Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !
11 Septembre 2009
Moussa Torna
Depuis la tenue en juin 2009 des élections européennes, et notamment les bons scores d’Europe écologie, la débâcle du parti socialiste, l’échec des extrêmes droite et gauche et enfin l’hégémonie de la majorité présidentielle, on assiste de façon inéluctable à la recomposition de l’échiquier politique français à droite comme à gauche. Dopés par leurs bons scores inattendus de 16,24 % faisant presque jeu égal avec le parti socialiste avec 16,48 %, les Verts affichent un optimisme béat pour les futures échéances et une arrogance jamais observée face au parti socialiste en grande difficulté qui peine encore à retrouver son unité et son âme.
Dans de pareilles circonstances, peu d’hommes savent garder la tête froide en faisant preuve de modestie et d’humilité pour analyser sereinement une victoire éclatante et historique pour un parti trop souvent agrippé aux Socialistes. Il a suffi juste d’une victoire pour démasquer le vrai visage des Verts qui ont acquis, au fil des ans, de l’expérience et de la respectabilité, pour parvenir aux résultats actuels même si, les fortes personnalités d’Europe écologie, y sont, bien pour beaucoup dans ce succès.
Pour autant, il est clair de replacer les Européennes dans leur contexte pour éviter toute forme de triomphalisme dans un scrutin dont le taux de participation était très faible. Alors que tous les ténors des Verts croient dur comme fer que la dynamique des européennes se fera pendant les régionales, l’enjeu n’est pas le même d’où leur volonté de faire cavalier seul risque d’être suicidaire et stupide à moins que les électeurs les suivent. On entend ça et là, des voix qui s’élèvent pour s’affranchir de la tutelle du parti socialiste qui fut malgré son hégémonie et les imperfections, un partenaire de combat politique.
Cela s’apparente vraisemblablement à cette banale histoire entre l’homme et le crocodile dont le premier aide à traverser le cours d’eau mais arrivée au rivage, le second à la place de le remercier a cru bon de se l’offrir comme dîner. Moralité : dans le monde politique tout bien se récompense par l’ingratitude. Mais l’adage qui dit : celui qui n’a pas traversé l’autre rive ne doit pas se moquer de celui qui noie risque fort bien de s’appliquer à ce petit poucet de parti Verts voulant devenir aussi plus gros que bœuf.
Pendant qu’un grand parti comme l’UMP tente de ratisser large en jouant à fond la carte de l’unité à droite, dans une large majorité comprenant le nouveau centre, et d’autres sensibilités de droite comme de gauche, les Verts par un choix curieux, voudraient faire croire au public qu’ils y arriveraient seuls. On dirait qu’ils ont fait un « deal » avec Nicolas Sarkozy pour saboter la gauche. En tout cas, dans ce jeu politique de cache-cache, la vérité éclatera au grand jour lors des futurs grands rendez-vous électoraux et au moment du partage de gâteau.
Le choix des Verts d’opter pour le « je me suffis à soi-même » risque bien un jour de se tourner en débâcle et au désenchantement.Le parti socialiste dans la tourmente actuel doit refuser de jouer à la victime. Bien au contraire, c’est au fond de la vallée s’il réussit à surmonter ses difficultés, il sera de nouveau un parti encore plus fort. Le parti Verts tout seul qu’il le veuille ou non, se dirige droit vers le mur. Il peut beau targuer d’être en phase avec les réalités du moment mais il aura toujours besoin du parti socialiste, un grand frère sans lequel son aventure va se terminer lamentablement.
Et ce sera dommage pour la gauche, actuellement minée par des dissensions internes mais qui se construit lentement et sûrement pour devenir une alternative crédible au pouvoir de Nicolas Sarkozy. La main tendue de François Bayrou vers le PS c’est une offre politique à analyser avec la plus grande lucidité. Face à la machine électorale bien huilée de l’UMP, un rassemblement de projet qui va du centre à l’extrême gauche serait un atout majeur pour battre le futur candidat de cette redoudable formation politique.