16 Janvier 2019
C’est terrible pour la Première ministre britannique Theresa May qui a subi un camouflet cinglant suite au rejet massif mardi soir de son accord sur le Brexit négocié entre elle avec l’Union européenne. Selon le site de la RTBF, les parlementaires britanniques ont recalé le texte par 432 voix contre 202, ce qui constitue une cuisante défaite jamais essuyé par un responsable politique de premier plan britannique depuis les années 1920. Pour convaincre les plus sceptiques peu avant le vote, Mme May avait joué sur la peur en estimant que voter contre l’accord revenait à se prononcer pour «l’incertitude, la division et le risque réel de ne pas conclure d’accord ». Elle a par ailleurs relevé le caractère historique de cette décision, qui constituerait l’un des moments les plus importants de la carrière politique des parlementaires. Une séquence d’incertitude voire de chaos s’ouvre dès à présent, près de deux ans de dur labeur et de tractation conduisant vers une sortie de l’Union. Le Brexit a recueilli près 52% de voix il y a près de deux ans, précisément le 23 juin 2016. Si l’accord avait été approuvé par la chambre des Communes, il aurait être appliqué dans un meilleur délai.
Le Parlement l’aurait inscrit dans une loi et après vote au Parlement européen et approbation par le Conseil des ministres de l’Union, cela aurait permis au Royaume-Uni de sortir de l’Union européenne comme prévu, le 29 mars, avec une période transitoire allant jusqu’à 2021. Ce cas de figure qualifié de Brexit ordonné n’est plus d’actualité. Face à l’impasse, une motion de censure contre le gouvernement vient d’être déposée par le chef de file de l’opposition travailliste (Labour), Jeremy Corbyn. «J’ai introduit une motion de censure contre ce gouvernement », a souligné monsieur Corbyn, n’hésitant pas de qualifier de défaite « catastrophique » pour le gouvernement le résultat du scrutin sur l’accord de Brexit. Si le gouvernement perdait cette motion, ce qui n’est pas à exclure, des élections générales anticipées devraient être organisées. Une nouvelle Chambre choisira alors de demander à l’Union européenne un délai supplémentaire ou de quitter l’Union sans accord, ce qui signifie un Brexit dur. Si l’Union donne son accord concernant le report, il n’y aura provisoirement pas de Brexit. Si l’Union refuse, ce sera un Brexit chaotique, catastrophique pour l’économie. En revanche, si le gouvernement la remporte, il pourra aussi demander un report à l’Union européenne, avec la même alternative décrite ci-dessus. Le gouvernement pourrait également choisir d’organiser un second référendum dont l’issue sera difficile à prévoir, tout dépendra du votre des Britanniques mais également de la formulation : trois options possibles à savoir revenir sur Brexit et de l’annuler, d’appliquer le plan May ou encore quitter sans accord.
Moussa T. Yowanga