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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Mexique :Troisième pays le plus dangereux au monde pour les journalistes

 

Les citoyens journalistes mexicains ou journalistes tout court ne jouissent pas d’une même liberté comme tant d’autres mexicains. On ne rit donc pas avec les médias en général et particulièrement avec ceux qui ont  un oeil trop curieux et refusant surtout de fermer les yeux devant des situations inconcevables ou inacceptables. Beaucoup de ces journalistes sont attaqués face à l’impunité dont la hauteur de sa dangerosité dépasse même les oreilles d’un lièvre ou d’un lapin adulte. Malgré  l’ardeur et l’esprit combatif de certains journalistes à dénoncer l’impunité dans ce grand pays d’Amérique centrale, ce mal aussi dangereux que le Sida ou le Cancer continue d’asphyxier la paix des Mexicains. Figurez-vous qu’aujourd’hui plus personne n’a peur de dénoncer haut et fort  le classement de Mexique au troisième rang de liste des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes après la Syrie et l’Afghanistan.

Début février 2017, Reporters sans Frontières (RSF) a indiqué que le Mexique occupait la troisième place dans le monde pour le nombre de journalistes assassinés derrière la Syrie et l'Afghanistan, avec 99 reporters tués entre 2000 et 2016. Chiffre auquel s'ajoutent les trois journalistes tués en mars dans le pays.Tous les défenseurs de défense des journalistes estiment ces Américains du centre assistent en ce mois de mars une augmentation spectaculaire de la violence contre la presse dans un contexte d’impunité croissante. L’exemple le plus concret et choquant est celui du rédacteur en chef d'un quotidien de l'Etat de Veracruz, à l'est du Mexique qui a été visé le mercredi 29 mars 2017 quasiment à bout portant à l'aube et se trouvait dans un état très grave selon Jorge Morales, secrétaire exécutif de la Commission de protection des journalistes de cet Etat. Pire encore cette victime ne bénéficiait pas du système de protection attribué par les autorités mexicaines à certains journalistes menacés. Bien qu'il existe au Mexique un système de protection des journalistes, cela se limite à fournir des gardes du corps, mais "ça ne prend pas en compte le fait que pour protéger, tu as surtout besoin d'enquêter et de sanctionner ». Il s'agit de la quatrième attaque par armes à feu contre un journaliste au Mexique depuis début mars, un rythme sans précédent, selon Ana Cristina Ruelas, directrice pour le Mexique de l'ONG "Artículo 19", qui recense les violences contre les journalistes et leur apporte protection ou assistance. En effet, Armando Arrieta, 51 ans, travaillait depuis plus de 20 ans au journal "La Opinion" de la ville de Poza Rica, où il a également occupé le poste de directeur éditorial. « Il rentrait chez lui dans la matinée après avoir terminé son travail d'édition. Il est descendu de son véhicule pour entrer à l'intérieur (de son domicile). Au moment de refermer la grille, deux personnes lui ont tiré dessus", a expliqué Morales à l'AFP. Le 2 mars, Cecilio Pineda, journaliste à "La Voz de Tierra Caliente", était tué dans l'Etat de Guerrero (sud-ouest).

Le 19 mars, dans l'Etat de Veracruz, le journaliste Ricardo Monlui Cabrera, qui travaillait pour "El Sol de Cordoba", était assassiné alors qu'il allait au restaurant avec sa femme et son fils. Quatre jours plus tard, la journaliste Miroslava Breach, 53 ans, qui collaborait au quotidien national "La Jornada", était victime d'un tireur devant chez elle dans l'Etat de Chihuahua, au nord du pays, au moment où elle s'apprêtait à accompagner son fils à l'école. Le crime a soulevé une vague d'indignation au Mexique et auprès des organisations de défense de la liberté d'expression. Le niveau d'impunité des crimes contre la presse "atteint les 99,75%, c'est-à-dire que seulement 0,25% (des cas) sont résolus", ce qui revient à envoyer pour message que pour le gouvernement "il n'y a pas de problèmes si tu tues un journaliste", commente-t-elle dans des déclarations à l'AFP. Selon elle, cette augmentation s'explique par le manque d'intérêt des autorités pour mener à bien les enquêtes sur ces cas. Selon Ana Cristina Ruelas, cette violence s'ajoute à d'autres attaques contre "la liberté d'expression, avec l'intention claire de contrôler totalement l'information qui permet à la société de prendre de meilleures décisions", dans un contexte politique très dense à l'approche des élections présidentielles de juillet 2018. En 2016, un record avait été atteint avec onze journalistes tués, selon l'ONG Articulo 19. Le bureau de l'ONU à Mexico et la Commission intéraméricaine des Droits de l'homme ont exprimé leur consternation et dégoût devant ces assassinats dans un communiqué conjoint. De son côté, la délégation de l'Union européenne à Mexico a demandé aux autorités mexicaines de mener "une enquête rapide afin d'identifier et juger les responsables".

Ahmat Zéïdane Bichara

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