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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

   Tchad : « Le crime a déjà été commis par ce Plan National de Développement», estime Don Ebert.

Citoyen Tchadien soucieux du devenir de son pays, le jeune Don Ebert, utilise régulièrement les réseaux sociaux en exerçant son droit à liberté d’expression pour susciter de débats constructifs et fructueux. Depuis quelque temps, la Rédaction revient souvent pour commenter ou analyser ses publications. Aujourd’hui, sous le titre :« Le PND, le crime a déjà été commis !», il s’insurge contre cet acronyme PND qu’il décide volontairement de considérer comme le crime commis par le gouvernement tchadien à l’encontre de son propre peuple. En principe, aucun Tchadien ne peut aller à l’encontre d’un tel plan si le régime d’Idriss Deby Itno dirige le pays de façon juste, impartiale et démocratique. L’absence de dialogue et la marginalisation d’une partie des Tchadiens sont des facteurs de déstabilisation de la nation par les tenants du pouvoir eux-mêmes. On ne peut pas bâtir un pays en excluant des citoyens quelques soit leur opinion politique. Don Ebert ne passe pas par quatre chemins pour prévenir : « Nous avons encore des décennies pour prendre nos revanches face aux ruses du régime en place, mais l’histoire nous apprend qu’elles viennent toujours chers frères et sœurs… L’échec de certains d’entre nous est qu’ils ne commencent jamais quelque chose. Tandis que l’échec d’autres est qu’ils n’achèvent jamais ce qu’ils ont commencé. Chers compatriotes, ayons le courage de l’avouer, « l’activisme politique tchadien » semble ne plus jouer son rôle. Il s’active très mal. Il a l’air de se contenter bien souvent de mettre l’accent sur les effets de la rhétorique et/ou de la persuasion, sur l’habileté des gestes ou la tonalité des voix, se comportant ainsi en « politicien », non pas en « homme politique », et réduisant finalement le « citoyen » à « l’électeur », donc aux seuls calculs électoraux. Où est passée la vision originelle ? Où est le sens des responsabilités ? Où est passé l’esprit critique ? Où est la volonté de changer les choses ? Où sont la culture et la formation ? Quelle est la voie à suivre ? Vers quelle direction allons-nous ? Quelles propositions concrètes face à tout ce qui se passe au Tchad ? Après le phénomène Débyle (Déby), quelle stratégie crédible ? Nous n’anticipons pratiquement rien. Que du schisme jusqu’ici… » Un peu plus loin, il dissèque les tares pour ne pas dire les maux qui minent le vrai activisme politique. C’est ainsi qu’il considère qu’: « Un activisme politique qui se satisfait du « moi » ou du « je », uniquement dans un espace virtuel, presque toujours contre le « nous » inclusif réel, n’ira nulle part bien-aimés.

C’est un activisme qui ne prend pas de recul dans son parcours, d’abord pour se retrouver, ensuite pour dépasser ses clivages, pour se remettre en question, pour faire le bilan de ses activités, pour entrer dans le cœur des choses, pour les sonder, les analyser, pour démasquer la vanité de certaines postures, pour se projeter. C’est un activisme qui ne dispose d’aucun espace public réel (en dehors de Facebook) pour échanger avec le citoyen lambda pour lequel il se bat, sur ses doutes, ses peurs, ses craintes et ses espoirs. Et le citoyen lui-même, réduit à la qualité d’électeur ou à l’élection, à cause de sa condition qui ne change pas depuis des décennies, se plait à « subir l’injustice » (Socrate), à « obéir » toujours plutôt qu’à « résister » (reniant Alain), à garder son calme et son sang-froid devant l’horreur, en se résignant et en tombant systématiquement dans la défaite et le renoncement. Notre « activisme politique » est-il encore efficace ? Non ! Et il faut le réinventer, le réadapter aux nouvelles réalités, sans cesse, parce que beaucoup plus schismatique que révolutionnaire. Il ne fait pas une œuvre de sincérité, en tout cas depuis ces derniers temps, mais une œuvre de brutalité et de sournoiserie. Tout le monde sait par exemple qu’au lieu de désarmer le système de M. Débyle, il lui donne des armes, de vraies armes… pour qu’il se renforce et s’en délecte… ». Au fond, Don Ebert va droit au but et vise le changement du pouvoir dans le cadre d’une alternance démocratique avec des hommes politiques engagés, déterminés et clairvoyants. D’autant plus qu’il considère que le régime actuel a lamentablement échoué et surtout on ne peut rien attendre de lui. C’est un régime qui maltraite son peuple. La jeunesse est abandonnée à elle-même. Voilà pourquoi, il insiste toujours et encore sur les causes et en même temps, il ouvre des perspectives d’avenir, ce qu’il y a lieu de faire pour réussir la lutte contre l’oppression, l’injustice, la paupérisation et la domination d’une classe minoritaire sur une autre plus nombreuse et discriminée.: « Notre défi ? Le « peuple » tchadien est devenu invisible, insaisissable, introuvable. Et c’est aussi la raison pour laquelle notre activisme politique stagne. Dans les démocraties (s’il y en a au Tchad), bien sûr, le peuple est introuvable, par définition, il est multiforme, en recomposition permanente, oui, mais dans le cadre de notre combat, il faut tâcher de le saisir de façon plurielle : à travers des principes qui le rassemble, à travers des meetings, à travers sa manifestation numérique, à travers les débats, les rues, ou encore à travers les forces sociales vives qui devraient lui donner à certains moments un vrai visage. Ce sont autant d'expressions du « peuple » qui doivent trouver leur représentation spécifique dans notre activisme politique... » Au final, Don

Ebert n’hésite pas de faire des suggestions avec des exemples concrets d’ailleurs si le président est attentif à ses concitoyens, c’est à lui de prendre en compte toutes ces propositions qui iraient dans le bon sens. Pour Don Ebert : « Des actions concrètes, voilà ce qu’il nous faut désormais. Le grotesque et le farfelu n’ont que trop duré. La recherche de la réputation et l’orgueil n’ont que trop duré. Agissons de manière concrète en faveur du « bien commun ». Retrouvons-nous. Fixons-nous des caps, des objectifs, et atteignons-les. Reconnaissons nos erreurs et notre manque de prudence. Débattons des sujets qui préoccupent notre peuple. Arrêtons de nous déchirer. Et, par moment, à défaut, déversons-nous dans les rues. C’est le risque que tous ceux qui nous ont précédés ont dû prendre à un moment donné de leur existence ou de leur vie. Et les exemples sont légion : le Burkina, le Mali, le Kenya, la Gambie, le Togo depuis quelque temps… Etre un « activiste », oui, c’est très bien. Mais le vivre ou le faire vivre, c’est mieux. Gandhi n’avait pas besoin de porter ce titre ou un autre d’ailleurs, mais il restera celui qui a pu organiser « la plus grande manifestation de toute l’histoire de notre Humanité ». Mandela ne se disait pas activiste ou panafricaniste, non, il se contentait simplement d’être un homme, un homme de combat, un « homme complet », et nous savons ce qu’il a pu accomplir. Et que dire de Martin Luther King ? Un simple pasteur, qui n’avait besoin que de sa foi, pour agir radicalement contre les discriminations. Que dire de Rosa Parks ? Ou de Malcolm X ? Ou du Che ? Ou des autres ? Ils n’étaient pas grand-chose en fin de compte, sinon que des croyants pour la plupart d’entre eux, surtout des croyants en la liberté, en l’égalité, des croyants en l’être humain créé à l’image de l’Unique… »

Certes il n’accuse personnellement aucun dirigeant de façon rancunière, mais de bonne foi. Il dit avec beaucoup de politesse ce qu’il porte au cœur : « Notre problème ? L’orgueil. L'ignorance. L’inaction. Alain disait que « le secret de l’action, c’est commencer ». Passons aux choses sérieuses pour imposer le « changement » que nous voudrions voir chers compatriotes. Lorsque dans une Nation, les opinions sont constamment accusées et les idées criminalisées, il faut réagir ; lorsque l’éducation est faite pour cacher le savoir, il faut se révolter ; lorsque le système sanitaire est fait pour créer des maladies, ou pour pérenniser celles qui existent, il faut lutter ; quand les informations sont systématiquement faites pour cacher la réalité, il faut les combattre ; quand les marchés financiers sont conclus pour piller les richesses et appauvrir, il faut se lever ; lorsque la Politique est réduite au mensonge et à la démagogie, il ne faut pas se laisser faire ; lorsque le droit est conçu pour être gauche, flou, pour exclure, marginaliser, il faut s’y opposer ; lorsque le pouvoir a un seul but : maintenir les populations dans l’esclavage, il faut des contre-pouvoirs efficaces ; lorsque la démocratie repose sur la manipulation, il faut agir ; et lorsque l’Etat se donne une seule fonction : diviser, en faisant peur, il ne faut pas céder… »

Et sa conclusion comme bon de chute de son analyse n’est pas terminée. C’est celle-là la plus importante à retenir, même si du début à la fin il n’a dit que des choses intéressantes : « Action, voilà le maître mot ! Pour des choses concrètes : par exemple mobiliser des gens autour de soi, pour lutter ; descendre dans les rues, pour exprimer son ras-le-bol ; prendre en charge des élèves ou étudiants, en toute humilité ; cotiser, trouver un, deux ou trois engins pour un ou deux agriculteurs, dans n’importe quel village du pays ; cotiser pour construire des écoles, de petites écoles, dans un ou deux petits villages, pour sauver des vies ; envoyer de l’argent, pourquoi pas, des vivres, des habits, n’importe quoi, pour aider à la réalisation d’un projet de développement, pour celui ou celle qui n’en a pas forcément ; se donner entièrement ; encourager quelqu’un d’autre à le faire, etc. En tous les cas, il va falloir que tu agisses en faveur de ce « peuple » ou de ces gens qui souffrent. Il va falloir que tu mettes en valeur ton « activisme ». Et cet homme qui agira, cette femme qui se lèvera comme Rosa Paks, cet activiste qui se sacrifiera pour quelqu’un d’autre, cette femme battante, c’est toi, c’est moi, c’est nous… réfléchis-y ! Les constats, c’en est de trop ! Les critiques sans actions ou propositions concrètes, c’en est assez ! Alors que les « activistes » (du moins tous ceux qui veulent le bien du Tchad) se retrouvent, qu’ils oublient leur petite personne, qu’ils définissent un seul projet de développement, une seule stratégie de combat, une seule vision, un seul but, avec une seule foi, un seul chemin bien tracé et une seule structure d’impulsion commune ! Qu’ils fassent tout cela, sinon le système de M. Débyle(Deby) ne tombera jamais ! Les discours n’ont que trop duré… » 

 Moussa T.Yowanga / Ahmat Zéïdane Bichara 

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