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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Tchad-médias:Reporters Sans frontières (Rsf) exige à l'état tchadien l'arrêt de la fermeture de la radio communautaire Barkadjé de Kélo et la libération de son responsable.

Décidément, les nouvelles en provenance du Tchad continuent à ne plus être réjouissantes,contrairement à celles qui nous proviennent sous d'autres cieux diffusées à travers des multiples réseaux sociaux. Que veulent les autorités tchadiennes en faisant plusieurs pas en arrière, embrassant ainsi de plusieurs fois les lèvres d'une dictature que les Tchadiens ont déjà eu à subir dans le passé avec le régime autoritaire de Hissein Habré condamné cette année 2016 par un tribunal africain installé à Dakar au Sénégal? Effectivement, le pays vit encore au cœur d'un autre régime autoritaire d'Idriss Dèby itni. Car si les Tchadiens ne le vivent pas, le confrère Jeune Afrique n'allait pas titré son article"le Tchad,un allié anti-djihadiste fragilisé par les crises" en mettant en exergue le terme régime autoritaire du fils d'Itno. Et cela n'est donc pas un fait du hasard,lorsque certains médias indépendants basés à l'étranger prennent une pareille décision de considérer publiquement ou officiellement le régime actuel de N'Djaména d'autoritaire.

La fermeture des locaux de la Radio Barkadjé le 14 novembre 2016 dernier et l'arrestation de son directeur sur ordre du préfet du département de Tandjilé ouest, la police de Kélo, à 400 km au sud-est de N’Djamena, comme nous indiquent clairement les Reporters Sans frontières(Rsf) dans leur communiqué de presse parvenu le 21/11/2016 à notre rédaction, sont bien là des preuves tangibles qui montrent d'une manière suffisante que la démocratie au Tchad a encore du mal à respirer librement comme celle que l'on retrouve ailleurs dans certains pays africains ou d'autres continents. 

L'organisation de défense de la liberté de presse et des journalistes ,dont le bureau Afrique est actuellement assuré par Cléa Kahn-Sriber(photo ci-dessus) depuis déjà plus de deux ans, demande aux autorités locales de la ville de Kélo au sud-est du Tchad, de procéder à la réouverture immédiate de la radio communautaire Barkadjé et de libérer son responsable.

 

Quelles sont réellement les raisons fondamentales de la fermeture de cette radio communautaire tchadienne? 

D'après Reporters Sans Frontières(Rsf), le média avait rapporté la reprise d'affrontements violents entre éleveurs et agriculteurs qui s'opposent dans un conflit foncier dans la région. Et ce sont aussi les raisons pour lesquelles  à l'issue d'une convocation, le directeur de la Radio par intérim Edmond Kandi Weidigué a été placé en détention.A ce jour,le journaliste n'a toujours pas été libéré. Aucune charge n'a pourtant pas été retenue contre lui,selon Rsf. En effet,le journaliste en question s'est défendu en soutenant ses arguments que le rôle de Barkadjé était:“de rapporter ce qui se passe dans le monde rural afin de mieux sensibiliser les populations à la paix et à la cohabitation pacifique”. Alors que le commissaire de police de cette ville tchadienne l'avait accusé d'avoir voulu nourrir le conflit et a laissé sous-entendre que la radio était dans le collimateur des autorités locales depuis leur couverture des grèves dans le secteur public.

Cette décision  de fermer la radio Barkadjé n'est pas réellement une bonne nouvelle pour le Tchad qui occupe déjà la 127ème place sur 180 pays dans le classement mondial 2016 de la liberté de la presse établi par Reporters Sans Frontières.“Reporters sans frontières demande la réouverture immédiate de la radio et la libération de son directeur, déclare Virginie Dangles, rédactrice en chef de Reporters sans frontières(Rsf).Radio Barkadjé n’a fait qu’assurer sa mission en rapportant aux populations rurales une information qui les concerne directement. Sa fermeture est arbitraire et illégale.”

Au Tchad,les Médias et les journalistes font régulièrement l’objet d’attaques de la part des autorités tchadiennes. 

En juin dernier,Reporters Sans Frontières(Rsf) avait notamment dénoncé l’arrestation de Madjissembaye Ngardinon, journaliste d’Abba Garde ​alors qu’il couvrait une ​intervention de gendarmerie. Si exercer le journalisme reste risqué pour les professionnels de médias qui s’exposent à la censure et aux arrestations, accéder à l’information devient ​également ​de plus en plus complexe pour les Tchadiens. Depuis l’élection présidentielle qui a reconduit au pouvoir Idriss Déby Itno le 10 avril 2016, les Tchadiens sont privés de réseaux sociaux et de connexion internet mobile. Aujourd’hui encore, pour accéder aux applications et échapper à la surveillance, les internautes doivent contourner la censure via l’utilisation d’applications cryptées ou de VPN. Des installations qui ne sont évidemment pas accessibles à la grande majorité des citoyens tchadiens souhaitant s’informer sur internet,soutiennent les responsables des Reporters Sans frontières.

 

                                            Ahmat Zéïdane Bichara,fait le 21/11/2016

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