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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Etats-Unis : Les autorités américaines régulent de plus en plus sur les liaisons sur le lieu de travail, quid de la Belgique

Un sujet très important que beaucoup de pays africains pourraient se servir d’exemple dans un continent où souvent les harcèlements sexuels dans le lieu de travail ne sont souvent réprimés par la justice. AI avec AFP, ont signé cette information, publiée hier mardi 05 novembre 2019. Selon les deux médias, au travail, peut-être encore plus qu’ailleurs, les couples se font et se défont. Mais aux Etats-Unis, les entreprises, échaudées par le mouvement #MeToo, encadrent de plus en plus les liaisons entre leurs employés. « Afin d’éviter des situations qui pourraient avoir un impact négatif sur le cadre de travail, les employés qui ont un lien hiérarchique direct ou indirect n’ont pas le droit de nouer une relation sentimentale ou sexuelle », édicte le géant du fast-food McDonald’s dans son règlement intérieur. Dans une préface, son directeur général Steve Easterbrook évoque les «responsabilités légales et éthiques» des salariés du groupe, sous une photo de lui tout sourire. Dimanche, il a été limogé pour ne pas en avoir tenu compte et s’être trop rapproché d’un ou une subordonnée. « Une erreur », a-t-il reconnu. Cela fait longtemps que les plus grandes entreprises américaines, notamment, ont adopté des «codes de conduite» sur les relations entre leurs employés, parfois appelés « politiques de fraternisation », explique à l’AFP Julie Moore, avocate en droit du travail et spécialiste de ces questions.

Leur but démontrent AI et AFP de façon assez profonde : minimiser le risque de harcèlement sexuel, mais aussi lutter contre le favoritisme, les conflits d’intérêts, les tensions en interne et dans une société puritaine, préserver « la morale » dans l’entreprise, énumère JulieMoore.En 2013, 42% des employés américains travaillaient dans une entreprise ayant ce type de règles, d’après une étude du réseau des professionnels des ressources humaines (Society for human resources management).Jusqu’en 2017, ces règlements n’étaient pas toujours appliqués scrupuleusement et les salariés n’étaient pas forcément formés à les prendre en compte.« Les entreprises font plus attention aujourd’hui à cause du bruit généré par le mouvement #MeToo », de lutte contre le harcèlement sexuel né il y a deux ans, souligne l’avocate. Pour elle, « les liaisons et le harcèlement sexuel vont de pair, car si une histoire finit mal, l’un des deux peut dire que la relation n’était pas vraiment consentie ».L’entreprise risque alors de voir son image salie par l’affaire et sa responsabilité mise en cause en justice, avec des dommages financiers potentiellement très élevés, comme c’est arrivé au groupe de presse Vice Media.Si aux Etats-Unis, ce type de relations est traité d’un point de vue juridique sur base d’un code d’éthique, ceux-ci sont beaucoup moins répandus en Belgique et n’imposent certainement pas une telle sanction. « Supposons que vous avez un code en interne qui stipule que vous ne pouvez pas avoir de relation sur votre lieu de travail, cela n’a aucune valeur », comme l’explique Jean-Luc Vannieuwenhuyse, manager au sein du secrétariat social et service de ressources humaines SD Worx Belgique.« Ce n’est pas la relation en tant que tel qui doit poser un problème pour licencier quelqu’un, ce sont les conséquences de cette relation comme des disputes, la mise en péril d’une bonne collaboration ou d’un quelconque lien hiérarchique ».

Chez nous en Belgique, pays membre de l’Union Européenne, écrivent-il, le fait d’entretenir une relation avec une autre personne sur son lieu de travail n’est pas à proprement parler interdit par la loi. « C’est du domaine de la vie privée donc l’employeur n’a pas à s’immiscer dans la vie privée du travailleur pour empêcher une relation qui serait née au travail ou même en dehors », rajoute-t-il.Le motif de licenciement ne peut ainsi pas avoir un rapport avec la relation amoureuse. Toutefois, une telle pratique peut effectivement poser un problème en termes de fonctionnement dans un cadre professionnel, lorsque par exemple le couple se dispute ou qu’il existe éventuellement une relation hiérarchique entre les deux personnes concernées. « Cela peut créer des tensions et même donner lieu à des accusations liées à un manque d’objectivité de la part de l’un ou l’autre ».Si tel cas de figure se présente, l’employeur devra alors prendre les dispositions nécessaires pour trouver une solution. « À partir du moment où il y a une dispute ou un problème relationnel entre deux collègues au travail, l’employeur doit alors intervenir », précise-t-il. « Il est par exemple possible de déplacer un travailleur dans une autre équipe pour éviter des problèmes de jalousie ou de tensions entre collègues ».S’il précise que ce genre de cas arrive très rarement et que la situation se règle souvent en interne, Jean-Luc Vannieuwenhuyse rajoute qu’il faut pouvoir anticiper d’un point de vue professionnel les problèmes qu’une telle relation peut engendrer.« Les travailleurs doivent jouer la transparence vis-à-vis de leur employeur s’il apparaît qu’une relation se crée sur le lieu de travail. Dès lors que vous avez une nouvelle conquête et que celle-ci est sur le même lieu de travail, l’important c’est de le dire à votre responsable pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté ou de bruits qui courent ».Dans une étude publiée en 2018, l’entreprise Randstad indique que la proportion de travailleurs en Belgique qui ont trouvé l’âme sœur sur leur lieu de travail est plus élevée qu’il y a 10 ans.Ainsi, un travailleur sur quatre serait déjà tombé amoureux d’un(e) collègue et la différence semble être marquée entre hommes et femmes puisque le pourcentage s’élève à 33% chez les hommes contre 19% seulement chez les femmes.En outre, près d’un travailleur sur cinq reconnaît déjà avoir entretenu une relation avec un(e) collègue sur leur lieu de travail. Cela ne signifie pas pour autant que tomber amoureux est réciproque ou qu’entretenir une relation signifie forcément être amoureux.

Ahmat Zéïdane Bichara

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