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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Tchad: Un pays indiscutablement au cœur d'un incendie politique .« Mon pays va mal… », témoigne Tahirou Hissein Dagga

Dans un pays gangrené par la corruption, le mensonge d'état, les calomnies, la haine viscérale entre les différentes communautés et en prime, l'impunité et le favoritisme érigés en mode de gouvernance, il y a de quoi s’inquiéter. Et le plus consternant dans tout ça, c'est la surdi-mutité abyssale de nos pseudos autorités qui font comme si, de rien n'était. Ils naviguent à vue, dans cette tour de Babel dont l'aversion à la haine est presque corrosive et commence à empiéter sur ce qui constitue même, le fondement d'une nation. « Le vivre ensemble ». Un vivre ensemble tellement délité par les pratiques peu orthodoxes du régime finissant, qu'il s'en émiette au jour le jour, exacerbé par ces mêmes sataniques autorités qui nous donnent l'impression de ne pas saisir la gravité de la situation.

Une société sans repère ni valeur autres que cultuelles, est une poudrière en puissance, voire une cocotte-minute en surpression. Et la situation actuelle du pays en illustre parfaitement cette métaphore au relent catastrophiste, mais qui semble être une simple litote, à la vue de l'incandescente situation à laquelle sont confrontés au quotidien nos compatriotes les plus modestes. Dans une société normale, le vivre ensemble doit être au centre d'une politique d'intégration clairement définie qui fait place belle, à cette vertueuse idée qui consisterait à induire un égalitarisme, je ne dis pas parfait car je ne suis point naïf, mais qui ne laisserait aucun citoyen sur le bord de la route. Essayer de considérer tous les tchadiens quels qu'ils soient, sur le même pied d'égalité, ou sur la même base d'équité, permettrait de régler une part importante de nos problèmes, créés essentiellement par le traitement inique des certains compatriotes considérés d'office comme exclus du champ économique. Au point qu'aujourd'hui, beaucoup de tchadiens ne se sentent pas ou plus concernés par ce qui se passe dans le pays. Pire, cette iniquité est venue entamer, le peu de sentiment d'appartenance qu'on avait les uns vis à vis des autres.

Les exclus sont non seulement mis en dehors du système économique sensé rétribuer le travail, leurs seules sources financières, mais ils sont exploités et réprimés par la soldatesque, à la moindre revendication. Les seize mesurettes, en sont l'illustration parfaite d'une forme d'exploitation qui, s'apparente à l'esclavage moderne. On tape sur ceux qui sont déjà exsangues en épargnant allègrement les voleurs patentés de la république bananière (d'Itnoland). Dans un tel environnement, comment voulez-vous, qu'il ne se crée pas des mouvements politico militaires ? Comment voulez-vous que les frustrations ne deviennent pas chroniques ? Comment comprendre qu'aujourd'hui dans notre pays le salariat ne nourrit plus son homme ? Pour y vivre décemment beaucoup s'adonnent à la corruption et autres tchoukoutchoukou. Comment comprendre enfin, qu'un parfait illettré occupe un poste à responsabilité sans que ça n'émeuve personne ? Et devient riche du jour au lendemain, arborant sa réussite tel un sourire en narguant la plèbe. Eh bien, tous ce lot de désolation a une paternité, c'est l'autoproclamé père de la nation, qui en est le pater. Il est temps qu'il sorte de son hibernation pour voir sans détour les différentes problématiques qui rendent la vie de nos paisibles concitoyens invivables.

Tahirou Hissein Dagga, correspondant à Strasbourg-France

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