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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Tchad : « Général Oki Dagache, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique prévient les criminels », écrit un journaliste d’un quotidien tchadien.

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En lisant des informations publiques par le biais des réseaux sociaux, je découvre une, qui attira mon attention : « Insécurité à N’Djaména : le général ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Oki Dagache prévoit quadriller N’Djaména. Les criminels sont prévenus. » C’est un journaliste de l’unique quotidien tchadien qui donne cette information sans arrière pensée. C’était le mardi 11 février 2014 en fin d’après-midi. Si beaucoup de ses confrères proches du pouvoir saluent la décision du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Ceux de la presse privée d’un même pays, gonflent leurs gorges de colère de ce qu’ils croient être une imprudente façon du ministre tchadien d’informer les criminels bien avant de passer à l’acte. En revanche, pour vous éviter des vaines cherches, je m’empresse pour des raisons de prudence de n’afficher aucun prénom ou nom de famille de ces journalistes qui se sont volontairement prononcés sur cette affaire, tant de la presse publique ou privée. D’après un correspondant de la presse internationale connue dans le monde, ce n’est pas pour la première fois qu’un ministre tchadien informe l’opinion nationale avant de passer à l’acte contre les bandits de grand chemin ou des criminels comme il le nomme. Ces prédécesseurs l’avaient maintes fois fait pour informer les criminels ou les bandits de grand chemin issus de leurs clans ou de leurs communautés de n'être pas agités ce jour-là ou de ranger dans des endroits difficiles à trouver leurs différents moyens de braquages, surtout des armes à feu s’ils possèdent. « De toutes les façons, nous savons depuis longtemps que les contrôles ou les fouilles des armes sont souvent orientés vers des gens qui ne partagent pas des liens familiaux ou des relations amicales ou politiques avec les ministres. Ensuite, on ne rentre pas dans les maisons appartenant aux familles du président de la République ou ceux de son groupe ethnique », enseigne un autre journaliste d’une radio privée de N’Djaména que j’ai réussi à contacter au téléphone, juste après le premier. « Non ! », me dit un jeune journaliste, bras droit du service de la communication, dont son bureau est logé dans les locaux de la présidence. « On aime toujours critiquer les actes de nos responsables. Si Oki Dagache avait pris cette décision d’informer, l’opinion nationale sur une prochaine contre-attaque des criminels. C’est sa façon de procéder, en sachant que personne ne peut échapper à sa mesure de mettre fin à leur philosophie macabre. Laissons-le de tester sa stratégie de lutte contre le banditisme avant de poser des critiques contre sa méthode si vous estimez qu’elle n’est pas fiable. Oki est un ministre parfait », en le disant sous forme d’une ironie cachée que je découvre dans ses éclats de rire. J’ai compris plus tard qu’il existe des arrières pensés dans sa conclusion mi-ironique mi-stratège. Mais à chacun de vous lecteurs de défricher les choux et les salades. Quelques minutes après je joins un autre journaliste exerçant également pour le compte de la présidence. Mais, par peur des représailles ou de monter naturellement la colère sur sa figure, il refusa de se prononcer au téléphone. Finalement, il décide d’envoyer sa réaction par le biais de son mail : « ce qui se passe au Tchad est difficile à apprécier. Chacun agit bon lui semble, sachant qu’il n’ya pas un bon dirigeant. Sinon, comment comprendre qu’un ministre informe d’abord l’opinion internationale sur une éventuelle décision contre les malfaiteurs ? Je pense que les grands malfaiteurs que l’on doit traquer, ce sont les ministres eux-mêmes et tous ceux qui travaillent à la présidence. J’ai d’autres choses à dire, mais je les garde pour les évacuer le jour où je me retrouverai hors du Tchad. » Je contacte deux autres journalistes, dont le premier appartenant à la presse écrite privée et l’autre d’une agence de presse de l’État tchadien, qui me disent les mêmes choses comme s’ils ce sont concertés avant de me répondre à l’unique question que j’ai envoyée à tout le monde par le biais du téléphone ou par les adresses mails :« il faut que le président tchadien quitte le pouvoir pour permettre à un vrai responsable de changer en bien les valeurs tchadiennes et redresser surtout le pays. Nous sommes pris en otage par des incapables fonctionnaires qui se servent des biens de l’état comme un voleur trait une vache qu’il a volée. D’ailleurs, les mauvaises valeurs sont devenues des vertus. Le fusil de la bonne gouvernance a changé d’épaules. » C’est la fin de leurs réponses que j’ai résumé en sélectionnant les bonnes parties de leurs sosies interventions. Pour l’instant, les criminels ou les chanceux bandits sont avisés par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. D'ailleurs, admettons provisoirement que dans un pays de désordre, ne sont pas souvent ceux qui détournent les biens de l’État ou ceux qui se considèrent comme des ayants droit en se croyant touchables partout. Mais, ceux que l’on considère des vrais voleurs, ce sont ceux qui ne sont pas issues d’aucune force militaire, politique, sociale ou autres cas. Comme dit Mubutu, l’ancien maître du Zaïre, actuelle République Démocratique du Congo : « mes parents ne volent pas l’État du Zaïre. Ils se débrouillent à leur façon. Celui qui exagère, je le mets dans une prison que je détiens secret. Et cela l’apprendra. »

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