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26 Juin 2009
MOUSSA Torna
Le suspens longuement entretenu autour du remaniement ministériel du gouvernement Fillon, attendu par les français et l’ensemble de toute la classe politique, au lendemain des élections européennes remportées par l’UMP, le parti de Nicolas Sarkozy vient d’être finalement levé, le 23 juin 2009. Claude Guéant, Secrétaire Général de l’Elisée a rendu public, devant le perron de la présidence, la composition du nouveau gouvernement Fillon mettant un terme à l’incertitude des uns et l’impatience des autres.
Dès l’annonce de la liste des membres du gouvernement, les médias se sont naturellement emparés de l’actualité pour l’amplifier aussi rapidement, et pas seulement car chacun y va de son commentaire et analyse pour décrypter la composition de ce gouvernement à travers le choix porté sur les différentes personnalités, nouvellement promues ou confirmées à leurs postes.
Il est à remarquer que la presse s’est plantée sur l’ampleur de ce remaniement prédisant un petit réajustement au lieu d’une telle surprise avec 8 nouvelles entrées et autant de sorties. Sans vouloir créer une quelconque polémique autour du présent remaniement, nous tenons seulement à constater quelques évidences qui constituent, en fait, les leçons à tirer.
D’abord, la principale leçon qui retient notre attention, c’est sans contexte la suppression du secrétariat d’Etat aux droits de l’Homme, rattaché précédemment au ministère des affaires étrangères comme si le Président Sarkozy voulait exaucer les vœux de son ministre, Bernard Kouchner qui s’en est ouvertement reproché dans un entretien au journal Le Parien, d’avoir eu tort de demander un secrétariat d’Etat aux droits de l’Homme.
D’une chose l’une, soit Kouchner a opéré un virage ou changement idéologique, soit il a voulu obtenir la peau de Rama Yade. Le remaniement actuel semble conforter la seconde thèse. Puisque Rama Yade se voit maintenant confier le secrétariat des sports, à défaut d'être évincée, sous la tutelle de Roselyne Bachelot, ministre de santé et des sports.
La suppression du secrétariat d’Etat aux droits de l’Homme sonne comme un revirement de la politique du gouvernement Fillon 1 en matière de la défense des droits humains. Les droits de l’Homme sont bottés en touche par le gouvernement actuel qui met clairement en avant les enjeux économiques dans les rapports avec ses partenaires. Les autorités françaises, ce dernier temps ont montré un appétit sans limite pour les intérêts économiques au détriment de la promotion de respect des droits de l’Homme.
Il suffit d’examiner attentivement les gestes et les propos des autorités françaises lors de leurs différents voyages à l’étranger pour s’en convaincre. Les déplacements à l’étranger du Président Sarkozy donnent lieu à d’importants accords économiques avec les pays hôtes. Citons quelques exemples : la Chine, Emirats arabes unis, Niger. La France envoie un message tout à fait clair à l’opinion nationale et internationale à savoir la défense des droits de l’Homme n’est plus une des priorités de son gouvernement.
Autre leçon de ce remaniement, c’est le rôle de figuration joué par les Personnalités issues de l’immigration. Si, dans le précédent gouvernement, la volonté politique pour promouvoir la diversité était bien réelle, ce n’est peut être plus le cas aujourd’hui, à la lumière des postes attribués respectivement à Yade, Amara, Penchard et Nora.
Comment comprendre qu’aucune d’elles ne soit nommée ministre titulaire. Le cas de Rama Yade mérite bien réflexion, elle, qui s’est brouillée quelques mois auparavant, avec le Président Sarkozy. A notre humble avis, elle doit son maintien au gouvernement aux sondages qui font d’elle, la personnalité préférée des français.Par ailleurs, on se demande pourquoi Sarkozy choisit uniquement les femmes pour mettre en valeur la diversité au sein de son gouvernement ? Les hommes sont-ils difficile à manœuvrer ?