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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Sans rancune : «Aujourd’hui, «l’activisme tchadien», pourtant inspirant et inspiré il y a quelques années, s’épuise parce qu’il veut que les événements lui donnent raison par des effondrements spectaculaires et insensés… », Constate désespérément Don Ebert.

« Pour rappel; l'activisme n'est pas un travail rémunéré, toutes les personnes qui le font, se sacrifient au quotidien », réagit précipitamment Tahirou Hisseine Dagga en guise de réplique à son compatriote Don Ebert.

Cette réflexion signée Don Ebert a suscité de nombreuses réactions parmi lesquelles celle de son compatriote Tahirou Hisseine Dagga, très impliqué sur les réseaux sociaux à travers des publications à caractère politique. La Rédaction vous propose un décryptage croisé de leurs textes respectifs.Il n'est pas superflu de préciser d'entrée de jeu qu'il n'existe aucun quiproquo entre ces deux Tchadiens, notamment monsieur Tahirou Hisseine Dagga qui se définit comme un activiste politique et Don Ebert, membre actif du mouvement les Transformateurs. Ils n’avaient pas eu un face à face, puisque les deux jeunes tchadiens n’habitent pas dans un même pays. En revanche, quelques heures après la publication le jeudi 19 juin d’une analyse reflétant le point de vue personnel de Don Ebert ayant pour titre : « Pourquoi «  l’activisme tchadien » s’égare … et s’épuise », la réaction de son compatriote et activiste politique, intitulée : « Ce que je crois », ne s'est pas fait attendre.

Comme dit cette citation anonyme:« L’information est l’oxygène des temps modernes ». Autrement dit, lorsqu’on tombe sur une telle occasion utile pouvant susciter de débats contradictoires et riches, il faut immédiatement donner l’occasion aux lecteurs d'en prendre connaissance. En effet comme eut pensé Henri-Frédéric Amiel dans le journal intime, le 27 octobre 1852 : « Le désintéressement stupide va jusqu’à laisser échapper des occasions longtemps désirées ».Heureusement ce n’est pas le cas de la Rédaction, puisque comme eut déclaré George Sans  à propos de monsieur Sylvestre en 1865 : « Il y a des occasions qu’on ne rencontre pas deux fois dans sa vie ». Ainsi selon Don Ebert : «Aujourd’hui, «l’activisme tchadien », pourtant inspirant et inspiré il y a quelques années, s’épuise parce qu’il veut que les événements lui donnent raison par des effondrements spectaculaires et insensés…Son combat semble échouer parce que son « ennemi » a de la peine à valider ses prophéties. Ne sachant pas exactement où aller, que faire, avec quelle vision, avec quelle stratégie, avec quel leadership, avec quel projet de société, il est prêt à tous les paradoxes…Déroutant jusqu’au ridicule et à la bassesse, la plupart de ceux qu’on appelle «activistes» apparaissent désormais réactionnaires, avec une tendance pathétique : nostalgiques des petits combats gagnés ici ou là, de petits coups bas…Ce qu’ils aiment, en fait, en définitive, c’est le glorieux désastre, c’est le mouvement qui explique son échec et sa chute qui ne fait que s’amorcer… nos « activistes sans conviction et sans constance » sont des hommes des combats perdus d’avance…Pourtant, la critique vitriolée, faite de machines, salons et fauteuils, qu’ils prétendent infliger au système en place colonise (désormais) les quelques rares jeunes qui les suivent et se partage l’opinion à parts égales avec le déclinisme de la pensée...L’incapacité de muer ce courant expressif en « force sociopolitique » entraîne la plupart de nos « activistes » vers un extrémisme de propos et de comportement frôlant parfois le complotisme et la paranoïa, le déséquilibre et l’instabilité mentale…»

« L’un de mes plus grands bonheurs est d’avoir donné la réplique à Michel Simon dans un film… », déclara Alain Delon, acteur et artiste 1935. Cela semble inscrit parfaitement dans la même veine, la réaction de Tahirou Hisseine Dagga  qui commence comme suit : « Depuis ce matin l'on assiste à une agitation stérile sur les réseaux sociaux, suscitée à juste titre par la sortie pour le moins acerbe du jeune frère Don Ebert. Sortie Somme toute légitime, mais un poil provocatrice, tapant à coup de massue sur les activistes tchadiens qui selon lui, ne sont que l'ombre d'eux-mêmes, en décalage abyssal avec ce pourquoi, ils se battent. Pour mémoire, une lutte menée par des hommes a toujours suscité des convoitises, des calculs et pour peu qu'elle soit échevelée comme la nôtre ; la guerre de leadership devient cependant inéluctable, et c'est légitime du point de vue politique. L’article de Don pour moi, vient à point nommé, dans la mesure où il donne un coup de pied dans la fourmilière d'une part et d'autre part, réveille notre envie à lutter qui semble quelque peu amorphe, voire en sommeil ces derniers temps. En revanche. Le seul bémol que je mettrais à cet article, c'est qu'il est fondé sur un ressentiment à l'égard d'un ou de plusieurs activistes, d'ailleurs on arrive à lire aisément en filigrane ceux ou celui à qui, il s'adresse. Et bien cher petit frère, l'honnêteté intellectuelle requiert l'objectivité et nous impose une certaine franchise à tous égards. A ta place j'aurais clairement pointé du doigt la personne en question que de me fendre d'une tribune globaliste limite stercoraire, pissant sur la somme de travail abattu depuis des nombreuses années par des personnes qui sont dans la contestation politique. Pour rappel; l'activisme n'est pas un travail rémunéré, toutes les personnes qui le font, se sacrifient au quotidien. Certaines n'ont même pas de loisir car le moindre temps libre est consacré à ça, d'autres ont vu leurs couples voler en éclat à cause de la prégnance de cette activité politique qu'est l'activisme, d'autres encore, se sont vues rejetées par leurs familles à cause de leur engagement, je peux en citer plusieurs exemples comme cela ».

 Et dans le paragraphe ci-après, c'est encore Don Ebert qui poursuit son propos  : « Qu’il s’agisse de décrire les vicissitudes de notre époque ou la dispute des uns contre les autres, nombreux d’entre eux manquent d’engagement et de discernement… et cette attitude leur vaut l’accusation suprême, infamante : ils font le jeu du pouvoir dictatorial et totalitaire en place…Et alors qu’ils sont déjà en perte de vitesse, un peu partout, sur tous les aspects de la vie sociétale, ils se présentent en héros bâillonnés par une certaine « pensée unique », ils se victimisent, oubliant ainsi les débats de fond et la critique épistémè, au-delà de la doxa…Ils ont aussi, « ces gens qui ne se soucient que de leurs images », en commun une méthode intellectuelle qui se prétend forme concrète du savoir et révélation alors qu’elle est souvent falsification et bluff…Ils prétendent avoir lu des centaines de théories sur le Marxisme ou le Socialisme ou encore le Libéralisme, mais ils sont incapables de proposer ne serait-ce que 5 pages en termes de projets de société. Comme si les bouts de phrase sur les réseaux sociaux suffisaient à changer les conditions de vie des Tchadiens…De même, « l’activisme fonctionnaire » que prônent nos compatriotes, qui confessent le jouir et vivent malheureusement dans le furieux et la haine, est un peu court. Nos « locaux » savent parfois se taire, savent prendre parfois du recul et ils savent prendre des risques dans la vie réelle…Par contre, se couchant tard (peut-être à cause d’un certain vagabondage alcoolique) et se réveillant tôt, les « internationaux » semblent professer le plaisir plus que le pratiquer et leur jubilatoire sent souvent le pétard mouillé…Sans eux, rien ni aucun bon projet ne de doit marcher !Ce sont en réalité des hommes et femmes de ressentiment déguisés en prêtres du combat. Ce qui suppose que même si on les approche avec de bonnes dispositions, ce que nous faisons déjà, leur philosophie de vie fait un peu bailler… Nous ne savons plus exactement leur vouloir !Combat vain contre les religions, donc ; combat vain contre la dictature, donc ; combat vain contre les injustices et inégalités, donc ; même s’ils se croient encore au temps du sabre de Rabah ou du goupillon (lire l’histoire)…Audace mais rejet systématique de la technophobie jusqu’à défendre le clonage et en prônant la critique facile et superficielle comme ultime forme de liberté. Exigence mais légèreté face aux faits grotesques et farfelus. Bienveillance mais haine toujours gardée dans un coin du cœur… »

Ici, le point de vue de l’activiste politique Tahirou Hisseine Dagga : « La politique dans ce pays qui s'appelle le Tchad est singulièrement à part, ce n'est un secret pour personne, qu'on soit encarté ou pas à un mouvement ou parti politique, cela relève de notre stricte conscience et ne doit en aucun cas être source de clivage quelconque. De toute façon, on s'évertue tous à faire comme... étant donné les circonstances et l'environnement politique verrouillé qu'est le nôtre, nos prêches touchent quelques adeptes certes, mais se heurtent à la rigueur de la réalité politique tchadienne hégémonique, sourde, et légitimée par le contexte géopolitique international qui, donne un blanc-seing à la dictature en nous imposant de fait, un statu quo qui asphyxie et tue nos espoirs à petit feu, allant jusqu'à susciter une certaine forme de déclinisme chez quelqu’un. Le Tchadien a une particularité qui consiste à se jeter la tête baissée dans des jugements hâtifs, infondés voire orientés, c'est fort regrettable. Cela peut être compris par le public comme étant un renoncement voire une trahison, mais en réalité c'est autre chose. Qui peut me citer un humain qui ne doute pas ? Ces derniers temps, beaucoup d'entre-nous, sont en recul certes par rapport à l'activisme; pour ma part, mon silence ne vaut pas expectative, il est introspection, interrogation et éventuellement projection sur fond de réorientation pour impulser un nouvel élan à cette lutte de façon inclusive inch challah, puisque figure toi, il existe encore de relents divisionnistes qui prônent une marche en ordre dispersé, alors même que la convergence de luttes que je prône depuis un certain temps devient encore une fois, une nécessité ».

«Les débats politiques se résument trop souvent à des « dialogues de sourds pour pensées muettes »,croit Frédéric Deville. Ce n’est certes pas le cas, mais Don Ebert reprend la parole et va encore plus loin dans sa réflexion: « Si la plupart de nos « activistes » n’ont pas d’idées claires de leur soi-disant combat, c’est qu’elles n’existent pas, qu’elles sont une terre stérile dont on ne tire que des grossièretés pittoresques et indigènes…Voilà ! Ceux qui pensent nous sortir de notre gouffre n’ont finalement aucun projet, aucun plan B, aucune organisation dans le combat, aucun esprit d’unité, aucun esprit critique, aucun recul, aucune lucidité, aucune objectivité…Ceux qui contestent le « social-libéralisme » mal appliqué au Tchad depuis des décennies sont incapables de dérouler un programme économique et social de substitution. Ceux qui prônent le retour de « l’État responsable » pour réguler la mondialisation sauvage oublient que l’État est en faillite chez nous et que la mondialisation se régule sans nous…Vous avez dit « activistes » ? Il y en a beaucoup qui ne connaissent absolument rien d’un plan simple de travail, d’une simple méthode, d’une simple recherche. Il y en a beaucoup qui donnent l’impression d’être proches de notre société alors qu’ils ne s’en sont jamais aussi éloignés...Je pensais, jusqu’à récemment, que « l’activisme tchadien » ne s’imposait pas parce qu’aucun leader ne l’incarne : c’est faux : il n’y a pas de leader parce qu’il n’y a pas de pensée cohérente, rigoureuse et constante. Il n’y a que bassesses et coups bas ! C’est encore faux parce que ceux qui sont là ont réussi à découper « l’activisme politique » en trois choses : l’activisme des barbelés et des salons ; l’activisme libéral et non objectif ; l’activisme liberticide et belliqueux…Nos « activistes », du moins pour la plupart, n’ont ni mouvement ni programme, ils ne recherchent que leur propre visibilité, leur propre renommée. Ils se contentent du virtuel, tout combat réel paraissant faux et incertain…Ils vivent dans le songe proudhonien d’un peuple qui ne serait plus dépouillé de son pouvoir par les gouvernants, dans le rêve boétien (pour ceux qui lisent les livres d’histoire) où « être résolu de ne plus servir » suffit à se libérer, dans le fantasme nietzschéen où l’on parvient à « danser dans les chaines »…Vous avez dit « activistes » ? Je louerai toujours le courage de ceux qui risquent leurs vies pour essayer de sauver celles des autres dans la clairvoyance, la lucidité et l’humilité. Sans esprit de professionnalisme ni esprit de jalousie, de rang social, d’aigreur ou de querelles stupides et stériles...Nous avons du travail dans ce pays. Et ce ne sont pas les étiquettes qui feront l'affaire. Dépassons nos clivages ! Levons-nous et bâtissons ! »

On dirait une provocation, monsieur Tahirou Hisseine Dagga lui renvoie allègrement l’ascenseur : « Car dans ce genre de conglomérat, la contestation politique devient disparate, inefficace et même inaudible. Pour ce qui est de l'activisme pur, je vais m'appesantir encore là dessus, il ne faut pas attendre tout des activistes, car la situation de notre pays nécessite un combat au-delà de cet aspect de lutte, c'est tout le monde qui est interpellé, en définitive, nous tous des potentiels activistes. Il faut se graver ça dans la tête c'est importantissime. On n'y retire aucune rétribution, notre satisfaction, si satisfaction il y a, vient de la force de conscientisation qui s'est emparée de la jeunesse tchadienne, au point de créer des émules, aujourd'hui, il y a un nombre considérable de personnes qui fait de l'activisme et notamment nos frères arabophones qui pullulent sur les réseaux sociaux, dénonçant au quotidien les dérives du régime, ça c'est une vraie valeur ajoutée à l'activisme tchadien. Il y a quelques années, ça n'existait pas. Pour conclure, je dirais que ta sortie quelque soit sa raison est bénéfique et l'esprit de grandeur impose qu'on la prenne comme telle, même si au demeurant son objectif était tout autre. Pour moi, la transformation de ce pays, va bien au-delà de nos querelles intestines infantiles et stériles. Nous sommes tous pour la transformation profonde du Tchad dans la Concorde, l'unité et l'amour du prochain ».

Choix et commentaire de la Rédaction

 

 

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