Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

A elles la Parole : « Quand j’ai su que mon peuple souffre », exprime la Tchadienne Clarie Mbaidoum

Cette rubrique se veut une tribune d’expression libre et démocratique, de vérité consacrée à toutes les femmes du monde en général et plus particulièrement celles d’Afrique. A chaque fois que l’occasion se présente, la Rédaction publiera des interviews, des débats riches et contradictoires animés par les femmes et pour les femmes, des reportages et surtout dressera des portraits des femmes battantes ou autres venant de tous les horizons ou de toutes les couches sociales afin de mettre en valeur leurs différentes compétences et expériences dans tous les domaines.

Ainsi, pour un baptême de feu, la Rédaction vous met en ligne la réaction de la Tchadienne Clarie Mbaidoum une des responsables de l’Association« Kon Nangran »  qui vole au secours des populations tchadiennes les plus démunies, particulièrement sur l’éducation des jeunes filles rurales, dont les parents respectifs n'ont pas ou n'auraient pas  des grands moyens de leurs donner une formation scolaire digne de son nom. Ce texte qu’elle eut écrit et que l’on retrouve sur les réseaux sociaux, est bien la genèse des liens qui unissent cette Tchadienne avec son peuple et surtout qu’elle a ressenti à travers son ressent voyage au sud de son pays pour assister aux différentes compétitions sportives(semaine de détente) ou autres activités avec les différentes populations des villages que son association « Kon Nangran » organise (il nous semble bien) chaque année plus ou moins vers la fin de l’année et le début d’une nouvelle qui commence . Voici donc ci-dessous le texte émouvant et originalement habillé de Clarie Mbaidoum. Quand une femme battante parle, on écoute n’est-ce pas !

"Quand j’ai su que mon peuple souffre"

J'ai simplement arrêté d’acheter des habits. Je me suis dotée du bleu de travail pour nourrir au moins une bouche qui n’est pas de ma famille ;

J’ai simplement arrêté d’acheter des sacs à main de marque ; car inscrire un enfant qui n’est pas de ta famille à l’école vaut mieux qu’un sac de luxe de marque occidental qui dort à la maison ;

Chaque jour je multiplie des recherches pour un travail supplémentaire, car j’en ai l’opportunité par rapport à mon frère ou ma sœur du bled ; pour avoir des moyens d’aider ces femmes courageuses à mieux cultiver leurs champs et aider celles infectées par le VIH à atteindre un centre médical ;

Je n’achète plus des chaussures de luxe pour les garder à la maison, ni pour me faire valoir aux yeux des autres, je préfère acheter un ballon pour distraire un démuni dans un village ;

Je ne cherche pas à construire une villa où un château qui s’impose et domine tout le quartier et qui reste éternellement vide, mais à créer une école même en paille et assumer le salaire des maîtres pour que les enfants démunis puissent s’instruire ;

 Je ne veux plus me loger dans les hôtels dans mon pays pour les vacances car je sais que beaucoup de portes s’ouvriront pour m abriter et j’utiliserai cet argent pour les nécessiteux qui ne manquent pas.

 Je ne veux plus manger des pâtes occidentales ni des petits pois occidentaux chez moi car je veux consommer local pour contribuer à l’économie de mon pays.

J’ai un habit, une chaussure présentable, je me dois aussi d’être propre sans le luxe pour côtoyer des gens à certaines circonstances.

L’argent investit dans le luxe qui dort chez nous, un luxe qui n’est pas compatible à notre contexte, ni à notre environnement n’est pas signe de développement mais de l’ignorance.

Avons-nous besoin de tout ça pour vivre ? Et si seulement nous partagions avec les nécessiteux ?

Si je veux sortir mon peuple de la souffrance, en prêchant la non-violence qui est une valeur de l’amour, je ne le ferais pas juste par des paroles insolentes, ni dans l’arrogance mais par le sacrifice du partage du gain de mon travail légal.

Ma lutte dans la dignité et l’humilité est une arme sûre et patiente. Même si je ne gagne pas pour le moment la génération future gagnera cette lutte.

Je ne lutte pas pour moi mais pour la génération future. Si je lutte pour moi ce serait juste de l’égoïsme et je ressemblerais simplement à mes bourreaux.

Choix et commentaire de la Rédaction

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article