Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !
8 Août 2010
Nabila Hamdani
Dans un communiqué de presse parvenu le 28 juillet 2010 dans notre rédaction, le Comité de la Protection des Journalistes, attire l’attention de l’opinion internationale sur l’arrestation d’un journaliste congolais pour diffamation. Tout a commencé lorsque cinq hommes armés en civil ont fait irruption dans les locaux de plusieurs télévisions réputées pour leur opposition au gouvernement congolais. Parmi les victimes, Télé Consult, une entreprise privée de télécommunications italienne partenaire du gouvernement congolais, pour couper les faisceaux de Canal Congo Télévision (CCTV), Canal Kin Télévision (CKTV) et Radio Liberté Kinshasa (RALIK). Une opération qui est loin d’être anodine. En effet, rappelons qu’il s’agit là de stations radio et de chaînes de télévision appartenant à l’opposant en exil Jean Pierre Bemba. La coupure des faisceaux a ainsi été ordonnée par les autorités congolaises. Et la diffusion des émissions empêchée. Pierre Mulunda, directeur de publication de l’hebdomadaire « Le Moniteur » est depuis détenu au Centre Pénitentiaire de
Deux articles publiés le 23 juin dans les pages du « Moniteur » et du « Baromètre » impliquant Baudouin Iheta dans un scandale de surfacturation concernant l’achat de quatre véhicules par SAESSCAM. Responsable de ce service du ministère congolais des mines, Baudouin Iheta dépose plainte le 26 juin pour diffamation. La date du procès n’étant toujours pas fixée, la défense requiert une libération sous caution de Pierre Mulunda. Et les réactions ne se font pas attendre puisque Mohamed Keita, coordonnateur du plaidoyer pour l’Afrique du CJP appelle « les autorités à libérer immédiatement Pierre Mulunda et à dépénaliser la diffamation afin que la presse puisse jouer son rôle de veille sur la gestion des affaires publiques. »
Le sort de Jeff Saïle, directeur de la publication du « Baromètre » n’est pas plus enviable. Celui-ci vit désormais dans la clandestinité et se déclare aujourd’hui victime de menaces téléphoniques permanentes. Simple coïncidence ou véritable campagne d’intimidation ? Lambert Mendé Omalanga, ministre congolais de la communication tente de rassurer. Il n’hésite donc pas à rappeler que la police est responsable de la sécurité du site et que le gouvernement mène l’enquête. Difficile à croire. Surtout quand celui-ci insiste sur l’absence totale d’implication du gouvernement dans cette affaire. Un discours qui sonne étrangement faux.