont en parlera une autre fois. J’avais défendu à plusieurs occasions l’idée d’une d’un dialogue national pour se dire les choses et jeter les bases d’un Tchad nouveau. Oui certains diront qu’il y a eu la conférence nationale souveraine en 1993, je tiens à rappeler que la conférence nationale n’avait pas abordé les questions qui fâchent. En plus deux des importants mouvements armées de l’époque le CNR de Abbas Koty et les MDD opérants au Lac Tchad n’étaient pas admis à participer par le simple refus du prince. Ensuite les participants, qui étaient en majorité les acteurs des malheurs qu’ont connus le Tchad, n’avaient aucun intérêt à parler des évènements douloureux et surtout se demander mutuellement pardon et demander pardon au peuple. Ils s’étaient précipités à mettre en place des commissions et rédiger des résolutions, qui ménageaient ostensiblement le président de la république, afin d’assurer leurs futur au coté de ce président. Voilà ce qu’était cette conférence. Donc c’est pour cette raison que mon vœu est qu’on parvient à organiser ce dialogue politique sans exclusif avec toutes les contradictions en présence. C’est peu être un début de solution au drame tchadien.
Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, est-il négatif d'avoir plus de deux cents ethnies au Tchad? Que pensez-vous réellement?
-NéNé Ehèmir Torna : Que nous soyons deux cents ou trois cents ethnies ne changent en rien la situation. Nous ne sommes pas le seul pays à avoir autant d’ethnie. Tout est question d’entente, respect et considération entre ethnie.
Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, pourrions-nous dire que si le Tchad ne va pas bien, c'est la faute aux blancs? Les Blancs pour vous ce quoi: une personne, un petit dieu, une âme mortelle, un être humain plus intelligent que le noirs?
-NéNé Ehèmir Torna : Je n’ai pas d’opinion sur la question posée.
-Blog-Infos:Monsieur NéNé Ehémir Torna, quand serait-il le départ de Deby du pouvoir et où ira-t-il? Après son éviction, peut-on craindre des représailles des autres tchadiens à l'égard des Zaghawas?
-NéNé Ehèmir Torna: Je n’ai pas l’agenda des évènements à venir. Concernant les représailles, ce n’est pas dans la culture de l’ensemble des communautés tchadiennes surtout à la fin d’un règne. Nous avons connu depuis 1975 quatre changements de pouvoir, je n’ai jamais entendu parler qu’il y a eu chasse à l’homme ou de la sorcière de la communauté dont est issue le président sortant.
Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, que pensez-vous du pétrole tchadien et la gestions des revenus ?
-NéNé Ehèmir Torna : Je tiens à vous rappeler que je suis en exil. Donc je ne sais pas tous ce qui se passe à l’intérieur du pays. La seule chose que je peux dire est que le pétrole qui est une ressource qui génère une rente, si cette rente est bien gérée, elle pourra à terme de la ressource nous permettre d’avoir des infrastructures favorisants notre développement. Mais je pense croire que le régime actuel, cela n’est pas dans ses préoccupations quotidiennes.
-Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, que vous parlez d'Hissen Habré, êtes-vous sûr qu'il sera juger ?
-NéNé Ehèmir Torna: Je n’ai aucune idée sur le sujet.
-Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, connaissez-vous des Tchadiens à Marseille et quelles sont vos rapports? Pensez-vous qu'ils ont une bonne place en France et comment l'ont-ils eu?
-NéNé Ehèmir Torna: J’ai déjà assez à faire pour ne pas m’occuper en plus du séjour des tchadiens à Marseille et ou environ.
-Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, la diaspora tchadienne fait-elle peur? Sentez-vous fier d'être tchadien devant d'autres africains?
-NéNé Ehèmir Torna : Je serai fier d’être tchadien le jour ou on aura réussi à ramener la paix chez nous. Pour l’instant avec quoi vais-je exprimé ma fierté ? Nos guerres inter-tchadiennes ?
-Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, Parlez-vous des opposants tchadiens en exil et aux pays? L'opposition démocratique a-t-elle encore un sens au Tchad? Deby a-t-il peur des opposants et des rebelle et vice versa? Connaissez-vous Djibrine Assali, le syndicaliste révolté par la politique?
-NéNé Ehèmir Torna: C’est l’échec de l’opposition démocratique qui a conduit à la reprise de la guerre. Je ne sais pas si Déby a peur ou non de la rébellion, mais je sais une chose, qu’il ne craint plus rien venant des partis politiques de l’opposition dite démocratique. Je suis en effet membre des structures de l’UFR, l’opposition armée et je connais bien Djibrine Assali.
Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, pensez-vous qu'il s'est révolté pour la cause des Tchadiens ou bien pour les Hadjarays seulement?
-Blog-Infos : Je censure cette question.
Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, pourquoi les Hadjarays ont souvent été trahis par leurs compagnons de lutte ou se laissent-ils souvent avoir?
-NéNé Ehèmir Torna: Idem
Blog-Infos: Monsieur NéNé Ehémir Torna, pour conclure, quel est votre dernier mot?
-NéNé Ehèmir Torna: Pour finir, j’exhorte les Tchadiens à faire leur les difficultés que traverses notre pays. Les souffrances que nous vivons actuellement font parties des difficultés qu’on connu toutes les nations artificiellement constituées. Sans être masochiste, autant les subir maintenant que lorsqu’on ne s’y attend pas ou le moins comme on l’a vu dans un pays africains qui se croyait à l’abri de tout conflit armé.