Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !
22 Juin 2017
Nous voilà arrivé au terme de la date fatidique, devant aboutir à la démission collective des députés de l'opposition et par extension de tous les députés progressistes, ayant une once de patriotisme, de cette Assemblée Nationale illégitime, fruit in extenso, d'une prorogation à rallonge, depuis des nombreuses années. Le débat soulevé sur la toile a pu mettre en exergue, le côté filandreux d'une grande partie de l'Opposition tchadienne encline à conniver (fermer les yeux sur ce qu'on n’ose pas ou ne veut pas apercevoir) avec le régime, dans sa stratégie d'asservissement intellectuel que matériel de notre peuple. Elle est en effet, depuis des années sa colonne vertébrale qui, l'aide à surseoir son illégitimité congénitale. L’initiative, lancée par des compatriotes de tous bords, autour du slogan(boycott Assemblée Nationale), aura eu le mérite de mettre au-devant de la scène, la collusion de deux piliers régaliens de notre pays, à travers des accommodations pour le moins problématiques, pour la bonne marche de la Démocratie bien qu'elle soit échevelée, biaisée et donc moribonde.
Aujourd’hui, nous constatons que notre stratégie n'a pas fonctionné, mais ce dénouement nous l'attendions déjà. Nous savons avant même de lancer l'initiative qu'elle n'aura pas l'adhésion de tout le monde et la preuve nous a été donnée par la figure de proue de l'Opposition tchadienne Saleh Kebzabo, dont la posture équivoque ne nous a pas surpris. On savait qu'il n'a pas la carrure nécessaire pour donner de l'impulsion à ce mouvement citoyen, susceptible de bouleverser les paradigmes d'antan si, seulement il avait eu l'étoffe adéquate d'un leader consciencieusement tourné vers l'avenir, le Tchad n'en serait pas là. Mais hélas, il s'est arc-bouté(soutenir par un arc-boutant) sur le passé, donnant ainsi l'impression d'un leader en panne d'imagination et en perte de vitesse sur le plan de la crédibilité et de l'aura. Son communiqué limite abscons, n'est guère édifiant pour l'avenir encore moins pour le futur de ce pays qui tangue dangereusement. Il tangue tellement, que ce débat nous a clairement permis, de tirer de leçons tout aussi édifiantes et tangibles pour la suite.
Les langues se sont déliées, des postures sont nées, des rapprochements d'infortune se sont noués, des connivences sur fond d'élucubrations ont vu le jour, bref ; toute sorte des schmilblicks ont, comme par magie fait leurs apparitions pour soutenir des positions fantaisistes et pour la plupart infondées. Pour notre part, en dépit des manœuvres insidieusement distillées pour jeter le discrédit sur cette initiative, nous pensons qu'elle fut un large succès tant sur le fond que la forme. C’est une expérience homérique qui entre de fait, dans ce qu'il convient d'appeler désormais: l’empiétement de la Démocratie virtuelle sur le réel. En effet, pour la 1ère fois dans l'histoire de notre démocratie, une initiative citoyenne hétéroclite, a réussi à focaliser le débat pendant plusieurs semaines sur un thème qu'elle aura choisi et imposé. Rien que ça, est une victoire ;(échoué pour avoir tenté n'est pas blâmable.) Nous pensons déjà à échafauder une nouvelle stratégie pour donner encore plus d'impulsion à cette initiative, dans laquelle nous croyons.
Tahirou Hisseine Dagga, Strasbourg le 21 juin 2017.