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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Tchad : « Le citoyen ‘peut’ mourir, mais l’Etat ‘doit’ survivre… », Signé Don Ebert

Ce titre ci-dessus n’est pas sorti de la tête d’une personne inculte ou de celle ayant perdu ses nerfs. Loin s’en faut. Épargnez-le d’ailleurs de vos préjugés et conclusions hâtives qui ne sont ni sa tasse de café ni son horizon intellectuel. Bien au contraire, il s’agit d’un jeune compatriote doté d’un esprit critique et d’un sens élevé du devoir d’un bon citoyen vis-à-vis de son pays, ses dirigeants et son peuple. Qui plus est, agit inlassablement en patriote alors qu’une oligarchie de fait manigance tout pour maintenir le peuple dans l’obscurantisme pour mieux l’asservir et l’exploiter. Il ne partage pas comme tant d’autres Tchadiens la vision actuelle de notre société impulsée par la classe dirigeante. C’est un démocrate qui utilise sa plume pour défendre les valeurs de solidarité, du vivre ensemble et de la justice et notamment de la justice sociale pendant que d’autres font le choix de la rébellion armée pour se faire entendre par un gouvernement souvent autiste et arrogant face au cri de détresse et aux revendications légitimes de ses concitoyens.

Dans certaines circonstances de la vie, il est impossible de se taire. Car le silence peut être synonyme de lâcheté et de complicité avec l’iniquité. Si nous disons être des frères Tchadiens, la misère matérielle, morale ou spirituelle de l’autre devrait nous interpeller et nous amener à sortir de notre mutisme. Et pourtant beaucoup ont choisi la voie de reniement, de la lâcheté, de l’avilissement voire du conformisme en vendant leur âme pour gagner quelques miettes. Cependant il se trouve encore fort heureusement des Tchadiens fiers de leur éducation familiale, intellectuelle et religieuse qui les empêchent de se compromettre et continuent de croire en un Tchad, havre de paix, où il fera bon vivre et où aucun Tchadien ne se sentira ni supérieur ni inférieur à l’autre. Don Ebert fait partie de cette nouvelle génération qui fait bouger les lignes lentement mais sûrement. En voici la preuve de son engagement à travers cette brillante analyse ci-dessous.

« Et quel Deby ! Mi-homme, mi- bête. Ni passion ni compassion. C’est seulement le reptilien qui s’assume. Il vous envoie au cimetière juste en buvant sa bière. La pédale fatale. La tapette casse-tête. Le quai musclé… Deby ? La recomposition politique faite par lui, et l’abattement des salaires qui s’annonce, vont désormais donner le pouvoir à tous ceux qui, du MPS aux partis alliés, ne vont plus « alterner » mais « gouverner » ensemble, coûte que coûte, comme toujours d’ailleurs. Tous les maux qui rongent notre pays depuis des lustres risquent donc de s'aggraver si on ne se lève pas pour agir, puisque les « dominants » que sont les pouvoirs politique, financier et médiatique, semblent n'avoir plus aucune entrave pour exploiter au maximum les « dominés » que nous sommes et faire taire les plus récalcitrants...Tout changer pour que rien ne change, voilà où nous en sommes aujourd’hui ! Mais ceux-là même, « opposants dans le système » et non pas « opposants au système », qui ont organisé, sciemment et inconsciemment, le règne de ce despotisme notoire, se voient maintenant menacer par le monstre qu'ils ont créé. En effet, ils ont réussi l'exploit de multiplier sa puissance et il est aujourd'hui aux portes du totalitarisme ».

Ce n’est certainement pas un manque du respect, mais juste une personne saisie par une déception collective et d’une construction nationale qui ne naît pas pour l’instant comme en Tanzanie, au Ghana ou ailleurs où l’on voit en grand ce que le président tchadien voit en petit en matière de développement. Don Ebert est loin de se calmer et  continue sa diatribe : « Pourtant, il n'a fait que remplir parfaitement le rôle qui lui était assigné, à savoir recueillir les voix du désespoir tout en représentant l'opposition idéale contre Habré, celle qui pouvait se combattre à coup de « barrages », celle qu’on pouvait applaudir même étant encore dans le ventre de sa maman...Mais là aussi, au fil du temps, il y a quand même du changement : ces opérations de matraquage ont de moins en moins d'effet sur les électeurs et citoyens que nous sommes, le ressort est usé. Certains, tout à fait raisonnables par ailleurs, intellectuels et éclairés, vont même jusqu'à souhaiter le pire, que le système en place continue de demeurer au pouvoir, et qu'enfin cette « opposition dans le système » mortifère implose. Et surtout le changement considérable c'est la naissance de l’Activisme politique tchadien, qui a réussi à endiguer l’élan du système de Monsieur Déby en allant chercher nombre de citoyens qui se trompaient de colère, à motiver et à sensibiliser une jeunesse trop souvent apolitique et abstentionniste...Pour les agents du pouvoir en place, il y a là un crime de lèse-majesté. Pas question que des activistes, des démocrates, des républicains, des libres penseurs, des humanistes, viennent enrayer leur machine à fabriquer du malheur. Ils continuent alors de prendre cette position irresponsable, honteuse : empêcher toute manifestation de jeunes qui réclament justice et tranquillité, fermant toutes les bouches et toutes les voix discordantes, infligeant ainsi le déshonneur à notre beau pays. Ce « barrage » à l’Activisme politique tchadien naissant et vigoureux est toujours mené par les forces du mal, les agents de l’ANS, qui est un prolongement systématique de la DDS sous Habré, relayé par nombre de politiciens et journalistes sans scrupules, sans oublier les différents alliés. S'ils ne font que défendre leurs intérêts de classe en apportant ainsi, de fait, leur soutien au monde de la haine, c'est une posture idéologique qu'on retrouve, hélas, en maintes circonstances historiques tragiques de notre pays. Justification ? Non ! Le Tchad est-il maudit ? Et la manière dont les activistes ont été méprisés, la manière dont ils le sont encore, diffamés, traqués, menacés pour qu’ils se taisent restera l’un des grands scandales et l’une des grandes hontes de ce système hystérique qui n’est rien d’autre que l’autre face de celui de Hissein Habré. »

Et Don Ebert de conclure de façon convaincante et prémonitoire : « Mais c'est aussi le signe que cet Activisme qu’on menace à un sens profond dans la société Tchadienne car s’ils ne peuvent empêcher les justes et légitimes aspirations économiques et sociales qu'au prix de telles manipulations de plus en plus hasardeuses, c’est le signe que cet Activisme fera quelque chose de jamais imaginable dans notre société...Parce que des voix, parfois surprenantes, se font déjà entendre pour s'élever contre le désastre du système politique tchadien. Des voix qui refusent le politiquement correct, le parti unique dissimulé sous une pseudo-modernité et la propagande qui va avec. Des voix qui s’apprêtent à imposer le grand « Non ». Mais il reste à convaincre, et c’est notre travail de tous les jours, de toutes les heures. Convaincre les opinions des uns et des autres que la « peur » ne nous mènera nulle part. Convaincre les parents, les amis, les associations, les partis politiques responsables, les syndicats responsables, les médias responsables et les jeunes responsables qu'une autre « majorité non silencieuse » est possible avec l’Activisme responsable, et pour porter enfin l'espoir d'un « avenir en commun », d’un « changement nouveau, possible ». 

Ahmat Zéïdane Bichara / Moussa T. Yowanga

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