11 Septembre 2010
Beaucoup de tchadiens ou d’observateurs de la politique tchadienne sont d’emblée convaincus d’une chose : Deby tient à être le seul maître de ce grand et riche territoire afin de mieux se servir, servir son clan Zaghawa et l’ensemble de son système mafieux. Et tous les moyens sont bons pour y parvenir. Quitte d’ailleurs à évincer tous les pions de l’échiquier politique tchadien. Sans exception. Une soif ou plutôt une faim insatiable du pouvoir qui lui vaut un diagnostic plus qu’inquiétant : la boulimie sanguinaire.
Pour se hisser au stade actuel, Idriss Deby Itno est passé en un temps record d’un esprit de « libérateur de son peuple » avec le fameux slogan : « je vous apporte ni or, ni argent, mais la liberté » du 1er décembre 1990 à un esprit de « dépouilleur d’âmes », un véritable prédateur. Il a réinstauré progressivement la Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS), l’ancienne police politique du dictateur Hissein Habré, aujourd’hui exilé au Sénégal en transformant uniquement l’appellation Agence Nationale de Sécurité (ANS). En revanche, malgré les bonnes intentions perceptibles dans les discours des nouvelles autorités du pays, rien n’a fondamentalement changé dans le fonctionnement de cet appareil répressif du pouvoir. Les méthodes employées pour liquider physiquement et politiquement les opposants n’ont guère varié. Fausses accusations, actions sanguinaires et tortures immorales,… Des moyens très différents qui poursuivent un même but : éliminer tous ceux qui constituent un obstacle de près ou de loin au régime. Fidèle à lui-même, Iddriss Déby utilise les mêmes méthodes…tout en les amplifiant tous les jours sur l’ensemble du territoire tchadien.
Le pacte du diable
Depuis le premier décembre 1990, date de sa prise du pouvoir par les armes jusqu’à nos jours, Idriss Déby a réussi à arriver au bout de sa sale besogne en liquidant d’abord les têtes gênantes de ses frères d’armes, c’est-à dire ceux qui ont contribué efficacement à la chute du régime dictatorial de son ex-patron Hissein Habré (puisqu’il a occupé pendant longtemps le poste du chef d’état major avant de prendre la clé des champs) avant de se tourner vers ceux qui se sont affichés opposants à son idéologie politique similaire à celle d’Adolf Hitler dans Mein Kampf (traduisez mon combat ), depuis son accession à la tête de l’Etat tchadien. D’aucuns vous diront que le fils d’Itno est entré dans une secte occulte afin de bénéficier des puissances surnaturelles, de forces invisibles et criminelles l’aidant à trancher la gorge de toute personne voulant renverser son pouvoir. Est-il obligé d'arriver au bain de sang pour se maintenir pendant longtemps au pouvoir au prix d’un pacte conclu avec certains démons ou Djinns? Sachant surtout qu’il ne restera jamais à vie à la tête de ce pays. Non, bien sûr ! A l’opposé, sous d’autres cieux comme au Ghana, au Benin, en Afrique du Sud, et au Sénégal, les présidents de ces pays gouvernent uniquement sur la base de la confiance établie entre eux et leurs peuples respectifs. Ainsi la fameuse déclaration « je vous apporte ni or, ni argent, mais la liberté » trouve toute sa valeur. On appelle ça autrement démocratie participative et progressiste. Une telle gouvernance n’est-elle pas possible au Tchad dont les découvertes archéologiques en font le berceau de l’humanité ? De quoi avons-nous besoin aujourd’hui pour arriver à convaincre Idriss Deby et son clan qu’il est possible de gouverner sans commettre de crimes politiques ? Les mains tendues des tchadiens, de l’ensemble de la classe politique et de la société civile avec justement le concours des puissances étrangères traduisent la volonté unanime de vouloir tourner la page des années sombres de ce pays.
Idriss Déby, le boulimique
Pour en arriver à une réconciliation sincère de tous les fils du Tchad avec leur gouvernement, malgré les nombreux obstacles, puisque le président tchadien a atteint un niveau très élevé de cruauté et de perversité politique qu’on peut qualifier de boulimie sanguinaire. D'une part, Deby devrait se faire soigner par des médecins spécialisés et rappeler à l'ordre son clan et d'autre part, la France devrait encourager tous les tchadiens à trouver collectivement la voie de la réconciliation au lieu de soutenir contre vents et marées un dictateur honni par son peuple. Mais qu’est-ce qu’une boulimie et une boulimie politique et sanguinaire ? On entend par boulimie un désir irrépressible de se nourrir. Faim qui amène à une consommation excessive d’aliments. Les causes peuvent être purement physiologiques et peut-être dues à des troubles de la personnalité. Sur ce point, les choses ne sont pas assez inquiétantes et dangereuses, puisqu’elles ne s’arrêtent que sur les aliments ou d’autres biens consommables et cela n’attente pas encore à la vie d’autrui. Les choses deviennent très dangereuses quand la boulimie passe des simples aliments, à la politique, voire à la vie des populations dont dépend directement la personne atteinte de ce qu’on peut qualifier d’un comportement physique et psychologique. Là, on rattache le comportement de la victime à un besoin d’affection qui a été frustré dans la petite enfance, en particulier. Par contre, les causes des troubles d’une boulimie politique et sanguinaire sont très difficiles à définir et partant à guérir. Et c’est là où les choses font peur quand cela a des conséquences très négatives sur la victime qui se voit imposer un comportement immoral comme le cas actuel du président Idriss qui ne cesse de balayer tout sur son passage, même les mouches qui bourdonnent autour de ses oreilles pour satisfaire sa grosse faim. Idriss Deby est-il atteint d’une boulimie politique et sanguinaire ?
Idriss Déby, Hissein Habré, des détraqués politiques
Si psychiquement ses médecins traitants tentent de prouver le contraire, ils manqueront toujours d’arguments pour soutenir leurs thèses, puisqu’ils seront toujours trahis par les actes que leur patient pose au quotidien rendant beaucoup de familles orphelines de pères, de mères ou les deux à la fois. Et cela remonte sûrement à son enfance frustrée ou encore de son groupe ethnique zaghawa pendant longtemps frustré par les autres groupes ethniques. Ce sont donc les conséquences d’un passé lointain qui causent du tort à la République du Tchad. Quelles sont les démarches à faire aujourd’hui pour que demain, l’ensemble des populations vivent en parfaite harmonie avec les Zaghawa qui sont animés clairement par un esprit revanchard voulant faire payer à tous les tchadiens ce qu’ils ont subi. Ils se permettent tout. Pour la simple raison peut être qu’ils ont le pouvoir et l’argent aujourd’hui. Difficile de comprendre le fond de leurs pensées. Quand on jette un regard rétrospectif sur le passé d’Hissein Habré, son enfance n’a pas du tout été facile et son groupe ethnique les Anakhaza(groupe de Gorane toubou) sont les mal aimés du Borkou Ennedi-Tibesti à l’époque. L’ex-président tchadien s’est battu à la recherche de son identité d’où cette vengeance planifiée qui n’a épargné aucun tchadien pendant son règne, même les chiens errants en étaient victimes. Il arrivait à Habré de perdre même conscience et d’en devenir fou à cause de sa boulimie politique et sanguinaire. Après l’attaque des rebelles à Ndjamena en février 2008, Idriss Deby a décidé de couper même les grands arbres de la capitale qui l’empêcheraient d’après lui de nettoyer les rebelles. C'est bien triste et inconcevable que la République du Tchad soit toujours gérée par des malades mentaux qui s’ignorent et ne sont jamais gênés d’avoir les mains sales jusqu’aux coudes selon l’expression de l’écrivain Jean-Paul Sartre tirée de son livre " les mains sales." C’est donc la boulimie politique et sanguinaire qui est en grande partie responsable de la situation actuelle dont vivent les fils des Sao. Ce qui inquiète c’est que l’on ne sache pas jusqu’où cette boulimie politique et sanguinaire qui frappe Idriss Deby Itno conduira-t-elle les Tchadiens ? A vos plumes, car le débat vise à trouver les solutions adéquates au mal qui ronge le pays.
Moussa T Yowanga / Ahmat Zeidane Bichara / Nabila Hamdan