Mali:Quand informer, tue.

3 Novembre 2013

Dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction, Christophe Deloire, le secrétaire général des Reporters sans Frontières condamne avec la dernière énergie la mort par exécution de deux journalistes de Radio France Interantionale(RFI) Ghislaine Dupont et Claude Verlon. C’est un acte innommable et révoltant. D’après Christophe Deloire, des journalistes qui ont le courage de couvrir une zone comme le Kidal qui se retrouvent abattus froidement à la sortie d’une interview ne suscitent pas seulement l’indignation, mais un profond dégout. « Nous sommes extraordinairement tristes pour eux, peinés pour leurs familles et leurs consoeurs et confrères de RFI, et inquiets pour les habitants du massif des Ifoghas, dont la situation, mérite d’être couverte », ajoute-t-il. Contacté par le biais des réseaux, le journaliste tchadien et en même temps dessinateur de presse, monsieur Adjim Danngar affirme clairement et avec grand regret que c’est ignoble bien que des confrères journalistes puissent perdent leur vie dans des conditions tragiques. « Il n’ya pas de qualificatif pour dire cette barbarie. J’en viens plaindre aussi les bourreaux. Un assassinat reste un assassinat », termine monsieur Adjim depuis Paris. Mademoiselle Laurène Lepeytre, journaliste et cinéaste de nationalité française écrit sur son Facebook qu’il n’ya pas beaucoup de journalistes qui donnent ses lettres de noblesse à la profession. Pas beaucoup qui lui ont donné envie de faire ce métier en lui faisant rêver par leur panache et leur passion pour l’Afrique. Et depuis samedi 2 novembre 2013, il y en a deux de moins. Horreur et choc. Les deux envoyés spéciaux de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ont été abattus le 2 novembre à une dizaine de kilomètres du centre de Kidal peu avoir été enlevés. En 2002, le journal du Wll Street Journal Daniel Pearl avait été décapité après une longue période de détention. En 2004, c’est un journaliste italien, Enzo Baldoni, qui avait été exécuté après avoir été enlevé en Irak. Les Reporteres Sans Frontières pensent que le double assassinat en terre malienne est un nouvel exemple, terriblement malheureux de la violence de plus en plus forte à l’encontre des journalistes. En 2012,88 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. Jamais depuis sa première publication en 1995 le bilan annuel établi par Reporters sans Frontières n’avait été aussi grave. Dans le monde, quarante-trois journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions depuis le début de l’année 20013. Quatre journalistes français ont été tués en Syrie depuis le début de l’insurrection en mars 2011. Rsf situe le Mali à la 99e place du classement mondiale de la liberté de la presse 2013(soit une chute de 74 places en comparaison au classement 2012).