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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Tchad : « Quand le président de l'Assemblée nationale, le Dr Haroun Kabadi s'exprime, je me pose beaucoup de questions sur l'état d'esprit de nos dirigeants », confesse le Professeur Djona Atchenemou Avocksouma.

Publiée hier samedi 03 juillet 2020, cette réflexion sans titre apparent a pour auteur l'universitaire et ancien ministre tchadien de l’Enseignement supérieur, Pr Djona Atchenemou Avocksouma, par ailleurs écrivain pour avoir publié plusieurs ouvrages comme «Le Ministre ouvrier » en 2017, « Moi, Ngadatna le fils opposant », Golblogongui et son château de Sabangali, » en 2015 et enfin « Enterrons l'enfant de la veuve avec sa mère. Orphelin en pays tchadien » en 2013. Cet enseignant chercheur compte parmi les personnes les mieux placées pour attirer l'attention des plus hautes autorités du pays sur le dysfonctionnement et les défaillances du système sanitaire. Il  se perd en conjecture en découvrant des propos très affligeants de certaines personnalités censées répondre aux aspirations légitimes de tout un peuple. C'est ainsi qu'il épingle directement le Dr Haroun Kabadi, l'actuel Président de l'Assemblée nationale pour ses propos curieux et vides de sens en estimant que : « Quand le président de l'Assemblée Nationale, le Dr Haroun Kabadi s'exprime, je me pose beaucoup de question sur l'état d'esprit de nos dirigeants. En effet, je tombe des nues lorsque j'entends le président de l'Assemblée nationale dire que c'est seulement à la faveur de la crise sanitaire due à la COVID-19 qu'il lui a été permis «... de découvrir la faiblesse de notre système sanitaire, la disparité dans les équipements des hôpitaux de nos différentes provinces, la faiblesse de nos ressources humaines, et l'urgence de la nécessité des actions de renforcement des compétences du personnel soignant ». Selon lui toujours, cette crise a aussi révélé « la précarité des soins de santé pour beaucoup de nos concitoyens ».

Pour marquer son étonnement face à l'ignorance ou le faux-semblant du Président de la Représentation nationale du Tchad,l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur se demande en toute bonne foi comme l'aurait fait n'importe quel compatriote : « La question qui se pose est de savoir où était-il pendant tout le temps qu'il était président de cette institution, et ce depuis bientôt 10 ans? S'était-il seulement approché des spécialistes de la question du développement sanitaire pour se faire briefer sur l'enjeu sanitaire au Tchad? Ne lit-il pas les indicateurs sanitaires qui sont produits chaque année ? Ne sait-il pas que tous les indicateurs sociaux sont au rouge et que le Tchad tient la queue du peloton au plan mondial? »

En intellectuel soucieux du devenir de son pays, l'enseignant chercheur et professionnel de santé pose un diagnostic sur les carences du système de santé sans occulter les pratiques condamnables de détournement des deniers publics alloués à ce secteur. Il va plus loin en suggérant aux gouvernants de ne pas être bornés mais d'avoir la culture de comprendre l'exhaustivité des problèmes auxquels sont confrontés leurs concitoyens : « Rien que pour cette pandémie notre taux de létalité est la plus élevé au monde. La mortalité maternelle et infantile est la plus élevée au monde. Nous avons le ratio Médecin/Infirmier/sages-femmes pour 1000 habitants le plus faible au monde. Nous avons un système de santé qui dépend à plus de 85% de l'aide internationale et ce, depuis 30 ans. Maintenant que la COVID19 a montré combien nous sommes fragiles au plan sanitaire, que faire alors? Toujours la même cacophonie, le même détournement des fonds publics, la même mal gouvernance des ressources humaines? Combien gagne un médecin, une infirmière au Tchad? Le PAN devrait aller au-delà de la santé pour s'indigner de ce qui se passe ailleurs, notamment dans le secteur de l'éducation qui est au fond du trou hypothéquant ainsi tout l'avenir du Tchad. Sait-il qui est le fonctionnaire le mieux payé en Corée du Sud? L'enseignant. Sait-il combien gagne un professeur de rang magistral au Tchad? Le salaire de bonne. Dans ces conditions structurelles, comment espère-t-il relever les obstacles au développement dans notre pays lorsque de façon systématique et structurelle on casse tous les leviers pour ériger à la place la médiocrité? Mais pourquoi le PAN ne situe-t-il pas les responsabilités de cette catastrophe nationale? A sa place, je me serais tu pour ne pas être ridicule ».

La Rédaction

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