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3 Juillet 2009
Moussa Torna Le Niger risque de basculer vers la violence et l’horreur à cause des ambitions égoïstes d’un seul homme à qui son peuple lui a accordé sa confiance en l’élisant respectivement en 1999 et 2004. Au terme de ces deux mandats, Mamadou Tandja devait logiquement céder son fauteuil à la fin de l’année 2009. Mais comme beaucoup de ses pairs, il pense être le seul nigérien capable de conduire son pays vers le progrès et le développement intégral. En réalité, il vise des objectifs bien sordides à savoir faire main basse sur les ressources minières très prometteuses avec la récente signature d’un important contrat minier d’uranium. |
L’acte 2 c’est le bras de fer qui l’a opposé à la cour constitutionnelle. Cette institution républicaine a rejeté la demande de tenue des élections référendaires prévues pour le 4 août au motif que c’est une entreprise anticonstitutionnelle à la quelle le président s’est engagé. Décidé à défier tout le monde, il se confère des droits exceptionnels et finit par prononcer la dissolution de la cour constitutionnelle. Entre temps, il remanie son gouvernement après la défection des ministres issus de la convention démocratique et sociale (CDS) pour marquer leur opposition à ce projet. On voit mal comment le président Tanja parviendra à tenir ne serait-ce que son référendum dans un climat aussi tendu ?
Il est tant pour la communauté internationale de sortir de son hypocrisie en usant de toutes les pressions pour obliger ce mégalomane à revenir sur sa décision au risque d’exploser ce pays.
On demande aux pays occidentaux de condamner vigoureusement ces genres des pratiques avant qu’il ne soit trop tard. Si de telles pratiques se sont multipliées en Afrique, c’est en partie à cause de la communauté internationale dont les réactions parfois timides voire inaudibles ont fini par encourager les pratiquants.
Les peuples africains comprennent mal que certains dirigeants des pays riches se complaisent à soutenir des hommes assoiffés du pouvoir au détriment des peuples. L’alternance démocratique dans les pays africains devient une véritable gageure tellement les présidents en exercice, arrivés au terme de leurs mandats s’accrochent comme des sangsues au pouvoir dont la légitimité est en principe aux mains des électeurs. Malheureusement ils bénéficient du soutien actif ou passif de multiples réseaux et des complicités internes et externes.
D’ici la tenue de l’hypothétique référendum populaire voulue par Tanja, la mobilisation et la pression doivent être jouée à fond pour le faire reculer sans quoi le pire est avenir pour toutes les forces vives du Niger. Les nigériens ont besoin des dirigeants honnêtes et respectueux des institutions républicaines. Pas des hommes cupides et versatiles comme des prostituées.